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Après la grande cérémonie à la Muraille de Chine
réceptions les 4 et 5 août 2008

A l'issue de la fin de l'expédition Paris Pékin à vélo, et la grande cérémonie de clôture qui eut lieu à la Grande Muraille de Chine, diverses réceptions ont été organisées en l'honneur des participants.

Ambassade de France à Pékin
La première réception, qui rassemblait tous les acteurs du Paris Pékin à vélo et également ceux du Xi'An Pékin, a eu lieu à l'Ambassade de France à Pékin, en présence de son Excellence Monsieur l'ambassadeur Hervé Ladsous qui les a, au nom de la France, chaleureusement congratulés et félicités pour la réalisation de leur incroyable exploit, à la veille de l'ouverture des Jeux Olympiques. Au cours de cette réception, le président fédéral Dominique Lamouller offrit aux deux participants chinois qui ont, tout au long de cette expédition, dignement représenté leur pays, le vélo sur lequel ils ont parcouru plus de 12 500 km depuis le Trocadéro le 16 mars dernier et un troisième à notre guide privilégié Gaston, qui par sa ténacité a su démêler parfois des situations inextricables, et fait découvrir et apprécier son immense pays.

Club France du CNOSF à Pékin
La seconde, plus symbolique, puisqu'elle a eu lieu dans l'antre du Club France du Comité national olympique et sportif français, réservé à la délégation française où tous les sportifs français sont reçus et félicités pour chaque récolte de médailles. Avant d'arriver à la réception, une quarantaine de participants du Paris Pékin a eu le privilège de se déplacer à vélo et circuler aux abords de la place Tian'anmen et de la Cité Interdite, avant d'être reçus, avec le reste de leurs camarades, et ceux du Xi'an Pékin, comme des médaillés olympiques, en présence de Monsieur Bernard Laporte, secrétaire d'Etat à la jeunesse, aux sports et à la vie associative, tout fraîchement arrivé de Paris, de son Excellence Monsieur l'ambassadeur de France Hervé Ladsous, des vice-présidents du CNOSF, leur président Monsieur Henri Serandour s'étant excusé de ne pouvoir assister à cette cérémonie. Monsieur Dominique Lamouller, président de la Fédération française de cyclotourisme a remis symboliquement le vélo de Paris Pékin, pour le président Serandour, absent pour cette occasion, qui sera exposé dès la rentrée au siège du CNOSF à Paris. Tous les protagonistes ont été fiers d'avoir pu prouver que le cyclotourisme a valeur humaine et olympique et d'avoir pu être les représentants de la France pendant tout ce périple.

Discours du président fédéral 03 août 2008

• Monsieur le Ministre
• Monsieur le gouverneur de la Province de Hebei
• Votre excellence Monsieur L’ambassadeur
• Mesdames et messieurs les cyclotouristes des pays représentés

Nous sommes rassemblés, ce jour, à la "Grande Muraille de Chine" pour célébrer la totale réussite de l’expédition de la Fédération française de cyclotourisme, organisée avec l’Association Amitié-Euro-Chinoise. Partis le 16 mars 2008 Place du Trocadéro à Paris, nous arrivons aujourd’hui à Pékin au pied de la Muraille de Chine. Toutes et tous vous avez accompli un véritable exploit tant sur le plan sportif que matériel et humain.
A la veille de l’ouverture des Jeux Olympiques, avec votre vélo, vous avez porté dans votre cœur "la Flamme" de l’amitié entre les peuples, à la rencontre des habitants des 12 pays traversés. Tout au long de ce parcours "la route de la Soie" l’accueil a été unanimement chaleureux et empreint d’amitié, de simplicité et de nombreux moments émouvants.
Je n’ai pas assez de mots pour qualifier ce que vous avez accompli sur cette longue route de plus de 12 600 km, ensemble et avec l’équipe d’encadrement dévouée à cette expédition qui a permis de mettre en évidence comme prévu les valeurs du Cyclotourisme, de l’Olympisme et de l’Education par le sport.
Je remercie ici le soutien inconditionnel de toutes les autorités des pays traversés, des ambassades et différents services qui ont largement contribué à la réussite de cette expédition sur le plan administratif. Je remercie également les différents ministères Chinois, l’Ambassade de Chine à Paris et de France à Pékin pour nous avoir permis de traverser sans difficultés les 4000 km de cet immense pays. Je remercie sans réserve les bénévoles et le personnel de la FFCT qui ont travaillé sans relâche pour le bon déroulement de Paris Xi’an Pékin à vélo 2008.
Nous sommes tous honorés des accueils exceptionnels qui nous ont été réservés tout au long de cette traversée exceptionnelle du pays de l’Olympiade 2008.
Je remercie les autorités présentes pour cette grande cérémonie de clôture à la Grande muraille de Chine qui confirme qu'elle restera le symbole vivant des liens d’amitié entre la France et la Chine.

Dominique Lamouller
Président de la Fédération française de cyclotourisme


Etape 118 : Gaopédian - Miyun - Muraille de Chine Beijing
Dimanche 3 Aout 2008
71 km - Dénivelé : 551 mètres
Départ : 6h00 - Arrivée : 10h00
CHINE


Des hommes et des femmes uniques et ordinaires ont réalisé quelque chose d’unique et d’extraordinaire. Par ce fait, ils sont devenus extraordinaires, et restent vraiment uniques.

Une fin en apothéose !

Dès 6 heures ce matin, par groupe d’une dizaine et dans la plus grande discrétion, les cyclos prennent le chemin de la Grande Muraille. Discrétion, car tout rassemblement n’est pas autorisé et les cyclistes ne doivent pas être plus de 10 sur les routes. Personne n’est dupe...mais il faut respecter les usages et les instructions générales et surtout personne ne souhaite un incident.
Après une vingtaine de kilomètres nous entrons dans un secteur autorisé et là nous avons la possibilité de nous regrouper en toute légalité cette fois et effectuer notre progression régulière dans un paysage montagneux. Notre premier étonnement est la jonction avec les cyclotouristes du groupe Xi'an Pékin : ils nous accueillent par une haie d’honneur et nous effectuons le final, Président en tête, par une forte montée de 4 km qui débouche sur une grande plateforme où les organisateurs Chinois nous accueillent en "héros".
En musique, sous les ovations de 500 personnes environ, dont les familles de quelques uns, dans des moments inoubliables où les rires se mêlent aux larmes où les congratulations effacent sur le champ fatigue et mauvais souvenirs, chacun savoure la fin de son périple. Instants exceptionnels, explosion de joie, tout le monde prend part, avec une satisfaction profonde et unique à sa portion d’une gloire éphémère et relative. Les héros du jour bloquent leur compteur officiellement sur le kilomètre 12 663.
Sur l’estrade dressée, d’éminentes personnalités Chinoises et Françaises viennent exprimer leur satisfaction pour la réussite de cette expédition exceptionnelle, l’audace de la Fédération, et le courage des 115 arrivants sur (119 partants !). La contribution de l’amitié entre les peuples et l’esprit de l’Olympisme sont valorisés.
Nous retiendrons en particulier les paroles de son Excellence, Monsieur l’Ambassadeur de France, Hervé Ladsous, de Monsieur Lin, organisateur Chinois, celles de Dominique Lamouller notre Président et Jean-François Derégnaucourt, représentant l’ensemble des participants à ce fabuleux défi de Paris à Pékin, en passant par Xi'an.
Pendant près de deux heures, rires, larmes, photos, interviews, se succèdent sur la Muraille.
Les moments de bonheur ayant hélas une fin, il nous faut après avoir mis les vélos dans les camions, repartir pour trois de heures de bus, afin de rejoindre notre hôtel.
Pour ce déplacement nous avons du obtenir une autorisation quasi miraculeuse afin de rouler en convoi sur les autoroutes intra muros de Beijing : quatre bus et nos 7 véhicules alors que Pékin n’autorise pas l’entrée de camions dans la ville, sauf la nuit, et que nous sommes les seuls véhicules étrangers à avoir pu pénétrer en Chine.
Au cours du dîner, les 300 participants, réunis dans une même salle, recevront dans la joie, l’émotion et la bonne humeur un souvenir des organisateurs Chinois et un hommage appuyé du Président fédéral à l’ensemble des cyclotouristes des deux parcours, à leur encadrement et à tous ceux qui, de près ou de loin, ont travaillé à la réalisation de ce projet fou, unique et exceptionnel. Mention spéciale pour le personnel du siège fédéral et des autorités administratives Françaises.

Notre témoin du jour est : Jean-François Derégnaucourt, chef de l’expédition.

L’aventure vélo est finie. Après quelques jours de vacances avec Brigitte, mon épouse, dans le cadre du séjour touristique prévu pour tous, nous entamerons une nouvelle aventure, avant de revenir en France, en effectuant le parcours retour Pékin Paris avec les véhicules et le matériel.

Quel sentiment vous assaille aujourd’hui face à la Muraille de Chine objectif de votre mission ?


03 août 2008, combien de fois j’ai tapé cette date sur différents documents, sur diverses demandes en pensant que cela était pour beaucoup plus tard. Maintenant que nous y sommes je suis surpris de la mélancolie qui me gagne, de cette émotion qui m’étreint comme pour l’ensemble des participants. Quel bonheur de voir, au pied de cette Muraille tant espérée, toute l’équipe, participants et logistique, s’embrasser, se féliciter et n’essayant même plus de cacher ses larmes. Il y a des moments où le temps devrait s’arrêter.
105 cyclos au départ du Trocadéro, 102 à la Grande Muraille, toutes les féminines présentes, bilan très satisfaisant. Pour la logistique 14 au départ, 13 à l’arrivée. Les abandons étant liés à des raisons médicales.
Alors on pourrait penser que cela était facile, on aurait tort, je peux témoigner que nos cyclotouristes ont été formidables de courage, de ténacité, d’abnégation, de solidarité et se sont soutenus dans les moments difficiles constituant une véritable chaîne où chaque maillon devenait indispensable.

Ils ont tout connu :
- la panoplie complète de la météo, passant de la neige, aux orages, à la canicule sans oublier le vent,
- Pour les routes, ils ont eu droit en plus des routes goudronnées, à des pistes cyclables, des pistes plus ou moins défoncées, du sable, de la boue et des nids de poule ou plutôt aux nids d’autruche, à des ornières béantes,
- Des hébergements passant de l’hôtel au gymnase ou dans des classes scolaires ou sous la tente à la belle étoile dans le cadre des bivouacs,
- Des conditions sanitaires qu’ils n’avaient jamais imaginées,
- Des repas parfois surprenant, parfois répétitifs et parfois sommaires,
- la variété des paysages qui leur a permis de contempler la montagne européenne, les plaines d’Ukraine et de Russie, la steppe, les déserts et les montagnes féeriques du Kirghizistan sans oublier les terrasses chinoises utilisées pour ne pas perdre de terres fertiles.

Qu’ils soient honorés comme des aventuriers qui ont osé, qui ont souffert et qui ont réussi à se surpasser en s’étonnant de leurs nouvelles limites.

Pour cette réalisation il a fallu des gens pour y croire mais également des gens pour le faire. Il a fallu des gens de l’ombre pour travailler, de ceux qui ne sont jamais cités et qui répondent toujours présents. Quant à l’équipe logistique, composée d’hommes et de femmes qui étaient toujours disponibles, elle était indispensable à la réussite de cette expédition. Je tiens à remercier Henri, mon fidèle et loyal adjoint ainsi que l’ensemble des membres de la logistique, sans oublier Brigitte, ma chère épouse qui m’accompagne depuis 2 ans dans tous ces préparatifs. Ce sera bientôt le moment de faire les bilans. Mais dès à présent je tiens à crier au monde entier que, certes je suis fier d’avoir été choisi pour être le chef de l’expédition "Paris-Pékin à vélo 2008" et de la confiance qui m’a été accordée mais je suis très fier d’avoir vécu ces derniers mois avec des gens qui ont fait preuve d’une très grande force morale et qui sont des véritables ambassadeurs du cyclotourisme.
Non seulement ils ont démontré que 2008 était, par leurs actions auprès des différents pays, une année interculturelle où la FFCT aura mis son empreinte mais ils ont écrit une des plus pages de l’histoire de la Fédération française de cyclotourisme et ce qui est encore plus fort, c’est qu’ils sont les artisans d’un cyclotourisme international qui, avec l’arrivée de la Chine, prend maintenant une nouvelle dimension et un élan que nos responsables devront exploiter.

Depuis le 16 Mars 2008
Départ de Paris : 12 623 km
Dénivelé : 54 141 mètres
Nombre d'heures de pédalage : 662 heures et 51 minutes


Ces chiffres officiels, sont ceux proposés depuis le départ par le cyclo Pierre-Marie Werlen, équipé d’un compteur avec GPS.
Merci à Pierre-Marie pour ce travail quotidien.

Cette 118ème étape marque la fin de l’expédition Paris-Beijing à vélo 2008. Ipso facto elle marque aussi la dernière page de la rubrique qui m’avait été confiée. Je remercie en particulier : Jean-François Derégnaucourt et Dominique Lamouller, qui ne sont jamais intervenus pour modifier où orienter les termes de cette rubrique quotidienne, Adrien et Julien, qui souvent dans des conditions difficiles l’ont transmise à Ivry et les gens du siège fédéral qui l’a corrigée, relue et mise en ligne sur le site de parispékinavelo.com
Merci enfin à ceux qui ont bien voulu me lire et notamment, ceux qui m’ont envoyé des messages d’encouragement.

Etape 117 : Baoding - Gaopedian
Samedi 2 Août 2008
63 km - Dénivelé : 30 mètres
Départ : 7h00 - Arrivée : 11h00
CHINE


Première analyse à chaud…

Demain nous terminerons officiellement la partie vélo du Paris Pékin 2008. Avant que des torrents d’éloges, des ruisseaux de critiques, des récupérations de tous ordres, en particulier des ouvriers de la 25ème heure, irriguent notre milieu et probablement bien au-delà de notre petit cercle habituel, je souhaite simplement, en tant qu’accompagnateur et témoin, donner mon point de vue à chaud et en toute subjectivité sur cette extraordinaire randonnée.
Disons le franchement : l’idée audacieuse du Président Dominique Lamouller, approuvée par la majorité du comité directeur fédéral actuel, a été géniale. Par cette témérité, les pionniers de cette expédition ont marqué définitivement l’histoire déjà longue et remarquable de la FFCT N’oublions pas en effet que pour la première fois dans l’histoire mondiale du cyclotourisme, une Fédération, la nôtre, s’est donné les moyens matériels et humains, politiques et techniques de proposer à un groupe de 115 personnes - dont 20 étrangers- de se rendre, à vélo, avec une assistance logistique, de Paris à Pékin, sur plus de douze mille kilomètres pendant 5 mois.

Dans la réalisation il y a beaucoup à dire en bien et en moins bien et ceux qui ont œuvré pour cette réussite, y compris et en priorité les cyclotouristes, ont le droit et même le devoir de donner leur sentiment par écrit. Ceux-ci seront lus, analysés et il serait souhaitable que l’ensemble de ces commentaires soit regroupé par thème, pour une diffusion, auprès du comité directeur fédéral.
Le résultat global pour la Fédération est incontestablement un franc succès. Succès collectif grâce aux 115 participants qui, à leur manière, ont permis ce résultat final. Sans leur opiniâtreté, leur courage quotidien, leur participation financière, l’idée fédérale aurait avorté.
Succès collectif également grâce aux centaines d’hommes et de femmes connues ou anonymes, modestes ou puissants qui ont, à un moment donné, contribué à poser leur pierre à l'édifice. En particulier le siège fédéral qui, dans l’ombre, a su redresser des situations, parfois critiques, dans la préparation, la réalisation et la progression du Paris Pékin. Là encore la solidarité a joué pleinement son rôle.

Un clin d’œil reconnaissant enfin pour celle ou celui qui a accepté de laisser partir son homme ou sa femme, pour une absence de plusieurs mois. Mais sachez que pour la plupart d’entre nous cette expédition nous aura changés.

Pour le parcours de cette dernière étape, dans la grande banlieue de Pékin où les contraintes de circulation sont très difficiles à gérer, nous avons du l'écourter pour ne pédaler que 60 km, ensuite est venu le temps de charger nos vélos dans les camions pour rejoindre en bus et en convoi notre hôtel situé dans la périphérie de Beijing. Trois heures de route ont été nécessaires.
Demain matin sera l'ultime étape à vélo de notre périple.

Etape 116 :
Dingzhou - Baoding
Vendredi 1er Août 2008
75 km
Dénivelé : 18 mètres
Départ : 7h40
Arrivée : 12h00
CHINE


A deux jours du bonheur !

A tout petit pas, nous approchons du but final : Pékin et la muraille de Chine. Nous ne pédalons plus que le matin et restons en groupe sous escorte policière du départ à l’arrivée. Le parcours plat, ultra plat n’a que peu d’intérêt et notre seule préoccupation est de ne pas se perdre dans les dédales de villes interminables, de ce fait notre escorte reste la bienvenue.

Il faut dire que depuis le 16 juin date de notre entrée en Chine, nous n’avions vu nulle part une présence policière et que depuis deux jours, à l’approche de la capitale, les contrôles sur la route pour nos véhicules, la présence visible de policiers et de militaires en tenue dans les villes, aux abords de nos hôtels, la fermeture du fonctionnement d’Internet dans les cybercafés modifient totalement le climat de liberté totale que nous avions connu et apprécié.
Cela ne nous empêche pas de profiter de ces derniers jours pour prendre des photos et se balader très librement dans les villes. Pour préparer la fin de l’expédition et trouver une solution aux contraintes de la circulation des camions – Interdiction a tous les véhicules de plus de 3T5 d’entrer dans Beijing le jour et seulement de minuit à 6h du matin - nos deux gros camions pilotés par Jean-François et Claude Galvaing nous ont quittés pour assurer le transport des vélos du Xi'an et demain du Paris-Pékin. Nous ne pouvons en effet pas rouler en peloton dans la province de Pékin, il faut donc que les cyclos circulent en bus et livrer les vélos dans des lieux autorisés. Tout cela est un peu compliqué à gérer, et contraingnant mais ce ne sont pas ces dernières péripéties qui vont nous empêcher de progresser !

Notre témoin du jour est :
Claude Morel du club cyclo l’Abeille de Rueil Malmaison dans les Hauts de Seine (92).

Une étape de 75 km plate, un excellent revêtement, une escorte policière discrète en voiture, beaucoup de spectateurs très amicaux au bord de la route, incontestablement informés de notre passage, restera la photo de cette journée.
Par ailleurs nous avons beaucoup moins souffert que les jours précédents des effets de la pollution. Le ciel étant dégagé et clair. Nous logeons ce soir dans un grand hôtel d’excellente qualité.
L’expédition touche à sa fin et je suis heureux de la terminer, mission accomplie. J’en retiens plusieurs éléments : la Chine en tout premier lieu où j’ai rencontré une population qui manifestement semble heureuse, et toujours très souriante, même si le niveau de vie est visiblement inférieur au nôtre. J’ai également rencontré des paysages variés et une agriculture riche, grâce à un climat et une irrigation très maîtrisée qui permet toujours deux, quelquefois trois récoltes pas an ! Une autre surprise vient de la taille des cités. Un village compte un million d’habitants, une ville moyenne 5 millions.
La traversée des autres pays a été aussi pour moi, d’un grand intérêt, notamment le Khirghizistan – dont j’ignorais l’existence même avant mon départ ! - avec ses paysages de hautes montagnes magnifiques et son niveau de vie très modeste et le Kazakhstan, avec ses plaines immenses, ses chevaux sauvages, ses habitants accueillants et ses routes à faire frémir les ingénieurs de notre D.D.E. !
Pour terminer réellement ce voyage au très long court, il me faudra plusieurs mois, avec l’appui de plus de 1 500 photos que j’ai prises pendant cinq mois. Cela me permettra d’établir un bilan définitif en me remémorant tout ce que j’ai pu voir et ressentir dans ce film incroyable et inoubliable.

Etape 115 : Shijiazhuang - Dingzhou
Jeudi 31 Juillet 2008
81 km - Dénivelé : 62 mètres
Départ : 7h40 - Arrivée : 13h00
CHINE


Le retour de flamme vaut
une étape supplémentaire


Initialement nous aurions du avoir une seconde journée de repos à Shijiazhuang et accompagner la flamme Olympique. L’ouverture des jeux étant proche, et les tensions perceptibles à l'approche de cet évènement, nous n'avons pas pu l'accompagner.

Ce qui, sur le plan cyclotouristique uniquement, nous a permis de scinder l'étape initiale de 140 km en deux étapes de 80 et 60 Km. Nous avons donc remplacé Baoding, que nous atteindrons demain par Digzhou. De ce fait, cette courte étape nous a permis de déjeuner directement au restaurant de l'hôtel qui nous était réservé et de profiter d'une longue sieste réparatrice, bien utile avec ce climat chaud et humide. En cours de route un arrêt, organisé dans un village, nous a valu d’assister à une courte démonstration de sports de combat par de jeunes enfants.
Ce matin au départ, pour fêter la saint Léon, le patron de la ville de Bayonne et pour saluer les fêtes qui commencent dans cette région, 6 cyclotouristes originaires du Pays Basque, ont adopté, comme tenue, les couleurs blanche et rouge pour symboliser leurs attaches.

Les préparatifs pour les journées des 3, 4, et 5 août prochains s’activent et il n’est pas simple d'obtenir une coordination parfaite. Mais comme d’habitude, parce que nous sommes très rôdés maintenant, toutes les cérémonies se dérouleront à la perfection.

NDLR
Nous signalons à tous les lecteurs, que depuis aujourd’hui, pour des raisons "inconnues", tous les cybercafés ne permettent plus d’utiliser Internet. Ne soyez donc pas inquiets (es) si vous n’avez pas de nouvelles, il s'agit sans doute d'incidents ou d’impossibilité techniques.

Journée de Repos
à Shijiazhuang
Mercredi 30 Juillet 2008
CHINE


Repos...,
pas pour tout le monde !


En effet depuis hier déjà, Jean-François, chef de l'expédition et une équipe d’une trentaine de volontaires - dont naturellement l’équipe "camion" dont je vous ai parlé hier - s’activent pour mettre en place l’opération de rapatriement, de la plus grande partie du matériel (les vélos du Paris Pékin et le maximum des vélos du Xi'an Pékin) et des 13 chauffeurs, lors du retour de la logistique vers Paris.

Il est indispensable en effet d’anticiper les actions de logistique à réaliser car, dès le 5 août, le groupe initial des 115 cyclotouristes qui imprimera une page d'histoire de la fédération, va être éclaté, sans espoir de se retrouver…avant les cérémonies prévues en France.

Il aura fallu la journée entière pour vider les véhicules, environ 45 tonnes de matériel divers, allant des installations de douche aux médicaments en passant par le matériel de réparation des vélos. Puis trier l’ensemble de ce matériel hétéroclite, et effectuer un maximum de reconditionnement, pour préparer et commencer un nouveau chargement des véhicules, dans une configuration bien différente de l’initiale. En tenant compte, toutefois, des dernières étapes pour servir au mieux les cyclotouristes jusqu'à Pékin et ne pas les pénaliser de la logistique mise en place depuis le 16 mars dernier. Dès l'arrivée à Pékin, but final de l'expédition, les 2 20t seront de nouveau charger, dont l’un engrangera près de 150 vélos conditionnés en carton et repérables.

Etape 114 : Xingtai - Shijiazhuang
Mardi 29 Juillet 2008
125 km Dénivelé : 185 mètres
Départ : 7h40 - Arrivée : 15 h00
CHINE


Silence on tourne !!!


Ce matin une équipe de la télévision française nous accompagne, il s’agit d’une chaîne câblée ou satellitaire : B.F.M.TV. Le caméraman juchée sur une moto s’en donne à cœur joie et pour un sujet de 1 minute 45 qui sera diffusée en boucle, il doit filmer pendant plusieurs heures. Le profil de l'étape étant entièrement en milieu urbain sur près de 100 kilomètres, il sera plus intéressant, selon nous, de cadrer le sujet sur les participants.
Notre principal souci est de se faufiler dans une circulation intense ou le Code de la route n’est pas forcément le même que le nôtre. En la matière, la rigueur n’est pas formelle et chaque conducteur de vélo, de voiture, de camion, de bus, de scooter ou de très nombreux vélos électriques, pilote son engin suivant son inspiration, sa créativité et son besoin de rapidité ! Curieusement il y a peu d’accrochages et tous les usagers circulent assez lentement.
Nos propres chauffeurs, avec la plus grande prudence et sagement, laissent passer à gauche et à droite les véhicules qui ne s’en privent pas. Il faut dire aussi que nos sept véhicules provoquent la curiosité. Nous sommes les seuls véhicules étrangers à pouvoir rouler sur le sol Chinois, pendant la pré-ouverture des Jeux Olympiques !
A l’arrivée à l’étape, nous retrouvons, dans le même hôtel, le groupe des «Xi'an-Pékin». Un dîner en commun, en présence du Ministre du Tourisme de la province, de monsieur Lin, patron de la agence de tourisme Eurasiatours et Dominique Lamouller, président de la Fédération française de cyclotourisme, clôturera cette journée.
Dans l’après-midi, une réunion de travail avec les mêmes protagonistes et plus notamment Jean-François Derégnaucourt, Marie-Claude Jonac et Jean-Michel Richefort, a été organisée pour essayer de coordonner les cérémonies prévues les 3, 4, et 5 août prochains à Pékin. Des informations contradictoires et souvent différentes arrivent un peu de partout, nos "grosses têtes" réfléchissent et surtout agissent dans le seul souci commun du respect de la parole de la Fédération.

Notre témoin du Jour est :
le responsable de l’équipe "camions" Christian Robin, de Saiguede (31)

Pourquoi une équipe camion ?
La première des raisons est de participer activement à la vie collective du périple. L’équipe logistique en place pouvant difficilement assurée seule, pendant cinq mois ce «travail».
La seconde raison est d’avoir une vision autre que celle du cyclotouriste passif et consommateur.

Comment agissez-vous ?
Il s’agit d’une équipe de six cyclos, bénévoles naturellement, Jean-Pierre Rouxel d’Orléans, Roland Diot d’Ivry sur Seine, Christian Piriou de Lyon, Christian Lemay du Québec, Georges Farjou de Villefranche de Rouergue, qui, sous ma houlette, ont pris en charge spontanément, la gestion et le rangement du camion (20t) de la logistique.
La tache consiste essentiellement au déchargement et au chargement de tout le matériel nécessaire au bivouac et à la préparation des repas.- 2835 kg.
Egalement la mise en place des douches, des rampes de robinets d’eau froide pour la toilette quotidienne. Les jours de pluie, deux tentes de 40 et 80m2 sont déployées, pour que chacun puisse se restaurer tranquillement assis à table et à l’abri. Pas moins de 32 tables et 120 tabourets sont déployés à cette occasion. Cette opération dure en moyenne 90 minutes au chargement comme au déchargement.
En prime de fin de séjour, il nous a été demandé de reconfigurer les deux camions de 20 tonnes, afin de pouvoir ramener en France, l’ensemble de tout le matériel et probablement les 110 vélos du Paris Pékin et 40 vélos du Xi'an Pékin. Nous espérons boucler cette tache délicate en une journée et demie. Nous consacrerons notre jour de repos prévu le 30 juillet pour accomplir cette ultime mission.

Qu’a apporté ce travail supplémentaire à votre équipe et dans votre vie de cyclos ?
Tout d’abord une grande satisfaction et beaucoup de plaisir d’avoir été utile au groupe. Au delà, de la part des autres participants, de la reconnaissance, qui s’est traduite par des gestes amicaux spontanés, que nous avons beaucoup appréciés.

Pour conclure ?
L’ensemble de l’équipe, qui ne se connaissait pas avant de partir, est déjà prêt à repartir pour de nouvelles aventures… ! Notre Paris-Pékin, s’en trouve encore plus enrichi y compris sur le plan des relations humaines.

Etape 113 : Anyang - Xingtai
Lundi 28 Juillet 2008
126 km - Dénivelé : 85 mètres
Départ : 7h45 Arrivée : 15h00
CHINE


La rénovation perpétuelle !

Nous entrons dès le départ dans une nouvelle région nommée : Hebei, peuplée de 15 millions d’habitants. Des slogans cent fois répétés indiquent que la région se donne trois (3) ans pour reconstruire totalement les maisons et immeubles anciens ! Et cela se voit. Tout au long de notre étape, pratiquement réalisée en milieu urbain, des kilomètres de maisons détruites et d’autres en reconstruction se succèdent. Des centaines de triporteurs évacuent les déblais et les mêmes apportent les briques pour reconstruire. Rien de très spectaculaire, mais telles les fourmis, les hommes et les femmes font avancer les chantiers et cette province sera très vraisemblablement reconstruite dans moins de trois ans. Déjà les infrastructures sont prêtes. Il faut dire quand même que ces transformations ont été la cause d’encombrements multiples et forts gênants dégageant une poussière permanente. Malgré ces désagréments, tout le monde semble accepter ces radicales transformations.
Notre étape, au contraire des précédentes, a été très encadrée par la police. Voiture devant et derrière le peloton et 6 motards pour régler une chaotique circulation. Il faut préciser que demain, nous arrivons le même jour que la flamme olympique. Hélas l’accompagnement envisagé, il y a un an, est désormais obsolète.
Sans trop savoir pourquoi, aujourd’hui des centaines de spectateurs nous attendaient au bord de la route. Spectateurs attentifs et curieux, mais silencieux et pas du tout démonstratifs, en revanche des cyclistes Chinois ont terminé avec nous cette étape, placée encore sous le signe de la chaleur humide.

Notre témoin du jour est :
Lilianne Perdriel de l’ASPTT de Paris, demeurant à Paris (14ème)

Quelques brèves du jour :
Ce matin quand nous avons pris nos vélos pour partir, une épaisse couche de suie recouvrait nos selles et nos guidons. La pollution n’est pas théorique ici.
Dans la matinée, j’ai entendu un cyclo comparer le bruit du peloton à celui d’un essaim d’abeilles ! Je cherchais depuis le départ de Paris à quoi correspondait le bruissement bien particulier d’un peloton en action. J’ai la réponse, merci Yves-Michel.
Un membre des "jaunes" étant fatigué, un petit noyau de ces collègues de la même couleur s’est groupé autour de lui pour rendre sa matinée plus agréable. Rétabli dans l’après midi il a continué son périple.
Ce midi, lors du déjeuner nous avons fait la connaissance d’un jeune Chinois Zhai qi de 29 ans, instituteur, parti de son domicile dans le sud de la Chine le 12 juillet 2008, il compte rallier Pékin à raison de 200 km par jour.
Dans l’après midi notre ami le distrait cascadeur a effectué avec maestria sa 7ème chute, aujourd’hui dans une clairière.
Le groupe de cyclos Chinois, avec qui nous faisons route commune, nous a doublés avec enthousiasme et nous a précédés à travers le ville pour nous conduire à notre hôtel, en criant PA -RI –PE- KIN- PA- RI -PE -KIN .
Quelle que soit la galère prévue, je voulais, pour moi-même, pour mon club et aussi... pour les sceptiques de mon groupe je voulais "faire" moi aussi Paris-Pékin. J’y arrive enfin je suis satisfaite, très satisfaite.

Etape 112 : Xinxiang - Anyang
Dimanche 27 Juillet 2008
111 km - Dénivelé : 80 mètres
Départ : 7h45 - Arrivée : 15h00
CHINE


Paris Pékin = un rêve unique, un but commun
Jean Marchand

Une étape de routine


A force de pédaler dans des paysages grandioses, d’être encouragés par des centaines de spectateurs tout au long de la journée, nous devenons moins surpris et plus exigeants, car nous devenons des "stars". Aujourd’hui l’étape nous a paru sans grand intérêt, voire monotone, toutefois à l’heure du déjeuner, pris au restaurant, nous avons pu déguster notre plat unique, des raviolis géants, lors d'un bon moment de détente.
Dans nos rencontres insolites, nous avons été accompagnés pendant plusieurs kilomètres par un cycliste local, posé sur un vélo couché. C’est le premier et le seul vélo de ce type que nous avons croisé en Chine
Il est vrai que la route est dorénavant plate et que nous continuons à traverser une riche campagne sans aucun attrait touristique. Par ailleurs le temps chaud et humide provoque une brume, qui mélangée avec une pollution certaine, bouche totalement l’horizon. Ces dernières étapes sont cependant nécessaires pour toucher au but. A signaler quand même que nous avons franchi dans la journée notre 12.000ème kilomètre! Même cette fantastique distance nous paraît ordinaire !

Notre témoin du jour est :
Jean-Claude Marandon du vélo-club d’Annecy en Haute-Savoie (74) notre Cuisinier.

Dans une expédition de 5 mois la nécessité d’avoir son propre cuisinier a été très vite posée et résolue. Cette décision s’est avérée excellente. En effet si en Chine, Jean-Claude ne prépare plus aucun repas, il en a été bien autrement pendant les 8 000 kilomètres précédents.

Avant toute chose, je veux remercier l’équipe de volontaires qui, sous la conduite de Lionel Barbotin, m'a apporté une aide précieuse dans la préparation des repas et du service. Sans eux, tout aurait été beaucoup plus difficile.
Tous les jours, le camion frigo, véhicule très précieux dans notre expédition, conduit en covoiturage par Odette ou moi, doit être présent au départ, toujours au pique nique du midi et à l’arrivée pour offrir aux cyclos assoiffés une boisson fraîche. Un rapide calcul nous permet d’affirmer que nous avons servi depuis le départ plus de 25000 bières, 4000 litres d’eau, 6000 sodas, 1500 boissons lactées ! Ce qui implique la nécessité absolument d'alimenter chaque jour le véhicule et trouver les fournisseurs. Heureusement Jean-François nous donne un sérieux coup de main.
Mon travail principal de cuisinier est réalisé les jours de bivouac, car je dois acheter les ingrédients pour préparer 115 repas chauds pour le dîner et 115 petits déjeuners pour 6h30 le matin.
Pour faciliter la tache, l’organisation avait fait l’acquisition de milliers de rations alimentaires, auprès des organisateurs du Paris-Dakar, annulé en janvier 2008. Ces rations nous ont permis de servir des plats cuisinés variés le soir et quelquefois le midi : pâtes à la Bolognaise, poularde au curry accompagné de riz, Chili con carne, cassoulet, porc aux lentilles, porc au pomme de terre.
J’ai du également préparer de très nombreux pique-niques pour le midi, sachant qu'il faut environ trois heures la veille au soir pour tout préparer et conditionner. Là encore Brigitte Derégnaucourt nous a beaucoup aidés.
Le matin, debout à 4h30 pour faire chauffer l’eau, 6O litres pour le café, le thé et le chocolat et préparer le petit déjeuner : pain, confiture, beurre, riz au lait. Heureusement une équipe de volontaires m’a apporté une aide précieuse. Je tiens aussi à souligner la gentillesse et la serviabilité de tous les commerçants, petits ou grands auprès de qui nous avons pu nous approvisionner, et je peux vous garantir que cela n’a pas été une mince affaire car je ne parle pas très couramment l’Allemand, le Roumain, le Hongrois, le Russe ou le Chinois...

Mon seul regret est de n’avoir pas eu le temps de faire du vélo, mais en découvrant la Chine, je crois bien que je reviendrai dans ce pays qui me laisse de magnifiques souvenirs... que je garde pour moi.

Etape 111 : Jiyuan - Xinxiang
Samedi 26 Juillet 2008
130 km - Dénivelé : 85 mètres
Départ : 7h45 - Arrivée : 16h30
CHINE


L’étonnement est une aspiration à la connaissance
Thomas d’Aquin

Dans le grenier de la Chine.


Nous avons connu tous les climats durant ces cinq mois, actuellement très chaud (37°) et très humide (90%) le matin pas de problème pour des sportifs bien entraînés, après le repas de midi rien n’est plus évident et les organismes sont à la peine. Cependant la journée s’est bien passée. Tout le monde roule groupé, à une bonne allure, régulière et tranquille, le rythme étant donné par trois capitaines de route : Alain, James et Joël.
Nous traversons une nouvelle province, la 5ème de notre périple, celle-ci étant considérée comme le grenier de la Chine. De fait, la route plate et longiligne traverse des champs de maïs à perte de vue. Petites et grandes parcelles se succèdent, souvent séparées par des rangées d’arbres, qui les protègent du vent fréquent dans cette large vallée.
Ce soir, nous apprécions le confort d’un bon hôtel et d’une bonne cuisine Chinoise. A ce propos, à part le petit déjeuner qui est plus difficile à avaler, les déjeuners et les dîners, sont appréciés de la très grande majorité des participants. Nous savons maintenant, un peu mieux, ce qu’est la vraie cuisine Chinoise, et nous nous ferons tous un plaisir de vous conduire, à notre retour, dans un vrai "Chinois".

Notre témoin du jour est :
Royer Jean-Paul de l’amical cyclos et VTT de Toul dans la Meurthe et Moselle (54).
Je suis très heureux aujourd’hui, car selon les calculs de mon cher compteur, j’ai franchi ce soir mes 12 000 km. En ce qui concerne l’étape du jour, le départ à 7h45 est tout à fait conforme avec le kilométrage prévu. Avant le départ réel, nous avons écouté attentivement une longue explication de Jean-François sur les prochaines festivités prévues pour notre arrivée à Pékin. Cela était indispensable pour unifier le groupe pour ces trois rendez-vous importants : la muraille de Chine, l’ambassade de France, le Club France du CNOSF Certains de ses propos m’ont rappelé mon service militaire ! Vélos propres, tenues impeccables, véhicules comme neufs !
La matinée s’est déroulée en traversant beaucoup d’agglomérations, avec une brume toujours aussi persistante. Au km 75, surprise, une copie de notre chère tour Eiffel, d’une centaine de mètres, nous a été présentée. Repas pris au Km 105, vers 13h car notre guide Chinois Gaston avait disparu ! Après le traditionnel bol…de pâtes arrosées d’une bière bien fraîche, nous avons repris la route. Mon étonnement a été de retrouver un vrai ciel bleu, disparu, depuis Xi'an. Le vent a été notre allié pour réaliser ce petit miracle.
Au bord de la route, de multiples marchands de fruits, dont beaucoup de pêches, très agréables à déguster : Prix du kilo 20 centimes d’Euro ! Aucun problème pour terminer, en groupe, cette étape ordinaire mais nécessaire ! Après une période de rodage et d’adaptation assez courte pour les participants où je voyais certains cyclos bien mal partis je suis surpris, 4 mois après, d’être toujours accompagnés par 102 collègues et néanmoins amis ! Je tiens à les féliciter, pour avoir su s’adapter à l’ensemble des difficultés présentes dans une telle aventure. Le bienfait du cyclotourisme a-t-il frappé une nouvelle fois de sa magie les cyclistes ?

Journée de Repos à Jiyuan
Vendredi 25 Juillet 2008
CHINE

Oser affronter le mystère de l’inconnu est un excellent moyen de se découvrir soi même.
Amand de Thibert

Une journée bien relaxante


Nous apprécions une fois de plus cette journée de repos. Un car a été mis à notre disposition pour faciliter l'excursion organisée pour la plupart des accompagnatrices et de leurs compagnons. Beaucoup ont profité d’un salon de massage, dans l’hôtel même, pour goûter aux délices du massage Chinois. Il s’agit de soins, dispensés par des professionnels, d’une durée de plus d’une heure, sans ambiguïté pour seulement 6 euros. Une très bonne séance de relaxation.

L’encadrement prépare studieusement les cérémonies des 3, 4 et 5 août à Pékin. Rien n’est simple et tout doit être réalisé dans une ville immense, dont la priorité est naturellement l’organisation réussie de ses jeux olympiques. Tout est mis en oeuvre pour que ces trois jours dont les réceptions à la muraille de Chine, à l’ambassade de France à Pékin et au club France du Comité Olympique et Sportif Français soient une conclusion digne de l’exploit réalisé par nos cyclotouristes.

Notre témoin du jour est :
Brigitte Derégnaucourt du club de l’amical des randonneurs de la communauté de commune de saint Pourçain sur Sioule dans l'Allier (03)

Pourquoi avoir une comptable dans Paris Pékin ?

Responsable d’un budget conséquent de plus de deux millions d’Euros, Jean-François, chef de l’expédition et mon mari avait impérativement besoin d’un comptable pour assurer, au quotidien, des taches nombreuses et variées. Comptable de métier, il a paru à tous que mon choix était naturel.
Le travail est très important en particulier le suivi comptable des centaines d’opérations réalisées chaque semaine et qui doit tenir compte de la ventilation demandée par Stéphanie, la comptable fédérale au siège de la fédération, je dois en effet avoir les mêmes rubriques et les mêmes codes que le budget fédéral.

Pour faciliter et simplifier la vie du groupe, Jean-François a mis à la disposition de chaque participant un compte privé.
Il faut donc assumer la gestion des 115 comptes. Ce n’est pas un travail de tout repos car il faut enregistrer les opérations comptables aussi bien en recettes qu’en dépenses et qui plus est en monnaie locale ; soit 10 monnaies différentes : Euros, Lei, Rouble, Tengué, Som, Yen, ce travail ne peut se faire que le soir, dans la nuit ou au petit matin.

A chaque passage de frontières (10) je dois préparer et présenter les passeports, m’assurer que l’expédition soit pourvue en monnaie du pays et que chaque cyclo puisse aussi disposer de la monnaie locale sur son compte.

Pendant la journée je dois en effet, avec l’équipe du camion frigo, assurer la distribution des boissons fraîches. En revanche, depuis que nous sommes arrivés à Xi'an, je ne participe plus à la préparation des pique-niques, qui sont assurés par l’organisation Chinoise.

Je suis très heureuse d’aider à la bonne marche du Paris Pékin et d’apporter une aide à mon mari, en précisant que la préparation de cette expédition a commencé pour lui, comme pour moi, plus de 18 mois avant le départ de Paris et se terminera probablement en décembre 2008, à l’assemblée générale de la FFCT à Orléans.


Etape 110 : Luo Yang - Jiyuan
Jeudi 24 juillet 2008
71 km - Dénivelé : 182 mètres
Départ : 7h30 - Arrivée : 12h00
CHINE

L'âge n’est pas une donnée naturelle en soi, mais un indicateur de mesure
Maurice Halbwach

En parfaite osmose



Il ne nous a pas fallu beaucoup de temps, ni beaucoup d’effort, pour rejoindre notre étape. Il faut dire en effet que désormais le groupe est homogène, bien entraîné et que chacun ayant enfin trouvé sa place, personne n’a plus besoin de prouver qu’il existe par un besoin impérieux de se faire remarquer. Nous avons rejoint la large et riche vallée du fleuve Jaune, qui ressemble un peu à notre belle Loire en période d’étiage. Différence quand même, dans ce fleuve nous avons pu apercevoir des centres d’aquaculture. Nous avons également longé une mine de charbon, toujours à ciel ouvert. Si un smog permanent, assez pénible, ne nous empêchait pas de voir le ciel, nous serions heureux comme des cyclos lors d’une sortie de club du dimanche matin.
Ce soir nous faisons étape, dans un hôtel différent, avec le groupe des « Xian-Pékin ». Les contacts fraternels ont été nombreux.

Notre témoin du jour est :
Clément Genet, ostéopathe, de Wimereux (62) Pas de Calais, Côte d’Opale. Ancien élève de l’ecole d’ostéophatie de Paris, notre partenaire

Quel est le rôle de l’ostéophate dans ce Paris-Pékin ?

Du point de vue ostéophatique il y a eu deux axes de travail. La prévention pour le bien être du cyclo, afin d’optimiser sa forme physique et lui permettre de rouler en toute sérénité et d’éviter les blessures musculaires et articulaires. Le second, en cas de traumatisme ou de chute est de tout faire pour que le patient soit remis sur ses pédales, le plus rapidement possible, pour éviter de rater quelques étapes.
Notre volonté, nous sommes deux ostéopathes, a été, de mieux comprendre les contraintes particulières du cyclotouriste au long cours, et de pratiquer avec eux. Nous avons donc fait quelques étapes en vélo et un jour sur deux, nous sommes dans le véhicule fermant la marche, pour apporter un soutien à l’infirmière Hermina et l'aider à régler les milles petits bobos qui sont présents dans un peloton de 103 cyclos sur près de 13 000 km.
Nous devons traiter une population très précise et très particulière ce qui nous oblige à vraiment connaître ce milieu. Ce qui me surprend en effet ce n’est pas tant la «performance» sportive que l’acharnement et la volonté pour trouver une motivation quotidienne pendant…4 mois ! Cela est vraiment caractéristique de ce groupe Paris-Pékin.

Indépendamment de notre rôle spécifique, nous avons pu sans problème nous intégrer facilement dans l’équipe d’encadrement. Nous avons notamment, parlant Anglais, servi d'interprète à la logistique, aimant conduire, au cas où, nous avons même obtenu notre permis de conduire poids lourd Chinois ! et accessoirement fait baisser la moyenne d’âge du groupe (j'ai moi-même 26 ans et Enrique 27).
Pour moi cette aventure, à mon âge, est une expérience imprévue et inoubliable et demain j’envisage sérieusement…d’adhérer à la FFCT.

Etape 109 : Sanmenxia – Yu Yang
Mercredi 23 Juillet 2008
130 km - Dénivelé : 925 mètres
Départ : 7h45 Arrivée : 15h00
CHINE

Qui vit content de rien, possède toute chose
Boileau

La route du charbon !

Changement en vingt quatre heures pour modifier l’arrivée de l’étape. En raison de difficultés d’hébergement nous passons la soirée et la nuit à Yu Yang, une petite ville… de deux millions d’habitants en lieu et place de Wangshan. L’hôtel est neuf et très confortable.
Ce changement imprévu nous a permis de fréquenter une route peu usitée par les cyclistes du dimanche et qui, pour nous, ajoute une page noire à notre expédition. Explication : nous sommes dans une région de mines de charbon. Curieusement nous ne voyons jamais la mine proprement dite, qui se trouve éloignée de la nationale, la célèbre 310, il s’agit en réalité de gisements exploités à ciel ouvert.
Une noria incroyable de camions, de tous tonnages circulant jour et nuit, tous les jours de la semaine, dans un va-et-vient perpétuel, transporte de la mine aux centrales thermiques, le précieux combustible. Il faut dire qu’actuellement le pays est de plus en plus demandeur d’énergie et que 80% de la production d’électricité sont assurés par des centrales thermiques alimentées par du charbon.
Bienheureux le pays qui assure sa production électrique à 75%, grâce à l’énergie nucléaire. Mais le sait il ?
Sur cette route du charbon, on n’y rencontre forcément… que des charbonniers. Quand les cyclotouristes sont arrivés, ils méritaient bien ce titre, car ils avaient tellement pédalés dans la poussière de charbon, qu’ils étaient vraiment devenus des gueules noires, dignes de Emile Zola.
Tous fringants, ils apparaissent, comme tous les soirs, à 19h30 dans la salle de restaurant ayant déjà récupéré en grande partie la fatigue de la journée. Quand on vous dit qu’il se passe quelque chose de ne pas ordinaire ici.


Notre témoin du jour est :
Georges Mazzega du club : Cyclo-club de Cloubevie dans l'Isère (38).

Pour moi cette expédition a un intérêt majeur, car elle me permet de rencontrer des hommes et des femmes de cultures différentes et de nombreux paysages que je ne connaissais que dans les livres ou par des reportages.
Tout au long de cette randonnée, tout en sachant que sans le groupe rien n’est possible, j’ai pu cependant exercer mon tempérament de «contemplatif» seul ou avec quelques uns. J’ai beaucoup apprécié aussi des moments de partage quotidiens sur nos péripéties, chacun profitant de l’expérience de l’autre.
Les moments forts de l’expédition sont, de mon point de vue, ceux qui sont provoquées par les autochtones des pays traversés. Par exemple à Albota de Jos, en Moldavie ou à Akhtoubinsk en Russie ou un buffet et une réception princière nous attendaient.
Personnellement, en toute intimité d’une famille, au hasard, j’ai eu le bonheur de côtoyer certains anonymes qui m’ont reçus à bras ouverts dans leur maison ! Moments simples, mais moments palpitants qui permettent de découvrir les vraies coutumes locales.

Ce qui m’impressionne chez les Chinois c’est le respect des autres et d’eux mêmes, des lieux publics, des animaux des paysages et de la nature. Ce sont des gens souriants, calmes. Tout ici est mis en valeur, pour essayer de faire beau, la plupart du temps, l’opération est réussie. Je trouve que le pays est un jardin, cultivé de partout.
Etant à la Fédération depuis 40 ans, je veux simplement dire que sans elle, je n’aurais jamais pu profiter d’un tel voyage, car elle m'a tout appris en matière de cyclotourisme, par l’intermédiaire de mon ancien président de club. Par ce message, je souhaite tous les remercier pour leurs actions discrètes et méconnues.

Etape 108 : Ruichang - Xanmenxia
Mardi 22 juillet 2008
91 km - Dénivelé : 981mètres
Départ : 7h40 - Arrivée : 15h00
CHINE

Si l’on veut plus de sourires dans la vie, il faut créer les conditions pour qu’ils apparaissent.
Dalaï-lama

Les travailleurs de l'ombre

Temps gris et frais, pas de pluie, de bonnes conditions météo pour aujourd’hui. Le temps se maintiendra ainsi toute la journée. Un excellent hôtel nous reçoit ce soir, tout va donc pour le mieux. Pendant que ces messieurs pédalent, les accompagnatrices arrivées à Xi'an, profitent, en car, des beautés des lieux touristiques de la région. Elles semblent apprécier.
Nous profitons de nos derniers jours de route pour commencer à préparer le retour…. ! Les esprits vagabondent. Il faut redoubler de présence sur la route, car le stress ayant disparu, la fin de l’expédition étant chaque jour plus proche, l’attention est moindre et les chutes plus probables. Aujourd’hui encore une chute, sans gravité heureusement, a donné du souci au capitaine de route concerné, qui naturellement s’est porté au secours de la «cyclote» ayant chutée. Travail obscure et anonyme des capitaines, dont peu de monde se rend compte, qu’ils en soient ici déjà remerciés.

Notre témoin du jour est :
Jean-Luc Bernard de l’association sportive cordemaisienne cyclos, de Cordemais en Loire-Atlantique (44).

Une superbe étape, bosselée à souhait, au milieu de cultures multiples et variées: pommier, pêchers, arbres à coton, maïs, poivriers et toujours des maisons troglodytes. La circulation est assez difficile, car la pluie de la veille et de la nuit a engendrée des coulées de boue, assez dangereuses. Belle et riche campagne, mais population pauvre et laborieuse.
Je n’arrive pas encore à croire tout le chemin parcouru depuis Paris. Il me faudra quelques mois pour réaliser. C’est le voyage de notre vie (je suis avec ma femme Evelyne) et il restera graver au fond de mon cœur, encore très longtemps.
Mon voyage a commencé à Paris le 16 mars. Le départ a été difficile et émouvant, car notre fille Virginie et son mari Stéphane, venus nous accompagner, ont couru un moment derrière nous et ont disparu sur les quais de la Seine proches. Nous avons continué très émus dans l'idée de nous séparer pour la première fois. J’avoue avoir versé une larme à cet instant.
Ce voyage est la découverte de trois grands fleuves : le Danube, la Volga, et le fleuve Jaune. Les moments forts auront été : le froid et la neige en Allemagne, la pauvreté en Roumanie, l’accueil simple et fraternel en Moldavie, la longue attente à la frontière Russe, dans le froid, sous la pluie, et dans la boue du Kazakhstan.
J’ai réalisé des actions que je n’imaginais pas pouvoir faire : rouler dans des conditions climatiques difficiles, aller dans des toilettes à cinq de front, vivre près de 5 mois en communauté, manger avec des baguettes et une cuisine épicée, avec tous les jours du riz, que je n’aime toujours pas. ! Cette randonnée m’a fait grandir et mûrir dans la connaissance de la vie.
Ce Paris Pékin est «le mien» mais j’ai conscience que sans la FFCT et son organisation, je n’aurais pu réaliser cette expédition.
Mon seul dopage a été les applaudissements de milliers de spectateurs anonymes et les encouragements de toute ma famille et mes amis. Qu’ils en soient remerciés ici.

Etape 107 : Tong Guan - Ruichang
Lundi 21 juillet 2008
61 km - Dénivelé : 530 mètres
Départ : 7h40 - Arrivée : de 11h15 à 12h30
CHINE

Après la pluie le temps de la fête !

Ce matin au départ le temps est à la pluie et hélas, le restera toute la matinée. Contre mauvaise fortune bon cœur, il faudra donc s’en accommoder et chacun avec philosophie a pris la route, essayant de se protéger au mieux. La pluie a comme conséquence première une route glissante et ce matin en particulier une route boueuse et dangereuse. Plusieurs chutes, sans gravité, ont incité les cyclos à une plus grande vigilance. Sur quelques kilomètres nous avons retrouvé, sans rire, la route Kazakhstanaise ! Heureusement la campagne est toujours aussi belle et nous avons traversé des kilomètres de prairies où poussent des poivriers.
Trois hôtels assez médiocres nous attendent, nous profiterons de l’après midi pour vivre zen. Ce soir, nos amis Belges offrent à boire à l’occasion de leur fête nationale. La bière (Chinoise) va couler à flots.

Notre témoin du jour est :
Marcel Lefèbvre : membre individuel de Belgique.

C’est un grand honneur pour un Audax ordinaire qui fait des choses Audaxtraordinaires d’être le témoin du jour en ce 21 juillet, fête Nationale de la Belgique.
C’est très émouvant pour moi car il y a exactement un an, je me trouvais devant le petit écran, entouré affectueusement de ma petite famille pour regarder comme chaque année le défilé militaire se déroulant dans la capitale Bruxelloise et j’ignorais, encore étant sur une liste d’attente des candidats à Paris-Pékin, que je serais invité à participer à cette merveilleuse aventure. Cette année, moi aussi, je défilerai...mais au pied de la Grande muraille.
Pour en revenir à Paris-Pékin, j’aimerais exprimer mon admiration sans borne pour ce bel élan de solidarité qui s’est manifesté souvent et spontanément parmi les 101 cyclos lorsque soudain s’élevait dans les airs, d’abord timidement, puis en crescendo ce mot «crevaison». Tous s’arrêtaient pour attendre la malheureuse victime, la conseiller d’abord sur la façon de démonter le pneu, retirer la jante, remonter le pneu, à la méthode «d'un tel», à la canadienne "d'un autre", etc.… Mieux, il arrive souvent qu’elle n’ait même pas la possibilité de procéder à la réparation, si ce n’est de fournir la chambre neuve, tant les mains se tendent sur l’objet du désir, j’en parle d’expérience.
Ces minutes, qui au fil du temps se transforment en heures, puis en jours complets, ne sont pas perdues, bien au contraire ; c’était l’occasion pour chacun au début de l’expédition de faire connaissance, puis peu à peu de s’apprécier, puis découvrir derrière la tenue de cyclo se cache un cœur d’or, une âme de poète, et aussi de se lier d’amitié, et pourquoi pas de s’aimer.
Bref tout est bénéfique, à tel point que certains envisagent la création d’une association des anciens de Paris-Pékin 2008. J’applaudis à deux mains en lâchant mon guidon, mais à la condition que l’on se réunisse tous les 20 ans, la première réunion se passerait à Aubusson lors de la récupération des vélos par exemple et la seconde en 2028 à Pékin, le trajet se faisant bien évidemment à vélo. Pour la logistique, cela ne devrait pas poser beaucoup de problèmes, une camionnette et 2 tentes de 4 suffiraient.
Mais évoquer ces projets m’émeuvent et des sanglots me viennent dans la voix tandis que je vois perler sur les joues de mon rédacteur, lui aussi ému, des larmes, au risque qu’elles ne s’écrasent sur son clavier et causer un court circuit néfaste pour lui et les prochains comptes-rendus.

Etape 106 : Weinan –Tong Guan
Dimanche 20 juillet 2008
82 km - Dénivelé : 860 mètres
Départ : 8h30 - Arrivée : 15h00
CHINE

Les raisonnables ont des rêves, les passionnés ont du vécu
Henri de Bonnaffé.

Vous avez dit * ** *** voire plus….



Une séance photo avec le groupe d’une centaine de cyclotouristes Chinois, avec qui nous faisons route commune, permet à tous de partager quelques instants très conviviaux.
Le temps est gris et lourd, mais notre sérénité est totale et notre coup de pédale très léger. L’étape vallonnée à souhait nous permet de franchir, probablement notre dernier col Chinois. Nous poursuivons notre route vers le nord à environ 1000 km au nord ouest de Shanghai.
L’assurance d’avoir chaque jour un hébergement en hôtellerie est la garantie pour nous tous, d’être reposés pour avoir profité d'une literie correcte et de sentir "le propre" pour avoir profité d'une bonne douche à la température voulue. Nous qui avons connu des moments de galère notamment dans des hébergements, difficiles à imaginer, nous en apprécions davantage à sa juste mesure ce simple luxe.
Notre seul souci désormais est de finir en toute sécurité et au complet ce périple insensé, car nul doute, et sans incidents majeurs, il marquera à jamais nos vies de cyclotouristes, de femmes et d’hommes.

Notre témoin du jour est :
Michel Bédard du Vélo club de Saint-Hyacinthe du Québec

Mon rêve deviendra bientôt réalité...Il y a quelques mois, j’ai vu une émission à la télévision de langue française de radio Canada ou une personne a prononcé une phrase qui m’a marqué : «Les raisonnables ont des rêves, les passionnés ont du vécu». Depuis plusieurs années je rêvais de réaliser un voyage unique à vélo, mais mon côté raisonnable me freinait. Je me trouvais toujours des excuses pour ne pas concrétiser ce rêve, même si je n’avais aucune idée précise de ce projet.

Par un pur hasard, en janvier 2007, je suis informé, sur le site voyage.com du projet de la FFCT la réalisation de Paris Pékin à vélo 2008. Instantanément j’ai su, que c’était ce voyage que je ferais. Je m’informe plus précisément sur les conditions de participation et j’apprends que 20% de non Français pourront être présents. Je suis certain en tant que «cousin des Français» de pouvoir participer. Je m’empresse de remplir un dossier, de passer un examen médical sérieux et...bonheur en juillet 2007 j’apprends que je suis sélectionné avec trois autres Québécois.

Après quatre mois de vie commune avec les hommes et les femmes de l’expédition Paris Pékin, pour lesquelles j’ai la plus grande admiration et cela sans exception, j’atteindrais mon but ultime le 3 août à Pékin. Je serais alors comblé et heureux, car c’était là ma seule et unique attente le 16 mars à Paris, cela et rien d’autre.

Maintenant le retour à la maison est tout proche, cette expédition unique et enrichissante sur le plan humain, restera gravée pour toujours dans mon cœur et tous ensemble nous aurons ce petit quelque chose de spécial entre nous qui confirmera que : "les raisonnables ont des rêves et les passionnés du vécu".

Etape 105 : Xian - Weinan
Samedi 19 juillet 2008
77 km - Dénivelé : 464 mètres
Départ : 8h00 - Arrivée : 14h00
CHINE

Dans les traces du Xi'an Pékin.

C’est ce matin que nous entamons la deuxième partie de notre Paris Pékin, nettement plus courte. Les "Xi'an" comme on les appelle dorénavant, ont une avance de 24 heures "chrono", ils nous ouvrent la route. Quant à notre groupe, nous sommes accompagnés par une centaine de cyclos Chinois, qui vont également à Pékin. Nous ferons route commune encore demain. Désormais un bus nous accompagne parallèlement, son but faire visiter le pays à une quinzaine de d'épouses ou de compagnes venues nous rejoindre pour effectuer la fin de parcours. Tous les rouages et les mécanismes de la "machine" semblent n'avoir subi aucun problème particulier !

Notre témoin du jour est : François Hennebert du Cyclo Sport Provencal, d’Aix en Provence dans les Bouches du Rhône (13).

J’ai passé aujourd’hui un excellent anniversaire - 62 ans – sur une route de rêve pour un cyclotouriste. Nous avons traversé 5 ou 6 villages, ou les villageois, notamment, font battre leur blé par les véhicules qui traversent le bourg.
J’ai pu mettre, comme chaque jour, en application un premier principe qui m’est cher dans cette expédition : toujours lever la tête et ouvrir les yeux. Le second principe appliqué, est : tout ce qui m’est arrivé ou tout ce qui m’arrive en positif ou en négatif est mille fois mieux que d’être dans mon fauteuil, en train de regarder la télévision.
Pour moi ce très long passage en Chine est le cerisier sur l’énorme gâteau de mon plaisir, en particulier notre traversée du Kazakhstan et du Kirghizistan. En effet le contact avec la quasi-totalité de la population est facile, chaleureux, décontracté et simple. En croisant n’importe qui, un simple un sourire, celui-ci vous est immédiatement et systématiquement rendu. Ce matin, une mère de famille a glissé son enfant dans mes bras pour qu’il soit photographié avec moi ! Cela donne une impression de confiance totale entre humains ! Après une surveillance (protection) policière dans certains pays de l’ex URSS, nous pouvons, en Chine pratiquer le cyclotourisme et la visite des villes, en totale et entière liberté, jour et nuit.
Je ne souhaite pas terminer ce témoignage sans dire que si « mon » Paris Pékin s’est très bien passé, je le dois aussi à toute l'équipe de la logistique qui nous entoure : sur le terrain et à Paris. Pour partager mes émotions et mes impressions plus compètes sur cette histoire incroyable, vous pouvez me retrouver sur :
http://velo.hennebert.fr

Journée de repos à Xi'an
Vendredi 18 Juillet 2008
CHINE


Bis repetita encore une journée de repos !

Nous n’avions jamais eu depuis notre départ de Paris le 16 mars dernier, deux jours consécutifs de repos. Nous avons donc profité de cette véritable coupure pour satisfaire à diverses occupations. Les chauffeurs des véhicules Ivéco ont, quant à eux, profité de cette aubaine pour rendre visite au concessionnaire du même nom, pour l’entretien de leurs véhicules qui ont beaucoup souffert.
Le soir, la grande majorité du groupe, s’est rendue à l’opéra pour assister à un spectacle ou l’Art Chinois, sa poésie, sa sensibilité et sa richesse ont été démontrés avec talent, grâce et émotion.

Notre témoin du jour est :
Bernard Monnin du club Les cyclos de Chartreuse de Saint Laurent du Pont dans l'Isère (38).

Cette deuxième journée de repos à Xi'an a été la bienvenue car les visites de la veille ont été, pour moi, assez fatigantes. Visites que j’ai beaucoup appréciées, et dont je n’ai pas à faire l’éloge ce jour.
Aujourd’hui donc, je me suis vraiment reposé et j’ai pris du temps pour être avec ma fille, arrivée la veille à Xi'an, pour participer au séjour touristique de Xi'an à Pékin. Nous avons flâné dans la vieille ville et fait quelques achats dans les échoppes de souvenirs pièges à touristes !
Après le repas pris en dehors de l’hôtel nous hébergeant, nous avons assisté à une soirée à l’opéra de Xi'an. Spectacle court -1h15- et d’une qualité exceptionnelle, tant pour les costumes, que pour les décors et les artistes. De la danse, des ballets, présentant des costumes et des instruments de musiques anciens et traditionnels en Chine sont venus nous charmer avec un spectacle très poétique.
J’ai apprécié en particulier une séquence mettant en scène 6 musiciens, qui avec des instruments à percussion et des cymbales, se sont lancés dans un numéro ou chaque musicien donnait un rythme différent en une sorte de dialogue plein d’humour avec l’un ou avec les autres.
Tous les participants de Paris-Pékin, qu’ils soient sur le vélo ou dans l’accompagnement sont les pièces d’un puzzle, pièces disparates, qui n’ont qu’un point commun : la passion du vélo. Reste à savoir quelle sera l’image de ce puzzle reconstitué à l’arrivée ? J’espère que cette image du cyclotourisme, de notre Fédération et de la France, transportée à l’autre bout du monde, sera belle et restera gravée dans la mémoire de tous ceux qui s’y sont intéressée.
Je souhaiterai que cet itinéraire de Paris-Pékin, tracé et bientôt terminé, soit un fil d’Ariane d’union et de paix entre les pays traversés et les peuples rencontrés. Je voudrais que toutes les routes qui finalement ne mènent pas toujours qu’à Rome, soient pour tous les baroudeurs de tous les pays du monde un trait d’union et d’amitié.

Journée de repos à Xi'an
Jeudi 17 juillet 2008
CHINE


Une journée gigXIANtesque !

Le voyageur qui vient de si loin ne peut être qu’un ami !
Confucius


Nous attendions tous Xi'an, car nous savions que nous finissions la première partie de l’expédition et que ces deux jours de repos seraient différents. Rencontre avec nos cadets de «Xi'an Pékin», l'arrivée d’une dizaine d’épouses ou de compagnes, deux jours de repos consécutifs dans la même ville, visites et festivités diverses.
Tout a été différent en effet. Dès 9h trois cars ont été mis à notre disposition pour la journée. Première visite de la ville de Xi'an (8 millions d’habitants), à la pagode des oies sauvages. Lieu de repos, de détente, de calme et de silence. Notre guide nous explique, en Français, ce qui peut être considéré comme une façon de vivre pour la plupart des chinois : arriver à l’équilibre entre le Yang et le Yin, vivre Zen, suivre la philosophie Bouddhiste, qui n’est pas d’origine Chinoise, mais qui est reconnue et très respectée.

Deuxième visite, permettant à l’Etat de nous présenter dans un show room impressionnant la fabrication et la vente de superbes articles en Jade.

Puis direction vers le site de l’armée enterrée, à 45 km de notre hôtel. Découvert par hasard en 1974 par un paysan qui creusait un puit, ce site aménagé, comme savent le faire les Chinois, permet de recevoir une douzaine de millions de visiteur par an. Les aménagements sont plus fonctionnels qu’esthétiques. En revanche, l’objet de la visite est vraiment extraordinaire et mérite le voyage. 3 heures sont nécessaire pour admirer et tenter de comprendre la mégalomanie ou le génie de l’empereur Tchin Shu Ruangdi, qui a enterré des milliers de statues de soldats, en tenue de combat, au 3ème siècle avant Jésus Christ !
Chaque fois qu’une salle était terminée et recouverte d’un plafond, lui-même couvert de terre, il faisait entrer tous les artisans ayant participé à cette œuvre, et fermait la salle définitivement, pour éloigner tous témoins de cette croyance en l’éternité !

Le Président Chirac, nous a-t-on dit plusieurs fois, considérait à cette découverte comme la 8ème merveille du monde.

Les fouilles continues et il est probable que lors de notre prochaine visite, dans une vingtaine d’années, beaucoup de questions qui se posent encore aux archéologues seront résolues.


Notre journée s’est terminée en apothéose par un dîner officiel et par une cérémonie sur les remparts de la ville ou le Maire de Xi'an a remis au Président Dominique Lamouller les clés de la ville et à Jean-François Dérégnaucourt, chef de l’expédition un parchemin. Le tout, en musique, avec danse et spectacle. Longtemps après minuit, nous étions encore sous le charme de cette surprenante journée.




Notre témoin du jour est
: Lionel Barbotin du club : La roue Marquettonne de Marquette en Ostrevant dans le Nord (59).

Je participe à une magnifique expédition, certes nous avons eu rencontré beaucoup de difficultés : neige, pluie, froid, chaleur, bivouacs improvisés, ce qui m’a occasionné quelquefois un peu de nostalgie quant à ma famille. C’est normal, mais l’ambiance qui s’est créée au fil du le temps, nous a fait oublier toutes ces contraintes et le franchissement de cols à plus de 3000 mètres a été pour moi un moment merveilleux.
Aujourd’hui nous sommes à Xi'an, là où la découverte des soldats enterrés est impressionnante. Les vacances commencent il ne nous reste plus que 1 200 Km à parcourir. Les jeunes et les nouveaux arrivants, partageront un peu de notre expérience, mais je crains qu’ils ne profitent pas comme nous, de nos merveilleux contacts et l'ambiance trouvés lors de nos traversées des 14 pays différents.
Mon souhait le plus fort est que nous arrivions tous ensemble à Pékin, pour verser des larmes de bonheur et d’émotion sur la Grande muraille. Si c’était à refaire, je le referais comme cyclo ou comme encadrant bénévole, pour faire bénéficier à d'autres de cette unique et extraordinaire expérience.

Le témoin du jour :
Dominique Lamouller, président FFCT.

Pour la première fois, les 262 cyclotouristes sont réunis à 21h ou 3 représentants de la FFCT sont pris en charge par la ville de Xi’An. Tous les cyclotouristes suivirent dans 7 bus et furent amenés à la porte principale de la ville. Face à des remparts majestueux qui entourent cette ville impériale sur 14 km, nous sommes tous accueillis par une cérémonie majestueuse. Sous des flots de musique et de lumière, de nombreux soldats de l’empire et de nombreux princes et princesses nous reçoivent avec le faste de l’empire. C’est l’émotion et l’émerveillement pour tous. Le président de la FFCT reçut alors les clefs de la ville de Xi’An. Jean-François Derégnaucourt reçut le visa impérial. Paris-Pékin est ainsi devenu Paris-Xi’An-Pékin.






Nous pouvons alors pénétrer sur un large tapis rouge et sous une haie d’honneur les larges fortifications et la porte de la ville. Tout se termine dans la cour impériale du palais des ‘Cloches’ sous le grondement des tambours.
Tous les cyclotouristes sont devenus des citoyens de fait de la ville de Xi’An. Nous avons eu ici une belle cérémonie d’ouverture confirmant l’amitié entre les peuples.




Etape 104 : Fufeng - Xi'An
Mercredi 16 juillet 2008
109 km - Dénivelé : 282 mètres
Départ : 9h00 - Arrivée : 17h00
CHINE

La rencontre avec les Xi'an Pékin !

Avant le départ, nous avons commencé notre matinée par une séance photo. Vue d’ensemble, de chaque groupe, de l’équipe cuisine, de ceux qui chargent et déchargent les camions et de l’équipe de la logistique. Ces prises de vues ne sont pas faciles à organiser car nous avons besoin de la présence de tous et de grandes surfaces au sol pour pourvoir organiser le déploiement de 120 personnes et sept véhicules.
Tout le monde se souviendra longtemps du dernier bivouac, excellent dîner, projection des vidéos de notre expédition, feu d’artifice et feux de camp.
A noter hier après midi, un léger accrochage entre le 20 T de Jean-François et une voiture, qui est venue, en manoeuvrant à reculons s’écraser contre le pneu arrière droit du camion ! Cet incident a bloqué pendant cinq heures JFD, Brigitte, Enrique, co-pilote et notre traductrice, car il a fallu se rendre au commissariat de police, pour régler le constat, les problèmes d’assurance et attendre le verdict de la police, qui a prononcé officiellement la totale responsabilité du chauffeur Chinois. Il faut dire que la circulation devient de plus en plus intense, nous roulons désormais dans des zones péri urbaines ou villages, petites et grandes villes se succèdent. Les piétons, les tricycles, les vélos et tout ce qui roule, ayant des logiques de circulation assez incompréhensibles pour les chauffeurs. Nous redoublons d’attention et roulons très lentement.

Notre arrivée à Xi'an sonne la fin de la première partie de "notre" périple Paris-Pékin. Dès ce soir, de nouvelles personnes vont se joindre à nous jusqu’à Pékin (pour nous, ce sera deux cyclotouristes et une dizaine d'épouses ou de compagnes), et surtout un groupe important de plus de 150 participants, dont une trentaine de jeunes adolescents de toutes les régions de l'Hexagone et de l'Ile de la Réunion qui vont prendre la route en vélo pour certains ou en car pour d'autres, nous précédant de 24 heures, pour rejoindre Pékin. Nous sommes persuadés que ces nouveaux venus apporteront une sensation nouvelle en fraîcheur et en esprit, bénéfique pour les deux groupes.

Notre témoin du jour est :
Jean-Jacques Skubiszewski du Club Cyclo de Ensisheim dans le Haut-Rhin (68).
Cette étape suit le dernier bivouac, qui s’est très bien passé, et selon moi a été fort réussi en particulier le dîner, puis la présentation des vidéos par l’équipe de reportages, le feu d’artifice et un feu de camps pour clôturer. Soirée trop courte hélas, mais nécessité oblige, ce matin nous devions pédaler nos kilomètres quotidiens.
Etape classique, très peu vallonnée, ce qui est une bonne surprise par rapport aux deux précédentes. Le temps est gris et nous ne voyons plus le soleil depuis quelques jours. Nous avons traversé de très nombreux villages, très animés avec des gens qui vivent dehors et qui sont curieux de tout et très bon public. Un bain de foule permanent qui nous a réjouis. Etape importante également car nous réalisons la jonction avec le groupe Xi'an-Pékin, ce qui pour moi est particulier car je devais être participant à ce dernier en lieu et place de Paris Pékin. La chance m’a permis de réaliser cet exploit que je jugeais impossible. Et je prends conscience de ce que j’ai appris, pendant ces 4 mois : gestion de la pratique du cyclotourisme, de la vie en groupe, de mon organisation personnelle et des contraintes d’un effort répété, par tous les temps et dans toutes les conditions.
Inscrit dans cette expédition, un peu pour faire plaisir à mon Président de club, je n’ai pas trop réfléchi pour donner mon accord. Je me rends compte maintenant que j’ai pris cette décision peut être inconsciemment pour relever un défi et il me faudra probablement plusieurs semaines pour réaliser que moi, modeste cyclotouriste, j’ai pu participer à la plus grande randonnée de tous les temps. J’ai du aussi prendre sur moi, un bonheur et une catastrophe, la naissance et le décès de mon petit fils. Cette tragédie personnelle, m’a donné la volonté et l’énergie de participer et je l’espère d’arriver. Je devais cela à ma famille, à mon club, à mon village, à mon département et à ma chère Alsace.
Un seul regret, notre difficulté pour coopérer avec les capitaines de route, car nous aurions du pouvoir vraiment devenir des amis et des complices et malheureusement ce ne sera pas le cas.
Une bonne surprise : la qualité et la fiabilité de notre vélo qui a beaucoup souffert.

NDLR : "Paris Pékin est un enjeu majeur pour la FFCT et pour ses participants. Le but pour nous étant de conduire 115 personnes à bon port dans les conditions les meilleures. Tous les moyens mis en œuvre ont été choisis pour la sécurité et le confort de chacun qu'ils soient humain ou matériel. Chaque participant a signé avec moi un contrat de moralité qui s’appuyait sur ces contraintes "fortes" caractérisant l’expédition. Tout le monde a été prévenu de ce contexte et de son organisation. Il ne fallait donc pas oublier cela en cours de route. Certains, dès le départ, n’avaient pas intégrer ces conditions et nous savions qu'il en serait ainsi. Le rôle des participants, des responsables sur la route, de la logistique, des travailleurs de l’ombre, a été clairement défini avec la complexité qui accompagne une telle organisation. Pour que cela fonctionne chacun se devait de partager et d’accepter les missions et les responsabilités des autres.
Il est évident qu’en ne faisant pas cette démarche l’un vers l’autre de ce partage, il y ait des écarts anormaux et des problèmes relationnels. Cette situation qui tient du domaine de la psychologie était inévitable. Nous devons donc accepter la responsabilité commune de cette situation avec les capitaines de route et cesser ce harcèlement moral stérile. Ceci ne m’empêchera pas de dire que cette situation a contribué à la réussite d’un rêve individuel pour les cyclotouristes, d’un rêve collectif pour tous ceux qui se sont «décarcasser» bénévolement pendant 2,5 ans et veiller au bon fonctionnement, ainsi que pour tous ceux qui ont rêvé en lisant vos aventures sur le NET.
Avec toutes mes amitiés et mes félicitations aux 101 cyclotouristes qui sont aux portes de Pékin sur la route de la soie pour notre plus grand bonheur à Tous. Mes encouragements à l’équipe d’encadrement pour toutes les missions lourdes qu'elle devra assurer durant les 2 prochains mois."


Dominique Lamouller, Président de la Fédération française de cyclotourisme

Etape 103 : Longxian - Fufeng
Mardi 15 juillet 2008
95 km - Dénivelé : 852 mètres
Départ : 7h45 - Arrivée : 16h45
CHINE

De l’improbable et l’incroyable peut surgir une nouvelle vie impensable et inattendue
Amandine de Bournes

Le dernier bivouac !

Une excellente occasion de mettre à l’honneur aujourd’hui ceux qui dans l’ombre depuis le 16 mars assurent la préparation, la réalisation et le service lors des bivouacs, les petits déjeuners, les dîners et quelquefois la confection et le service du pique nique ou du repas de midi :
Le chef cuisinier officiel, traiteur de son métier : Jean-Claude Marendon et une équipe de cyclos volontaires extêmement dévouée, compétente, énergique et dynamique sous la houlette de Barbotin Lionel (Traiteur) et composée de : Arpin André (assureur), Bacho Paul (Physiothérapeute), Giroux André (Informaticien), Tisserand Serge (Retraité EDF) et Wuyts Marc (Vétérinaire) qui, dès l’arrivée à l’étape, alors que les autres se reposent, prennent en main la préparation des repas.
Ce soir pour terminer en beauté ils ont acheté des moutons, les ont découpés, préparés, mis en brochette, et serviront un dîner de gala avec feu d’artifice et projection des vidéos de Paris Pékin, par Julien et Adrien.
Un feu de camp avec chants et histoires terminera notre première partie de Paris Pékin. Dès demain en effet les compagnes de cyclos viendront se joindre à nous chaque soir et l’ambiance sera certainement bien différente.
Pourquoi pas encore mieux ?

Notre témoin du jour est :
Martine Gothon du Vélo-club d’Annecy en Haute Savoie (74).

Nous sommes partis ce matin sous un ciel gris et chargé, avec une humidité importante. Rapidement, après quelques kilomètres, la route qui longe le lac nous plonge dans une atmosphère calme et reposante. Nous remarquons des cultures maraîchères sur de minuscules lopins de terre, et un important transport de briques dans des charrettes bondées.
Puis, une côte sévère d’environ 4 km, entre 10% et 13%, nous rappelle que nous sommes dans une région montagneuse. Une vue superbe sur les alentours nous rassure : « ça va encore grimper entre les cultures en terrasses verdoyantes ».
La deuxième partie de l’étape nous fait traverser des villages où les marchés attirent une foule grouillante et colorée. Nous nous faufilons dangereusement au milieu d’un concert de klaxons et d’une circulation dans tous les sens.
Sur la route, j’ai remarqué de nombreux mûriers, j’espère que nous allons enfin voir de la soie !
A l’arrivée, grosses caisses, scènes de costumes traditionnels nous accueillent sous un soleil radieux.
Et pour notre dernier bivouac, les organisateurs nous préparent une soirée spéciale
« inoubliable »!
Pour moi, la route vers le Soleil Levant est longue, mais aujourd’hui j’entrevoie enfin la lumière.

Etape 102 : Pien Lang - Qian Yang
Lundi 14 juillet 2008
150 km - Dénivelé : 56 mètres
Départ : 8h00 - Arrivée : 17h30
CHINE

Liberté, Egalité, Fraternité
La devise de la République Française

Une journée difficile et superbe !

Tout avait bien commencé. Quelques minutes avant le départ, évocation simple et pédagogique du mot Liberté, par Jean-François, à l’occasion de notre fête nationale, ponctuée par une Marseillaise chantée à l’unisson.
Ensuite sur la route se sont enchaînés les péripéties, cols inattendus, piste encore moins attendue, et indications kilométriques transmises par le responsable Chinois, complètement fantaisistes. Il n’y a rien de plus agaçant pour un cyclotouriste de ne pas savoir où il va, combien il doit faire et combien il lui reste de Km à parcourir.
En réalité cette l’étape n’avait jamais été reconnue, au point que le ville étape a été changée à la dernière minute, et est devenue la pose du repas de midi. Certains souhaitaient proposer un carton "jaune" à nos encadrants Chinois.
Heureusement, cet "énervement" a été compensé par un paysage et la vision d’un type de vie très nouveau pour nous. Nous sommes en pleine terre musulmane, (135 millions de musulmans recensés en Chine) dans une région autonome (il y en a cinq dans le pays) qui s’ouvre à l’étranger depuis très peu de temps. Ici encore l’étonnement est partout. Notre invitée relate d’ailleurs très bien cette journée, ce qui me permet de la laisser s’exprimer.
Malgré les aléas du quotidien, la robustesse de notre groupe vient du fait que tout le monde a compris que notre force résultait d’être ensemble.


Notre témoin du jour est :
Peretti Paule de l’amical cyclos d’Orcet dans le Puy-de-Dôme (63)

Partis à 7h30 sous un ciel menaçant, après avoir chanté la Marseillaise, 14 juillet oblige. Nous avons longé une route bordée de cultures d’un côté (maïs) et de l’autre une gigantesque centrale électrique au charbon d’où sortait la vapeur d’eau par quatre cheminées géantes. C’était très roulant jusqu’au moment où nous avons tourné à droite, et grimpé notre première bosse assez sévère, 200m en quelques km.
Après avoir quitté la ville nous retrouvons une campagne bordée de maisons en briques avec une mosquée et croisons des paysans musulmans avec leur coiffe blanche pour les hommes et une petite toque pour quelques femmes. La montagne de chaque côté est couverte de feuillus. Puis la route devient de plus en plus mauvaise, nous dansons la carmagnole sur les trous, les ornières et dans la boue, cela pendant vingt kilomètres. Dans le creux de la montagne des maisons troglodytes, dans l’une d’elle une femme fait des pâtes, son habitation consiste en deux pièces, une cuisine et une chambre, plus loin une maison abandonnée où se trouve un lit et un âtre en briques sous le lit pour chauffer.
C’est une autre Chine que nous découvrons : après les grandes villes qui évoluent très vite, des bâtiments neufs, des autoroutes, des pistes cyclables géantes, nous nous trouvons dans la Chine profonde. Les campagnes évoluent toujours lentement dans n’importe quel pays du monde. La population est curieuse mais réservée à notre encontre, car il semble que peu d’Européens viennent dans cette contrée. Après un rassemblement nous nous retrouvons dans un village avec un grand chantier en construction et une exploitation de charbon, plus loin une exploitation de poterie.
Au sortir de ces zones industrielles nous avons du franchir un tunnel routier de plus de 2 km. Le plan sécurité C/123, ayant été appliqué à la lettre, nous n’avons eu aucun problème. Pour le second tunnel, plus court (500 mètres) nous nous sommes débrouillés seuls, et cela a été plus fun.
Nous déjeunons dans une petite auberge et continuons notre petit bonhomme de chemin. Nous repartons et en milieu de parcours nous passons devant un collège où des centaines d’enfants nous interpellent et nous applaudissent, cela nous fait chaud au cœur.
14 juillet, liberté, égalité, fraternité. La Chine pays frère, pays où je me sens bien, toutefois cette étape a été difficile, 150 km au lieu de 120, la pluie, des bosses, une piste comme route mais j’ai eu une autre approche de la Chine :

Qiu Ying : La Montée au pavillon de l’Epée

"En haut, le Soleil sur son char s’en retourne vers les sommets ;
En bas, les flots s’engouffrent dans le fleuve sinueux.
(Même) les grues en vol ne parviendraient pas à surmonter (cette passe) ;
Les singes (de nature si habiles) s’inquiéteraient pour traverser les eaux en se tenant par la main.

A Qingni, que de méandres !
Tous les cent pas neuf virages s’enroulent sur les pics escarpés.
(Les exilés) se hissent vers les astres, gorge béante ils ouvrent leurs poumons ;
(Les voyageurs) s’assoient, en se tenant la poitrine ils soupirent longuement.
Je vous demande, quand reviendrons-nous de ce voyage oriental ?
Je crains un chemin trop abrupt pour le gravir (…) »
Li Bo, De la Difficulté du chemin vers Shu"

Etape 101 : Jining - Pien Lang
Dimanche 13 juillet 2008
107 km - Dénivelé : 835 mètres
Départ : 8h00 - Arrivée : 14h00
CHINE

Un dimanche ordinaire

6 heures ce matin, le bivouac installé à l’intérieur d’un collège se réveille. Nous déjeunons à 6H30 tous les matins et il y a fort à faire pour tout remettre en place. Hier soir l’équipe cuisine s’est mise en quatre pour nous servir un excellent repas.
En ce dimanche ordinaire, au même moment des élèves arrivent au collège, les professeurs aussi ! Nous croyons rêver. Nous avons appris que ce sont des élèves en difficultés, qui viennent recevoir des cours de soutien ! Un peu comme en France, je crois !
Nous prenons la route. Une montée assez sèche, sur une route en travaux est abordée tranquillement. Les ouvriers s’activent et avec peu de machines, construisent des murs de soutènement gigantesque. Murs d’une autoroute en construction à travers une vallée très secondaire. Le trafic des camions est intense, peu de voitures. Dans les champs les paysans s’activent, dans les villages les commerces son ouverts et dans les petits bourgs traversés des dizaines de grues s’agitent, pour apporter matériel et briques aux ouvriers du chantier. Partout ce n’est qu’activité et travail. Le dimanche ne semble pas être un jour de repos les autres jours non plus d’ailleurs. Mystère de ce fascinant pays, où toutes les idées reçues volent en éclat où la théorie de la misère généralisée, sauf dans l’est, est loin d’être vérifiée.Notre expérience, et peu de gens auront parcouru près de 4000 km en Chine en vélo, nous permet de dire que si ce pays étonne c’est aussi par la quantité de travail fournit et en même temps par la gentillesse de ses habitants. Nous avons fait des milliers de rencontres, jamais nous n’avons trouvé un Chinois ou une Chinoise désagréable ! Jamais. Hier notre ami Gérard notre non voyant, est allé au restaurant. Devant sa difficulté à déguster une fondue Chinoise, la patronne s’est spontanément mis à sa disposition, l’a accompagné et fait manger avec délicatesse et gentillesse durant tout le repas. Gérard n’avait jamais vu cela !

Notre témoin du jour est :
Patrick Rossignol du club Association de loisirs et action culturelle de Carquefou, section cyclotourisme dans la Loire Atlantique (44).
Pour commencer, je dois dire combien je suis heureux de rouler de nouveau en vélo après trois jours de pénitence dans le camion, suite à une luxation de l'épaule, conséquence d’une chute malencontreuse au restaurant !
Au moment du départ, ce matin nous avons droit à une séance inattendue d’aérobic, dirigée par une jeune chinoise, au son de la musique diffusée dans le collège.
Le ciel est gris, le temps est brumeux, avec un brin de pollution, au sortir de la ville de Jining (1640 mètres) Ce ne sera pas, hélas, une journée propice à la photo. Une première montée, sorte de petit col, permet aux plus véloces de se faire plaisir. En ce début d’étape, nous pouvons voir et dominer une importante briqueterie, précédée d’une cimenterie, en pleine activité. Passés ce col, nous commençons une descente dans une plaine d’altitude, aux cultures multiples et variées où l’on pratique le maraîchage sous serre. Celles-ci ne sont plus en terre et briques, mais semblables aux nôtres, avec des arceaux en bambou. Je remarque également des travaux gigantesques de consolidation de pans de montagnes, pour la construction de l’autoroute, en chantier.
Sur ce vaste plateau, la monotonie de la route, désormais légèrement montante, est compensée par les sourires et les saluts de la main des paysans et des enfants, qui répondent à nos «Nirao» (bonjour). Notre route est bordée pendant de nombreux Km par une double rangée de sapins et de saules et d’une bordure de roses Trémières, splendides et de plus de un mètre de haut. Nous savons qu’au point culminant, situé à 50 Km et à l’entrée d’un tunnel (col) à 2370 m nous nous rassemblerons pour déjeuner.
La pente s’accentue et pendant 12 Km un vent de travers et parfois de face, rend les efforts plus importants. Un excellent repas servi chaud, permet à tous de reprendre des forces et une longue descente de 55 Km, malheureusement gâchée par une pluie incessante, permet à chacun de se rendre le plus rapidement possible à l’hôtel, où nous arrivons sales et boueux, pour découvrir que l’ascenseur est en panne et l’eau chaude encore froide. Après quelques discussions, tout rentrera dans l’ordre.
Ce Paris Pékin est pour moi une évasion, me permettant d’oublier mes soucis et de vivre une aventure humaine personnelle et collective, partager d’autres valeurs et de découvrir d’autres modes de vie. Sur la route de la soie, je découvre aussi le chemin du bonheur.

Etape 100 : Huining – Jining
Samedi 12 juillet 2008
79 km - Dénivelé : 602 mètres
Départ : 7h30 - Arrivée : 12h00
CHINE

"Le bout du monde et le fond du jardin contiennent la même quantité de merveilles."
Proverbe Chinois

La Chine profonde fête nos 100 jours !

C’est toujours avec autant d’enthousiasme et de curiosité que notre randonnée se poursuit, d'ailleurs un cap important aujourd'hui cela fait 100 jours en vélo. Depuis plusieurs jours nous sommes en terrain montagneux, et restons à une altitude moyenne de 2 000 mètres, avec aujourd’hui un passage à 2 060 mètres. La nature autour de nous se prête à la flânerie et le cyclotouriste traditionnel est à l’aise sur ce terrain de jeu.
Nous sommes très attentifs à la vie des gens qui nous entourent et constatons combien ces paysans, vivants modestement dans leurs maisons construites en terre séchée, souvent entourées d’un mur haut de deux mètres environ, près de leur minuscules parcelles, sont en phase avec la vie moderne, exemple : les hommes aident les ânes à tirer une énorme charrette chargée de la récolte de seigle, une oreille vissée au téléphone portable. Tout est paisible, tout semble serein. La barrière infranchissable de la langue ne nous permet pas de connaître réellement la réalité.

Ce soir nous participons à notre avant dernier bivouac et la surprise imprévue s’est produite à notre arrivée dans la cour du collège. 800 enfants, filles et garçons de 10 à 16 ans, en uniforme, encadrés par leurs professeurs, également tous en chemise blanche et pantalon ou jupe bleu ! nous attendaient sagement et en ordre au pied d’un podium. Ovation, émotion, quelques mots en Chinois et en Français, remise du fanion officiel au directeur de l’établissement et nos «gens ordinaires» sont devenus soudainement très populaires et ont été assaillis par les lycéens pour signer des autographes, se faire photographier, et répondre aux multiples questions émises la plupart du temps dans un Anglais scolaire et assez sommaire. A force d’être admiré quelques cyclos commencent à prendre consciences qu'ils réalisent probablement quelque chose hors de commun. Dans trois semaines chacun pourra commencer son bilan.

Notre témoin du jour est :
Peter Ernst - Club des Audax randonneurs Danemark demeurant Skagen (DK)

Chaque jour est pour moi une nouvelle expérience. Les routes, les bivouacs, les températures de -8° en Allemagne à +53° en Chine, l’altitude : au Kirghizistan 3 350 mètres, je n’étais jamais monté à pareille altitude, au plus à 2 600 mètres en Espagne. (L’altitude maximum au Danemark est de 154 mètres !
Cette expédition m’a permis de découvrir de nouveaux amis, car la vie en commun est très importante, le soir après l’étape et chaque jour au repas. Aucune randonnée cyclotouriste ne permet de tels contacts.
En Chine je constate des différences énormes entre les villes, modernes et riches et les campagnes ou les paysans travaillent encore sans l’aide de machines. Et tout semble très bien fonctionner. Je suis également très surpris, par le regard des Chinois sur moi. En effet je suis barbu, une barbe grise, et énormément d’enfants accompagnés par leurs parents, me demande mon âge (66 ans) et veulent me tirer la barbe et être pris en photo avec moi. Je me prête à ce jeu avec philosophie et tendresse.

Etape 99 : Dingxi - Huining
Vendredi 11 juillet 2008
65 km - Dénivelé : 850 mètres
Départ : 7h30 - Arrivée : 12h00
CHINE

On ne peut se priver de rêve.
Andrée Chedid

La fin de la longue marche !

Avez-vous déjà entendu parler de la petite ville de Huining, terme de notre étape d’aujourd’hui ? Probablement pas, car aucun dans notre groupe ne connaissait cette ville hormis notre guide Chinois Gaston et… le milliard 350 millions de Chinois qui nous entourent. C’est ici en effet que, dans l’histoire de la Chine moderne, s’est passé un événement important : en 1936 la fin de la longue marche, conduite par celui qui allait devenir le Président Mao.
En mémoire de ce moment historique, un musée vraiment très intéressant que nous avons visité, explique dans une scénographie simple et très parlante, la rude histoire de ces hommes qui partis à 300 000 ont été réduit à 30 000 dans une lutte fratricide.
En dehors de ce haut lieu historique, nous avons encore roulé en montagne, avec l'ascension d’un col à près de 2000 mètres, tout en admirant les cultures en espalier. Chaque cm2 est toujours cultivé à l’ancienne, avec par exemple le battage des lentilles sur la voie publique, spectacle n’étant pas le moins intéressant, et au milieu de cette vallée au mode de vie séculaire la construction d’une autoroute. Paradoxe et fascination de la Chine !

Notre témoin du jour est :
Gilbert Gauthier des cyclos Romainvillois en Seine-Saint-Denis (93) et demeurant à Paris (17ème)

Paris Pékin est pour moi une expédition prodigieuse, unique, indescriptible et enrichissante à tous points de vue.
Que de souvenirs !
En Allemagne j’ai été frappé par l’organisation et les aménagements des pistes cyclables le long du Danube et des très belles réceptions.
En Autriche j'ai été frappé par les magnifiques villages et leurs maisons particulières ainsi que la discrétion des populations à notre passage.
En Hongrie j’ai trouvé, un peuple sérieux et triste.
En Serbie, par contre, j’ai apprécié les visages souriants des villageois où nous avons eu un excellent contact avec les enfants, en particulier.
En Moldavie, excellent accueil aussi et beau spectacle réalisé par de jeunes enfants, en présence de l’ambassadeur de France et du Ministre des sports du pays.
En Roumanie ma surprise vient de la pauvreté du pays où j’ai trouvé les automobilistes très imprudents.
En Ukraine je retiens cette immense terre céréalière représentant 80% d’un territoire grand 6 fois comme la France !
En Russie, j’ai vue de très grandes et belles villes avec beaucoup de statues, en particulier celle de Lénine. J’ai trouvé les gens assez froids, mais qui nous ont réservé, lors des cérémonies officielles un accueil très sérieux et agréable. Le très beau musée de Volgograd, reste dans ma mémoire.
Au Kazakhstan l’accueil a été chaleureux, avec de très belles réceptions, notamment les chanteurs et les chanteuses aux voix magnifiques. Ce peuple semble aimer la musique sous toutes ses formes.
Au kirghizistan c'est le pays qui nous a le plus frappés par ses sites de montagnes sublimes, sans oublier cette descente vertigineuse de 50 km. Nombreux contacts avec les habitants et visite de Yourtes. Ce pays d’élevage me laisse un souvenir exceptionnel.
Enfin la Chine. Tout ici est étonnement. Dès l’entrée le poste frontière est surprenant et grandiose. Depuis notre entrée ici, je suis stupéfié par l’accueil et la sympathie des Chinois.
Je trouve des gens travailleurs, serviables, vivant calmement et efficacement. Les gens dans la rue conduisent sans trop respecter les règles, et en klaxonnant beaucoup, mais il y a peu d’accrochages et les gens ne se disputent jamais. La population est toujours d’accord pour se faire prendre en photo avec nous et cela les fait beaucoup rire.
En se promenant tardivement en ville ou en village, la sécurité est totale, partout. Je suis complètement ébloui par ce pays, qui sans aucun doute, sera rapidement une des deux grandes puissances du monde. Dès mon retour, je vais m’intéresser à l’histoire de la Chine.
L’idée d’avoir inventé ce périple est géniale car pour moi ce n’est que du bonheur et je n’oublierai jamais cette aventure qui marquera ma vie, moi chauffeur de taxi à Paris qui n’avait jamais eu pratiquement l’occasion de quitter la France.

Etape 98 : Lanzhou - Dingxi
Jeudi 10 Juillet 2008
105 km - Dénivelé : 1 061 mètres
Départ : 7h35 - Arrivée : 16h00
CHINE


Prendre de l’altitude

Partis de Lanzhou, capitale de la Province du Ganso, nous quittons la vallée du fleuve Jaune pour nous trouver rapidement dans un paysage de montagne. Sur le papier l’étape était annoncée facile. Sur le terrain, la réalité a été tout autre. Une très longue montée, pour prendre près de 1000m d’altitude durant toute la matinée. Le point culminant étant de 2057m pour un passage en tunnel non éclairé de 500 mètres de long. Tout ressemblance avec le Galibier... En échange, un spectacle champêtre varié et toujours plaisant nous est offert.
Ce matin nous étions dans la région de la pastèque et du chou en pleine récolte. Cela génère une très forte activité dans les champs et sur les routes. Des centaines de triporteurs à moteur livrent la coopérative, laquelle alimente des camions plus gros, pour livrer la ville proche. Les paysans s’affairent, dans un climat bon enfant. Chaque centimètre de terrain est travaillé et irrigué. Ici les parcelles sont très petites et sont travaillées à la main. Nous n’avons vu aucun tracteur dans cette vallée. Les montagnes pelées sont équipées de canalisations à ciel ouvert pour récupérer les eaux de ruissellement.
Notre pique-nique quotidien sonne la fin de la longue montée. Après, nous reprenons la route pour atteindre notre hébergement prévu dans une école, en plein centre d’une petite ville.

Notre témoin du jour est :
Geneviève Ravel, Présidente du Club Vélocio du Pilat (42) de Fraisses. Capitaine de route.
"L’étape est belle mais je suis surprise par le dénivelé et aussi par les paysages. Des ravins profonds et des cultures en terrasses nous étonnent. Du lin, du blé, du maïs et plusieurs légumes sont cultivés à la main sur des parcelles minuscules. Les gerbes de blé sont groupées en gerbiers car ici le blé est coupé à la faucille et battu à la main. Pour l’instant, on rencontre peu de mécanisation. Curieusement, nous avons vu une section d’une trentaine de militaires en chapeau de paille, donnant un coup de main aux paysans. Des roches, très friables, proches de la route sont creusées. De nombreuses cavités semblent servir de greniers pour les récoltes. Ici, deux légumes sont rois : la pastèque et le chou-fleur !
Depuis le 16 mars, nous avons pédalé près de 600 heures et le groupe est en bonne forme. Je suis admirative du courage et de la ténacité de tous et en particulier des femmes.
Profitant de ce témoignage, je souhaite un excellent anniversaire à mon beau-père Paul, 88 ans, et à mon père Joseph, 81 ans... et naturellement, je salue cordialement tout le personnel hospitalier de Firminy."

Journée du repos à Lanzhou
Mercredi 9 juillet 2008
CHINE


"L’homme le plus heureux est celui qui saura savourer le plus complètement l’instant qu’il tient dans les mains."
Pierre Teilhard de Chardin.


Nous pouvons affirmer que tous les membres (hommes et femmes) de l’expédition savourent ces instants magiques que procure chaque jour notre périple.
La découverte de la ville, avec ses petites rues, ses échoppes ouvertes nuit et jour, sous la surveillance du ou de la propriétaire qui dort au milieu de son étal, ses buildings ultra modernes, ses temples, la pagode blanche, le pont Allemand, ses parcs nombreux et très bien dessinés, ses avenues immenses, ses pagodes traditionnelles, ses incroyables magasins en sous sols et ses salons de coiffure, s’ajoutent aux souvenirs de cette Chine qui nous fascine et nous surprend.
La sieste fait partie pour beaucoup de la journée de repos, car la route est encore longue. Sans oublier le courrier afin de témoigner à tous et à chacun de son passage à Lanzhou.

Notre témoin du Jour :
Nicole Rompteaux de l’Aviron bayonnais dans les Pyrénées-Atlantiques (64) côté Pays basque
"Après la beauté des sites naturels que nous avons traversés au Khirghizistan, je ne m’attendais pas à trouver avant Lanzhou des paysages de haute montagne, certes très différents, mais également très beaux et riches en couleurs, avec ces cultures variées. Les habitants surpris et curieux, nous accueillent toujours avec gentillesse. Nous allons de surprise en surprise chaque jour en découvrant des villes mais aussi des villages en pleine évolution.
Notre arrivée dans Lanzhou, par la rive gauche du fleuve Jaune, nous montre une ville moderne où nous avons pu visiter ce matin le quartier des temples et de la pagode blanche.
Je n’aurais jamais pensé, il y a deux ans, pouvoir participer à une telle expédition, mais un entraînement progressif en endurance, programmé par Jean-Pierre mon mari, me permet d’effectuer les étapes dans de bonnes conditions, même celles de haute montagne et de profiter pleinement du voyage qui m’apporte beaucoup, tant sur le plan découverte géographique que par le contact avec les habitants, dans la vie de chaque jour et aussi pas la qualité des spectacles auxquels nous avons eu la chance d’assister. Il reste 20 étapes dont je vais profiter pleinement. Notre famille et nos amis attendent le récit de notre aventure, Ils devront attendre..."

Etape 97 : Tianzhu – Lanzhou
Mardi 8 Juillet 2008
145 km - Dénivelé : 306 mètres
Départ : 7h30 - Arrivée : 17h00
CHINE


Il est de la nature de l’homme de dépasser sa nature

Maurice Zundel

Notre première très grande ville


Partis de plus de 2000 m ce matin, nous avons perdu plus de 600 mètres pour atteindre cette immense métropole Lanzhou. Le décor reste le même, cultures irriguées en pleine terre ou sous serres, villages en pleine mutation où l’habitat traditionnel pauvre en terre séchée est remplacé, à coup de bulldozer et sans état d’âme par du neuf coquet et plus fonctionnel. Les routes entre les villages sont excellentes, par contre dans quelques bourgs la voirie laisse vraiment à désirer.
A midi halte pique-nique dans la cour d’une usine car il est très, difficile de pouvoir arrêter un groupe de 100 personnes et des véhicules au bord de la route. La sécurité est prioritaire ! Nous roulons l’après-midi, avec une température de 35° et au fur et à mesure que nous approchons de la capitale provinciale, peuplée de plus de deux millions de citadins, nous sommes surpris par la pollution, très visible issue de nombreuses usines pétrochimiques. Nous atteignons également un autre grand fleuve mythique : Le fleuve Jaune, le bien nommé. A ce stade, très en amont, aucune navigation mais déjà une grande vigueur qui alimente des retenues avec production électrique. L’entrée dans Lanzhou n’est pas évidente, et la peur de se perdre est réelle. Ici aussi la ville est un chantier, des dizaines de tours destinées à l’habitation ou aux affaires sont en construction. La circulation est importante et les embouteillages existent déjà. Notre hôtel étant à côté de la gare centrale, notre arrivée a été un soulagement pour tous.

Notre témoin du jour :
Hou Lizhao. (20 ans) Il s’agit d’un des deux cyclos Chinois qui participe à l’aventure.

C’est la première fois que vous venez en Europe, en Asie Centrale et à l’ouest de la Chine, pouvez vous nous donner vos impressions premières sur ces trois parties du monde, ensuite vous me parlerez de Paris-Pékin.

"Ma première impression ce sont les monuments de Paris, et en particulier la nuit, l’éclairage des bâtiments publics : l’Arc de triomphe, la tour Eiffel et les Champs Elysés notamment j’ai trouvé cela merveilleux et je n’en suis toujours pas revenu. Il faut dire que c’est la première fois que je quitte mon pays et que je suis arrivé la veille du départ à Paris. Je suis allé également dans un restaurant Chinois à Paris où la cuisine servie ressemblait à peu près à ce que nous avons l’habitude de manger en Chine. J’ai sympathisé tout de suite avec des Français. J’ai également été très surpris par le froid et la neige du mois de mars, en France et en Allemagne. J’ai visité également des églises et j’ai admiré la beauté des vitraux et les exceptionnelles couleurs diffusées sous le soleil, en particulier en Allemagne, à Donauschingen.
J’ai été également très surpris par les nombreuses réceptions, avec discours, remise de cadeaux, buffets en présence des dirigeants des communes et des régions.
En Russie, j’ai été surpris par les chants et les danses des enfants des écoles, toujours très agréables et divertissants.
Au Kazakhstan, j’ai pu entrer dans des maisons privées, et j’ai découvert de belles demeures, avec de splendides tapis aux murs et aux sols. Au Kirghizistan ce sont les paysages de montagne aux neiges éternelles et du lac Issy-kûl qui m’ont séduit.
Pour la Chine, retrouver les baguettes et les prix très modiques pour manger a été très apprécié. J’ai également été impressionné par les magnifiques paysages montagneux de l’ouest que je ne connaissais pas. J’ai été très heureux aussi de pouvoir parler chinois, avec beaucoup de monde, donc d’être autonome.
Pour Paris Pékin, ma première bonne surprise est l’entraide spontanée que j’ai reçu des cyclos de mon groupe les verts. J’étais en effet incapable de parler ni de lire le Français. Je trouve aussi que pouvoir avoir des boissons fraîches est bien agréable. J’ai aussi apprécié de pouvoir loger dans des écoles où le contact avec les élèves et les professeurs est très enrichissant, je m’exprime en Anglais.
Au départ je ne pensais pas pouvoir arriver à rallier Paris à Pékin. Le premier mois a été très difficile pour moi car j’ai eu très froid. J’ai beaucoup progressé et sauf accident, je sais que je finirai cette expédition."

Etape 96 : Gulang - Tianzhu
Lundi 7 Juillet 2008
81 km - Dénivelé : 1054 mètres
Départ : 7h30 - Arrivée : de 12h30 à 14h00
CHINE


Une étape comme nous les aimons !

Nous continuons de parcourir le corridor Hexi et nous avons atteint aujourd’hui son point culminant. Un col autour de 3000 m. Une montée d’une quarantaine de km, en pente douce, hormis le final de 5 km à 7, 8%, puis une descente longue et très appréciée. En prime un décor splendide de vallée ouverte avec des champs jaunes de fleurs de colza, alternant en damiers avec des surfaces vertes de plantations diverses. L’irrigation étant permanente jusqu au col ! Au bord d’une 2x2 voies, nous longeons de vieux villages traditionnels, construits en terre ocre. Manifestement tous ces hameaux n’ont pas encore bénéficié du progrès économique.
Depuis plusieurs jours également nous croisons de très nombreuses serres, utilisées pour toute culture. Les serres chinoises sont très particulières, avec un mur épais d'au moins un mètre de large, trois mètres de haut et 50 mètres de long, et partant du sommet du mur et allant à terre, des arceaux en bambou, faciles à déplacer et couverts d’une bâche amovible. Ces constructions sont impressionnantes, originales et très fonctionnelles.
Ce soir nous sommes à l’hôtel dans une petite ville où les Tibétains sont très nombreux. Nous avons même croisé trois moines bouddhistes en robe rouge !

Nos témoins du jour :
Ils sont deux : Adrien Flipo, 21 ans, de Pézenas dans l'Hérault (34) et Julien Lessi, 21 ans, de Maule dans les Yvelines (78), nos deux reporters officiels de l’expédition.

Vous êtes les témoins privilégiés de cette expédition.
Quel est votre plus grand étonnement ?


Adrien :
Tout est source d’étonnement. Le plus grand est certainement pour moi cette nouvelle façon de voyager : traverser un pays d’un point à un autre, permet de saisir autre chose que l’ambiance d’une simple ville. Le fait de survoler chacun des pays n’empêche pas des rencontres émouvantes avec des populations toutes aussi fascinantes les unes que les autres. Le second est la dimension journalistique de mon travail en tissant un lien de confiance avec nos témoins pour obtenir le plus honnêtement possible ce qu’ils ressentent au quotidien et dans l’instant.
Julien : Je retiendrai particulièrement, les différences entre les aspects humains de cette expédition. Dans les pays traversés les variations de coutumes, de langue, de niveau de vie, et de perception de l’étranger. A l’intérieur du groupe de l’expédition, la révélation des caractères, l’affirmation des affinités, et cette vie communautaire constituent pour moi une aventure hors norme et hors du commun, car nous devons vivre à 115 pendant 150 jours et moi qui suis de nature plutôt sauvage, je suis plongé dans un collectif 24h sur 24.
Cette randonnée m’a surtout permis de découvrir un trait de caractère dans ma personnalité que j‘ignorais : ma capacité d’adaptabilité à une longue séparation, au changement incessant de mes habitudes et de mes repères.
Sur le plan professionnel, j’ai compris comment capter les sentiments de chacun.

Que vous apporte cette expédition sur le plan personnel ?

Julien : Grâce à ce voyage, j’ai pu enrichir mon expérience personnelle et professionnelle et cette ouverture sur le monde me permet d’entrevoir dans ma vie de reporter de nouvelles perspectives et de nouveaux projets inattendus et impensables il y a six mois.
Adrien : Je réalise chaque jour la chance que j’ai de pouvoir vivre cette aventure notamment avec mon meilleur ami Julien. Je m’efforce à chaque instant de rester original et créatif dans mon travail pour permettre à mes proches et à tous les internautes de partager cette aventure hors norme.

Etape 95 : Wuwei – Gulang
Dimanche 6 juillet 2008
63 km Dénivelé : 535 mètres
Départ : 13h30 - Arrivée : de 17h00 à 18h00
CHINE


Rêvez pour nous réveiller ! De rêveurs vous deviendrez des réveilleurs (Gitta Mallasz)

La chaleur pour compagne


Nous profitons de l’attrait de l’hôtel en centre ville et du faible kilométrage à venir, pour prendre le départ de l’étape en début d’après-midi. Nous reprenons notre route vers le sud Ouest du pays toujours dans notre fameux couloir de la route de la soie. La chaleur (33°) a été un élément perturbant pour bon nombre de cyclos. Heureusement le camion frigo rempli de boissons fraîches a permis à tous, en suivant le peloton éparpillé de parcourir l’étape sans trop de difficultés.
Ce soir nous montons le bivouac, dans la cour d’un collège ultra moderne, de la toute petite ville de Gulang. Les équipes hébergements et cuisine sont rodées et en 2h00, tout est prêt pour le plaisir de tous.

A noter d’une pierre blanche, qu’hier samedi 5 juillet, dans la journée et la soirée, une équipe très motivée par l’opération "école solidaire" s’est rendue à l’école, à la demande d’une enseignante d’Anglais et du directeur, "Wuwei sunstrine English school", sous la responsabilité de Gil Degugliemi, accompagné de 4 ambassadeurs. Cette délégation a été prise en charge et conduite dans cet établissement privé, qui enseigne la langue anglaise les fins de semaine et pendant les vacances aux enfants de 5 à 18 ans. Gil a présenté de 14h30 à 17h00 l’expédition Paris-Pékin et l’opération école solidaire, puis sous la direction du professeur d’Anglais, particulièrement motivé, dynamique et enthousiaste, les enfants ont posé des centaines de questions toujours pertinentes, parfois surprenantes : la nourriture en France, les lois, notre façon de vivre, etc.
En soirée nouvelle présentation par Gil et Raymond Cambarat d’un deuxième établissement où là encore, pendant plus de 2h00, les questions ont fusées, sur notre mode de vie : après les échanges traditionnels des adresses et remise de fournitures scolaires, il était temps de rentrer avec la satisfaction d’avoir rempli son rôle d’ambassadeur.

Notre témoin du jour est :
Xavier Latorre Vilallonga notre cyclotouriste Espagnol du club Velocio du Pilat de Fraisses dans la Loire (42)
"Ce qui m’intéresse dans ce voyage est avant tout l’aspect culturel des pays traversés. Le vélo étant un moyen, peut être le meilleur, pour découvrir la culture, au sens large des nations rencontrées. Ouvrir les yeux pour améliorer la connaissance du pays, connaître son histoire, sa géographie, sa ou ses religions, sa ou ses langues. Ce Paris-Pékin a donc été longuement préparé pour me plonger dans le contexte, ce qui m’a déjà donné beaucoup de plaisir. Je préfère d’ailleurs chercher dans les livres que sur Internet. Ces livres et des cartes m’accompagnent depuis le 16 mars. Notamment pour l’Europe : le Danube de Claude Magris, pour la Russie : Vie et destin de Vassily Grosmann et pour la Chine le roman de Mo Yan.
Ce voyage est pour moi particulièrement intéressant car il me permet de vérifier sur le terrain, depuis près de cent jours les incroyables bouleversements de l’histoire de l’Europe, de l’Asie centrale et bien sur de la Chine.
Pour l’Europe des pays développés mais qui semblent progresser lentement, pour les états de l’ex Europe de l’est, des états ruinés et en reconstruction plus ou moins rapides et pour les pays de l’ex-URSS, en Asie centrale des pays encore pauvres, fiers de leurs origines et qui récupèrent leur personnalité, leurs religions, leurs propres politiques au rude prix de l’indépendance.
Pour la Chine, je vois à tous les instants, les bénéfices d’une orientation générale nationale qui manifestement profite à l’amélioration constante du niveau de vie d’un peuple qui travaille. Les Chinois utilisent leurs racines millénaires, au profit d’une planification exemplaire, le tout dans le calme, le sourire et la sérénité. Actuellement sur la route de la soie, je mesure mieux l’apport inestimable des échanges entre la Chine et les pays voisins, éléments du développement actuel, les chinois ayant su et voulu valoriser et canaliser la totalité des apports hétérogènes de tout ces peuples, de toutes ces richesses économiques, humaines, culturelles et politiques."

Etape 94 : Yongchang - Wuwei
Samedi 5 juillet 2008
71km - Dénivelé : 55 mètres
Départ : 7h30 - Arrivée : 11h45
CHINE


Une descente de 50 km !

A force de monter, il fallait bien redescendre et aujourd’hui notre courte étape a été très facile et sans histoire particulière. Arrivés pour déjeuner au restaurant de l’hôtel en fin de matinée, nous nous reposons ici pour 24h00. Notre départ de demain étant programmé vers 14 h00. En revanche, nous avons été témoins de deux anecdotes significatives. En pleine campagne, sur un lopin de terre très petit, 1000m2 environ, un couple de paysans, avec délicatesse et conscience, faisait la moisson du champ de blé dont il était manifestement propriétaire ou fermier. Rien de particulier me direz-vous ? J’ai oublié de préciser que le champ était moissonné avec une…faucille. A notre vue, l’homme s’est avancé, chemise ouverte, fusil d’aiguisage et gourde à la ceinture, a pris un épis, l’a écrasé entre ses doigts pour nous montrer la qualité de son blé et de son travail. Nous nous sommes retrouvés au milieu d’un tableau digne de Millet, acteurs involontaires d’une scène rurale simple, digne, belle et émouvante. La femme souriante, foulard sur la tête, perles de sueur au front, un peu en arrière, attendant que l’homme fasse le geste du menton pour la reprise du labeur.

Ces petites tranches de vie, que chacun a pu découvrir selon son regard, à tous les instants, sont pour nous plus instructives, que tous les discours et les analyses de «grands» spécialistes ou experts entendus dans nos pays d’Europe.

Autre anecdote : un cyclo arrive dans une grande poste, il est 18h35, le service public cesse à 18h30, déçu, de ne pas pouvoir acheter un timbre et envoyer son courrier, il fait tout de même un signe de l’extérieur pour attirer l’attention des postières en train de faire leur caisse. Une femme s’approche souriante et très calmement ouvre la lourde porte, comprend le souci du "client étranger", le conduit au guichet, demande à une collègue d’arrêter sa caisse pour vendre un timbre, le colle, ferme l’enveloppe avec du scotch et d’un grand sourire lui fait comprendre que sa missive partira dans la nuit. Soudain de derrière arrive, manifestement un chef qui a tout vu de la scène, il s’approche et offre une tranche de pastèque à notre cyclo qui a fait rouvrir la poste et payé seulement 0,60 €. No comment.

Notre témoin du jour est :
Charpentier Michel des Cyclotouristes de Vésoul en Haute-Saône (70).
"Depuis mon départ, je suis de plus en plus en forme et de mieux en mieux physiquement. Réaliser un tel périple dans cet état rend vraiment facile cette randonnée. En 1960, j’ai assisté aux jeux olympique de Rome, je ne voulais, sous aucun prétexte rater ceux ce Pékin, je suis donc très heureux.
Ce qui me faisait rêver avant de partir était le passage au Kazakhstan et au Kirghizistan. Je n’ai pas été déçu, car j’aime la montagne et les paysages somptueux, les lacs et la nature. J’aime, contrairement à certains, les bivouacs et leur convivialité, l’inconfort, l’imprévu. Peut-être que devenu vieux, j’aimerai moins. (Ndlr. Michel a 74 ans !)
Il s’agit de mon deuxième séjour en Chine, je suis venu en effet, dans le sud en Novembre 2007, pour un mois de vélo, et je suis stupéfait de la différence. Autant ce que j’ai vu dans le sud était archaïque et hors du temps autant ce que je vois à l’ouest et au centre est en mouvement, moderne et particulier à la fois. Je dois dire aussi que j’apprécie la gastronomie Chinoise, car elle est variée, pleine de légumes, et toujours servie avec une multitude de plats différents où les couleurs et la présentation ont une grande importance. Je reste également impressionné par la courtoisie et la gentillesse des personnes rencontrées, toujours souriantes, prévenantes et disponibles. Je souhaite bien entendu terminer avec tous à Pékin. Je ne considère pas du tout ce que je fais à vélo comme un exploit, par contre vivre avec 100 compagnons est une aventure peu banale où la découverte de chacun nécessitera d’écrire un livre."

Etape 93 : Handan – Yongchang
Vendredi 4 juillet 2008
117 km - Dénivelé : 910 mètres
Départ : 7h45 - Arrivée : 16h00
CHINE


Une très belle étape.

La pluie de la veille ayant cessé, nous repartons ce matin rassurés et tranquille. Le soleil brille et la température s’annonce très convenable, entre 20 et 25°. Nous continuons notre progression dans une immense plaine bordée au loin au sud et au nord de hautes montagnes. Il s’agit d’un couloir plat et large d’une trentaine de km et d’une altitude moyenne et constante entre 1500 et 1800 m. Ce corridor a toujours été propice à la circulation des hommes et des biens. C’est pourquoi dans un ordre chronologique et historique on y trouve des ouvrages et infrastructures, marquant toutes les époques de l’histoire des voies de communication chinoises.
Un mur de 5 m de haut et d’ 1m de large, construit il y a plus de 600 ans, pour arrêter les envahisseurs venant du nord constitue en fait la première Muraille de Chine. Elle est encore assez bien conservée mais n’est pas destinée aux touristes, donc fort intéressante pour nous. Nous longeons une des premières routes historiques de la soie, un chemin, première voie carrossable, allant d’ouest en est. Nous empruntons aujourd’hui une route goudronnée qui lui est parallèle, à côté se trouve une autoroute à péage à 2 x 2 voies, une double voie de chemin de fer électrifiée et pour finir un pipe-line en construction pour acheminer du gaz.
Cette étape très variée nous permet, par un long faux plat montant, de franchir un col de 2 577 m, presque le Galibier.
En pleine forme et de bonne humeur, le groupe se trouve ce soir à l’hôtel, ce qui permet, après une douche chaude, de trouver le repos bienfaiteur.

Le témoin du jour est :
Paul Bacho, notre seul participant Américain originaire de Cleveland dans l’Ohio.

Quelle est votre impression générale sur Paris-Pékin, sur la traversée de l’Europe de l’ouest et de l’est, puis de l’Asie centrale et enfin de la Chine ?

"Depuis Paris je suis dans l’inconnu car je connaissais l’ouest de la France, pour avoir fait Paris Brest mais pas l’est.
C’est la première fois que je réalise une randonnée cyclotouriste avec une centaine de personnes. J’ai quelques difficultés à rouler dans un peloton compact car j’ai besoin d’espace. Mais je m’adapte.
J’ai trouvé dans l’est de la France un excellent accueil, en Allemagne et Autriche, plus de froideur et au fur et à mesure que nous passions à l’est une sympathie de plus en plus chaleureuse. En ce qui concerne les pays traversés, je trouve l’Europe de l’ouest d’un bon niveau général et que depuis la Hongrie, les villes sont modernes et d’un bon niveau. En revanche dans les campagnes, j’ai l’impression de me retrouver avec un siècle de retard ! Tout est nouveau pour moi et je découvre avec des yeux d’enfant, ces pays qui me surprennent tous les jours. N’attendant rien de précis de l’organisation et n’ayant aucune référence en ce domaine, je suis satisfait de ce que l’on me propose. Pour le 4 juillet, anniversaire national aux Etats-Unis, il est de tradition de faire claquer des pétards. Ce matin, surprise pour moi au départ de l’étape, des Chinois ont lancé des pétards et ce soir, à l’arrivée, de nouveau des pétards ont éclaté. La tradition est respectée."

Etape 92 : Zanghye - Shandan
Jeudi 3 juillet 2008
63 km - Dénivelé : 249 mètres
Départ : 7h30 - Arrivée : 12h00
CHINE


Belle étape, bivouac sordide

Il y a des jours comme cela. L’étape semble une formalité sur le papier et puis un problème imprévu vient perturber notre quiétude. Partis ce matin avec le vent dans le dos, par une température de 21°, nous arrivons à midi, heureux de trouver notre bivouac.
Patatras, le bivouac en question se trouve dans le chantier d’un futur stade. Le gymnase qui nous est dévolu est promis à la destruction et de ce fait, ne possède ni eau, ni électricité. De la poussière, des gravats, un environnement assez sordide. De plus, un pique-nique chinois des plus simples, pourrait briser un moral de cyclos non aguerris, ce n’est pas le cas.
Après un moment d’hésitation et de mauvaise humeur, nous nous organisons, donnons un coup de balai, installons les douches, mettons en place le groupe électrogène, construisons une tente pour abriter les latrines, sortons lits et duvets et donnons à notre décor un aspect plus humain et acceptable.
Ce soir notre équipe cuisine mettra « les petits plats dans les grands ». Ce "mauvais moment" vite oublié, permet de constater, une fois de plus la cohésion quasi-totale de notre groupe.

Notre témoin du jour est :

Gérard Muller du club de l’Association Sportive d’électricité de Strasbourg. (67)

Il faut rappeler que Gérard est non-voyant et qu’il réalise la parcours en tandem, avec Michel Cabart son pilote.

"Le tandem dans le peloton a une position particulière. Avant de partir, je ne pensais pas avoir le même pilote pendant 13 000 km, surtout pour soulager mon pilote. Dans la réalité, Michel est le seul qui m’a conduit car tous les deux, nous y trouvons tous les jours notre plaisir. Lui est plutôt cyclotouriste, moi par tempérament je souhaiterais de temps en temps « jouer avec les gros bras ». Grâce à lui, j’ai vraiment découvert, non seulement le cyclotourisme, mais aussi la solidarité entre cyclos. Dés le départ, chacun de nous pédalant, avec et pour l’autre, nous avons trouvé un rythme commun qui nous satisfait pleinement. Notre relation est équilibrée et nous pédalons vraiment en osmose. Nous roulons toujours en queue de peloton, car nous avons besoin d’espace, pour être libre dans nos mouvements. Plus j’avance dans ce périple, plus le tourisme, les rencontres, les "à côtés" du vélo prennent de l’importance. Alors que le premier mois nous étions presque seuls. Désormais autour de nous s’est formé un groupe. Nous profitons au mieux de la vie collective empreinte de convivialité et d’amitié.

Personne dans le groupe ne connaît le monde de la cécité, mon militantisme actif, me pousse à donner une certaine image de celle ci, bien loin des stéréotypes traditionnels. Je dis souvent: il vaut mieux faire envie que pitié. Dans la vie du groupe et dans les différentes activités quotidiennes, j’essaye d’avoir toujours le plus d’autonomie possible. Comme dans ma vie sociale et familiale habituelle, je reste soucieux de mon look et de mon apparence. L’élégance n’étant pas incompatible avec la cécité. Le regard de l’autre est important pour moi car la plupart des non voyants ont eux-mêmes une image négative de leur handicap. J’ai besoin, comme tout le monde d’être reconnu, non pas comme handicapé mais comme Gérard Muller, cyclotouriste.
J’espère que ce séjour aura fait connaître la condition d’aveugle, et si les 115 participants pensent désormais que les non voyants sont des gens comme eux, je n’aurais vraiment pas perdu mon temps, en dehors naturellement d’avoir participé à une randonnée hors du commun, avec des relations humaines assez exceptionnelles."

Journée de repos à Zanghye
Mercredi 2 juillet 2008
CHINE


Le temps passe à toute allure et plus particulièrement les jours de repos. Nous sommes partis depuis plus de cent jours, avons traversé 14 pays, pédalé plus de 10 000 kilomètres .Tout cela nous paraît très proche, très lointain, très simple et très compliqué. Confusion des étapes dans les esprits et mélange dans notre kaléidoscope de souvenirs. Il nous faudra probablement un peu de temps pour remettre en ordre ce fabuleux parcours. Quand nous y parviendrons, nous nous rendrons compte combien cette expédition fera date dans notre histoire personnelle et collective. Dans cette grande ville, à notre échelle (2 millions d’habitants) chacun est libre de gérer sa journée à sa guise. La majorité d’entre nous se repose, se balade, essaye de comprendre cette fascinante et surprenante Chine d’aujourd’hui. Il paraît sage aussi à certains de commencer à faire des emplettes car ils pensent, à raison, que les prix d’ici n’auront rien à voir, avec ceux de Pékin !

Notre témoin du jour :
Haboury Jean Marie du Vélo club d’Annecy (74)
"Une journée de repos est toujours appréciée, car elle permet de souffler et notamment de vérifier les vélos. Je dis les, car j’ai le privilège de réaliser cette expédition avec Danielle ma femme, ce qui pour moi est une grande chance.
Il s’agit de mon deuxième séjour en Chine. Cette fois nous traversons la campagne et nous prenons une provision d’images assez exceptionnelles. Les contrastes et les surprises se trouvent partout : à chaque coin de rue, derrière chaque triporteur ou en poussant une porte de magasin. Ce qui me frappe est l’importance de l’irrigation dans les campagnes. Surprise également dans les villes ou les immenses avenues larges de deux ou trois voies de circulation , sont bordées d’arbres, fort utiles pour dispenser l’ombre. Dans les rues du centre ville, des fleurs et des calicots publicitaires ou explicatifs donnent un air à la fois simple et convivial. La ville d’aujourd’hui par exemple est un modèle de mélange entre les vieilles constructions traditionnelles et les immeubles récents et modernes.
Parmi mes meilleurs souvenirs, la traversée du Kirghizistan et l’approche de ses hautes montagnes aux cimes enneigées. A l’approche des grandes murailles les Ramoneurs sont toujours vaillants !"

Etape 91 : Gaotai - Zanghye (1 497 mètres)
Mardi 1er juillet 2008
88 km - Dénivelé : 229 mètres
Départ : 7h30 - Arrivée : 13h30
CHINE


En liberté totale

Nous pensions avoir ici, la même "protection" des autorités, que nous avons connues depuis notre entrée en Roumanie. Un service de police omniprésent, des voitures nous encadrant et pour les pays les plus soucieux de notre sécurité des assignations à résidence sévères, nous interdisant, par exemple de quitter l’enceinte de notre hébergement.
Depuis notre entrée en Chine, c’est tout le contraire. nous n’avons jamais été encadrés ou contrôlés par la police. Nous roulons absolument où nous voulons et nous avons un sentiment de sécurité totale. Dans la campagne, sur la route et dans les villes, aucun policier nous encadre, hormis les agents de circulation débonnaires. Dans les hôtels, aucune vérification de passeports ! Là encore la surprise est grande. Tout semble cohérent, calme. Chacun peut mener sa vie, comme il l’entend, habillé simplement mais sans excentricité. Notre impression de sérénité souriante se développe de jour en jour. Demain repos, quel plaisir !

Notre témoin du Jour :
Rougert Michel du Club Sportif et artistique de la défense de Roanne (42)
"Depuis ma toute première jeunesse j’ai été animé par deux grandes passions (en dehors de celle de ma famille) : l’activité physique et les voyages. A 56 ans, j’ai la possibilité d’assouvir ces deux passions. Rien que le nom de Paris Pékin à vélo inspire le respect et je suis heureux de participer à une telle expédition. C’est pour moi avant tout une grande aventure humaine, dont les séquelles seront indélébiles et où j’ai eu la confirmation que le mot solidarité n’était pas un vain mot dans notre milieu. J’ai appris que la notion de solidarité n’est possible que si elle est partagée. Pour pouvoir en bénéficier il faut surtout en faire profiter les autres et dans une randonnée de plus de trois mois, il est indispensable d’être bien dans son corps et dans sa tête, je parle en connaissance de cause, pour que ce mot, quelquefois galvaudé prenne tout son sens.
J’ai conscience que chacun de nous, construit son propre Paris Pékin d’abord pour son histoire personnelle, mais que sans la magie du groupe, personne ne l’aurait réalisé. Nous ne sommes pas encore conscients que nous écrivons, ensemble, quelques belles pages de l’histoire fédérale, et je suis certain que dans quelques mois, revenus sur terre, nous serons simplement fiers de pouvoir dire en toute simplicité : j’y étais ! Pour finir, je dois dire à tous les jeunes des écoles solidaires, de la Loire en particulier mais aussi de toute la France, et de la ville de Piatra-Neamt en Roumanie, que sans leur soutien et leur enthousiasme, je n’aurais jamais pu terminer cette grande aventure. Dès mon retour je leur rendrai ce qu’ils m’ont offert : leur confiance et leur amitié."

Etape 90 : Quingshui - Gaotai
Lundi 30 Juin 2008
94 km
Départ : 7h30 - Arrivée : 14h30
CHINE


10 000 km !

Mine de rien, kilomètres après kilomètres, jours après jours, discrètement et courageusement nos vaillants cyclotouristes viennent de franchir leurs 10 000ème kilomètres.
Eux seuls, individuellement et collectivement savent et sauront vous raconter ce que représente cette somme d’heures de vélos et de vie communautaire.
Vos hommes, vos compagnons, vos pères et grands-pères, vos fils où vos compagnes, vos mères, vos grands-mères, vos filles sont en train d’écrire pour eux, elles, et pour vous, une inimaginable histoire, aussi belle qu’hypothétique. Soyez certains qu’ils reviendront transformés, expérimentés et probablement plus tolérants, plus humanistes, peut être plus amoureux et vraisemblablement plus conscients de la chance qu’ils ont eue d’avoir pu vivre et participer à cette unique expérience de terrain.
La traversée de la Chine fait beaucoup réfléchir et tous, nous aurons un point de vue, totalement différent du départ et souvent en contradiction avec ce que nous avions pu lire ou entendre sur ce pays. Chacun de nous aura une opinion, certes partielle, mais en tous cas crédible car, à ce jour peu de gens ont eu la possibilité, en totale liberté, de sillonner et de visiter, la campagne ou la ville, durant plus de 4000 km. Nous si.

Notre témoin du jour est :
Alain Dupas du Club Cyclotouriste de Nice dans les Alpes-Maritimes (06).
Parti d’un bivouac plein de cordialité et de rencontres avec les autres, après une nuit passée sous la tente dans un cadre exceptionnel, au milieu d’une plaine entourée de hautes montagnes – nous étions à 1 600 mètres d’altitude – au centre d’un village rural, de 5000 habitants doté de toutes les commodités publiques et privées dont rêvent tous les villages Français !
Dès la sortie du bourg, nous retrouvons le désert pendant une dizaine de Km, puis entrons dans une zone irriguée où poussent tournesols, maïs, houblons et j’en passe, avec une impression de richesse exceptionnelle. Les rivières venues des hautes montagnes sont à sec, parce que chaque goutte d’eau est utilisée pour garantir des récoltes abondantes.
En poursuivant l’étape, nous avons croisé une zone de plusieurs Km2 de dunes de sable, et après un arrêt dans un "café" où toute la famille, les amis, les voisins, viennent voir ces diables rouges à bicyclette, pour se faire photographier avec eux, nous arrivons au pique-nique, dans une école primaire, qui nous ouvre simplement et instantanément ses portes. L’arrivée est toute proche et en début d’après-midi, nous atteignons nos trois hôtels en plein centre d’une ville de 100 000 habitants, pas encore touché par la nouvelle architecture, et donc très "provincial".

Après 10 000 km dans cette expédition, vous qui avez beaucoup voyagé, pouvez-vous me donner votre sentiment sur votre Paris Pékin ?
J’ai été un peu déçu par la Kazakhstan, enthousiasmé par le Kirghizistan et depuis 10 jours réellement bluffé et estomaqué par la Chine. Je pensais voir un pays agricole et pauvre alors que je découvre un pays en pleine expansion, où les petites villes nouvelles de 200 000 habitants sont réparties sur l’ensemble de l’immense territoire. Où l’industrie et l’agriculture font bon ménage et où la finalité semble être l’épanouissement des gens.
En ce qui concerne l’organisation j’apprécie en toute connaissance de cause, la résolution des multiples problèmes générés par le déplacement quotidien de 120 personnes : boissons fraîches au cours de l’étape, au repas et à l’arrivée, organisation administrative facilitée, logement et nourriture assurés, chaque soir, entretien des vélos, infirmière, médecins et ostéopathes, au service du groupe, etc.
A contrario, je regrette le critère de choix de certains participants, qui selon moi ne sont pas de niveau physiquement ou mentalement, pour une telle expédition et qui pénalisent une partie du groupe, en se faisant attendre chaque jour. En ce qui concerne les capitaines de route, je regrette que ceux-ci n’aient pas été à la hauteur de l’espérance que nous pensions trouver en eux.

Etape 89 : Jiayuguan - Quingshui
Dimanche 29 Juin 2008
93 km - Dénivelé : 193 mètres
Départ : 7h15 - Arrivée : 12h00
CHINE


Une étape bien tranquille.

Nous quittons à la fraîche Jiayuguan, alors que se prépare au centre ville, devant notre hôtel, la répétition du passage de la flamme olympique, qui aura lieu le 7 Juillet prochain. Cet engouement et cette ferveur révèlent combien les jeux olympiques de Beijing semblent représenter, pour l’ensemble de la nation Chinoise, un événement exceptionnel. Partout, des drapeaux olympiques, des drapeaux rouges nationaux et le logo des jeux, rouge sur fond blanc. Voitures, motos, tricycles, charrettes, sans compter les avenues, sont ornés de ces oriflammes. Inimaginable de voir une telle adhésion populaire. Sans compter la télévision, qui, tous les jours en direct, retransmet des images du passage de la flamme. Notre pique-nique sera installé directement dans la cour d’un collège où nous allons bivouaquer. Pour la première fois, nous prenons notre repas préparé par les Chinois qui nous accompagnent. Chacun réagit selon ses goûts et sa nature.
Ces bivouaques, moins confortables que l’hôtel, permettent de mieux vivre en groupe et ont permis dans le cadre de cette aventure de sceller des amitiés, probablement indéfectibles.

Notre témoin du jour est :
Marie Meyer de l’amical Laïque cyclotouriste et VTT de Toul en Meurthe et Moselle (54).
Une étape sympathique, lendemain d’un anniversaire somptueux et inoubliable pour moi. Je ne pensais pas mériter pareil honneur, quoique ! Nous partons tranquillement, pour 93 km, sans difficulté. Nous traversons une succession de cultures aux couleurs variées, aux senteurs multiples, et nous nous interrogeons au sujet de plantes totalement inconnues de nous. Nous pensons cependant qu’elles doivent se manger. Nous faisons des haltes fréquentes dans les nombreux marchés, au bord de la route, dans les villages traversés. Nous sommes interpellés par une étrange activité : des paysans tiennent des sacs en toile de jute, dont le contenu est invisible. A l’arrivée du client, le sac est ouvert et surprise, le vendeur tire par la patte... un mignon petit cochon tout rose criant et gesticulant. Simultanément, nos vélos intriguent fortement les autochtones, ils les soupèsent, les touchent les admirent et semblent être surpris de nous voir chevaucher de telles montures. Nous arrivons au bivouac vers midi où nous attend un pique-nique Chinois ! Dotée de cette nourriture, un ami cyclo, m’accueille avec une boite de conserve ouverte d’où jaillissent des arêtes de poisson, me déconseillant la dégustation de ce met curieux, odorant et inconnu. J’ai rendu lâchement ma boite à l’intendance ! Par contre j’ai jeté mon dévolu sur le gâteau sec, vraiment sec de la portion. En approchant du 10 000ème km, aujourd’hui en particulier, jour anniversaire de mon fils, je ressens une belle émotion car je sais que tous les jours sont des petites victoires qui m’approchent de MA victoire finale, à Pékin, que je partagerai avec tous.

Etape 88 : Yumen Zhen - Jiayuguan
Samedi 28 juin 2008
141 km - Dénivelé : 940 mètres
Départ : 7h15 - Arrivée : 17h00
CHINE

Allons toujours. Pour lentement que nous avancions, nous ferons beaucoup de chemin
St.François de Sales

Une étape variée à souhaits.

Les charmes du cyclotourisme c'est la diversité des paysages et la rencontre d'imprévus au détour d'un itinéraire. Ce fut le cas pour nous aujourd’hui : un départ prudent, sous les nuages et la fraîcheur, une traversée du désert sous la chaleur, et enfin une arrivée en pleine verdure à l’abri de la Muraille de Chine.
Il faut dire que l’étape d’hier avait laissé des traces. Dès notre départ, encore dans le désert, nous traversons une nouvelle forêt d’éoliennes, plus de mille, selon nos estimations, peut-être moins selon "les autorités". Nous apprenons que cette province est LA région des éoliennes ! Ici, rien n’est fait sans envisager un avenir à long terme, 50 ans !
La pluie commence à tomber et curieusement elle n’est pas trop mal appréciée. Nous arrivons, par une large route, en faux plat montant sur 80 km, à 2300 mètres d’altitude dans une ville dédiée à l’industrie du pétrole. Il y a eu dans les années passées une production et un traitement du brut. Actuellement le site est en fin de vie.
Pour le pique-nique, nous trouvons refuge dans le hall d’une banque !! Il fait 8°. Après cette halte très fraîche, nous commençons une longue descente qui nous conduit vers notre destination du jour, et notre premier contact avec la Muraille de Chine que nous traversons pour entrer plus profondément dans le pays, "à l’abri des invasions lointaines". Nous sommes encore à 1680 mètres d’altitude.
La journée est loin d'être finie, empreinte de surprises, dîner dans le restaurant d’un grand hôtel où a lieu un concours de chefs cuisiniers, nous y participons, avec enchantement comme spectateurs et comme dégustateurs. Les tables sont couvertes de plats, exposés avec raffinement dont la décoration est un chef d'œuvre à elle toute seule, les asiatiques étant mondialement connus maîtres en la matière. C’est un régal pour les yeux et le palais. Après notre repas où nous avons savouré des mets inconnus, et dégusté du vin Chinois, l'occasion nous a été donné d'apprécier un spectacle chinois à la fois traditionnel et moderne de danse et de musique, proposé par une troupe de 14 danseuses et 14 danseurs. Décidemment, nous avons changé de planète.

Etape 87 : Anxi - Yumen Zhen
Vendredi 27 juin 2008
141 km - Dénivelé : 853 mètres
Départ : 7h - Arrivée : de 17h45 à 19h
CHINE

Chaleur, vent, distance = galère

Cette étape anodine sur le papier s’est révélée particulièrement pénible, surtout par la traversée longue et fastidieuse d’une fraction du désert de Goby.
Une chaleur forte et surtout un vent contraire et violent ont sapé lentement mais sûrement les forces du groupe. Il faut dire que traverser un désert en virtuel sur une carte topographique reste un exercice d’école excitant, à contrario, l'effectuer en grandeur nature, avec plus de 9000 Km dans les jambes, après un bivouac, et par une température de 40°, relève de l'exploit. C’est en puisant dans leurs réserves que beaucoup de cyclos ont terminé cette étape. Heureusement l'hébergement s'effectuera en hôtellerie, modeste certes, mais suffisante pour reprendre des forces, avec un accueil chaleureux matérialisé par des banderoles de bienvenue.
Au cours de l’étape nous avons doublé un groupe d’une vingtaine de cyclotouristes : Grecques, Polonais, Lithuaniens, qui, partis du mont Olympe en Grèce, rejoignent comme nous Beijing. Bien qu'ils aient envié notre logistique, nous leur avons souhaité bonne chance. Au fil des jours, il faut toute la vigilance et la solidarité de tous pour continuer à vivre en harmonie, cette extraordinaire aventure, et ne pas se laisser dominer par les conditions de route, du climat, et l'accumulation de la fatigue.

Le témoin du jour :
Jean-Yves Blanchard du club des randonneurs Luziens Lagunak de Saint-Jean-de-Luz dans les Pyrénées-Atlantiques (64).
L’étape du jour semblait difficile dès le matin. Chaleur et vent de face sont au menu. Installé dans un groupe d’une quinzaine de cyclos, nous prenons régulièrement les relais, pour avancer en faisant le moins d’effort possible car ce vent tenace, régulier et usant ne permet aucune fantaisie. Nous avons circulé sur une voie latérale à l’autoroute, utilisé comme piste pour tracteur. Route au revêtement irrégulier, avec quelquefois des trous dangereux. En revanche la circulation est assez faible, heureusement, car les camionneurs avertissent bruyamment et passent sans ralentir dans un nuage de poussière.
A 12h45 un pique-nique chaud et des rafraîchissements ont été les bienvenus, car cette halte était attendue par tous. Puis j’ai décidé, me retrouvant seul un peu par hasard, d’en profiter pour me tester et rouler seul, contre le vent, à mon allure. Tout a très bien marché et cette solitude m’a fait rêver à mon cher Pays Basque, à sa fraîcheur, sa verdure, et ses couleurs. Pour rompre cette solitude désertique, je m’imagine les distances en fonction de celle que je réalise régulièrement : dix kilomètres par ci, quinze par là et ainsi j’avance sereinement. La température, sur la route est montée jusqu’à 40°. Et soudain, comme par un coup de baguette magique, au Km 115, la végétation est revenue, le vent a cessé et avec d’autres cyclos que j’avais rattrapés, je me suis plongé avec délice dans un canal d’irrigation bien venu, et terminé l’étape tranquillement dans une excellente ambiance. Après 100 jours de route je dois dire que la réalité du voyage est conforme à mes espérances. Je regrette néanmoins, que nos capitaines de route, connaissent assez mal la psychologie des hommes qu’ils sont censés aider et conseiller. Il suffirait de presque rien pour que les rapports entre adultes soient meilleurs, c’est mon souhait le plus cher, pour terminer sans problème cette expédition.

Etape 86 : Dunuang - Anxi
Jeudi 26 juin 2008
121 km - Dénivelé : 153 mètres
Départ : 7h - Arrivée : entre 13 h et 14 heures
CHINE

Le désert

Pour la première fois depuis notre entrée en Chine notre étape s’est entièrement déroulée au milieu du désert. En conséquence des dispositions un peu nouvelles ont été prises : départ matinale, afin d'avaler un maximum de km avant le déjeuner, pour arriver le plus tôt possible à l’hébergement.
Les groupes de couleurs se sont modifiés en groupe d’affinité. Tout le monde semble y trouver son compte ; les plus en forme de la journée, roulent en tête et ceux qui souhaitent flâner, peuvent librement arriver plus tard. Il faut souligner que depuis que nous roulons en Chine, nous n’avons aucune escorte policière ce qui nous laisse une totale liberté de mouvement. Il faut ajouter que sur la route de ce jour, nous n’avons rencontré qu’une très faible circulation, un revêtement parfait et en prime le vent dans le dos. Du coup cette étape qui aurait pu être très pénible et étouffante par une température avoisinant les 40° a été agréable. Un déjeuner au km 91, nous a permis de prendre un peu d’ombre sous des abris en feuillage. Chacun ayant construit sa traversée du désert selon sa forme et son inspiration, la plupart ont trouvé cet exercice nouveau comme une expérience intéressante. Ce désert est mi minéral et sablonneux, sans vie, sans construction, hormis une forteresse en ruine au km 42. Certains ont aperçu des sortes de gazelle, cheminant par paire.
Ce soir nous retrouvons les joies du bivouac qui se situera dans l’enceinte d’une usine désaffectée.

Notre témoin du jour est :
Michel Helmbacher des randonneurs de Strasbourg du Bas Rhin (67).
Depuis notre départ vous avez pris des milliers de photos. Pouvez–vous nous dire combien, pourquoi et quelle va être la destination de ces magnifiques clichés, qui de l’avis général, sont pour le plupart remarquables :
Plus de 15 000 clichés. Je voyage en vélo depuis plus de trente ans et la finalité de mon activité reste la photo et l’écriture. Concernant ce voyage, sur lequel je suis heureux, je trouve vraiment matière à assouvir ces besoins élémentaires. Tout ce que j’ai vu est une découverte permanente, une surprise continuelle et quotidienne. Tous les soirs, je travaille sur mon ordinateur, je visionne mes photos du jour, une moyenne de 150 par jour, j’élimine et je choisis ce qui me plaît le plus. Je les classe par étapes, et je sélectionne celles que je considère comme les dix meilleures du jour. Ensuite, je rédige un compte rendu et j’enregistre les données GPS.
Cette sélection quotidienne est envoyée à mes amis et à la Fédération, lors des journée de repos, si j’ai une connexion. A mon retour j’envisage de créer un DVD qui pourrait être proposé aux participants, en accord avec la Fédération.
Je suis un homme heureux d’avoir participé à cet extraordinaire périple et ayant organisé moi-même des voyages cyclo-camping, je mesure bien les aléas de l’organisation.

Journée de repos à Dunhuang
Mercredi 25 Juin 2008
CHINE

Les falaises… de Mogao

La journée était loin d’être terminée car après l’installation dans deux hôtels de Dunhuang et un déjeuner (Chinois !) nous reprenions les vélos pour nous rendre à une vingtaine de kilomètres afin de visiter les grottes de Mogao. Peu de monde dans le groupe savait où nous allions mettre pied à terre.
Avec, une fois encore un réel étonnement, nous avons plongé directement du 21ème au 4ème siècle !
Imaginez un lieu touristique reconnu au patrimoine de l’Unesco depuis 1987. De quoi s’agit il ?
En plein désert, une barrière rocheuse de 1 700 mètres de longueur et 50 mètres de haut. A ce stade rien de bien exceptionnel. Sauf qu’en approchant, nous découvrons, dans la falaise 735 grottes, de toutes tailles. Toutes ces cavernes, sont soigneusement fermées, car elles cachent des trésors.
Plus de 2 500 statues et 45 000 m² de fresques liées à la religion et à l’art bouddhiste sont présentées. Peu de grottes sont ouvertes au public, et celles mises en exposition révèlent des merveilles exceptionnelles. Statues et fresques de toutes tailles, toutes des pièces uniques : Bouddha, assis, couché, géant, plus petit….. !
Ces chefs d’oeuvres ont été édifiés du 4ème au 14ème siècle de notre ère. La falaise ayant été recouverte pas les sables du désert, les peintures et les statues ont été ainsi protégées des ravages du temps et des hommes et c’est après la révolution culturelle, que ces trésors ont été dévoilés, pour le plus grand bonheur des savants du monde entier et des visiteurs, les premiers pour une étude historique et pour faire l’admiration des seconds, dont nous sommes aujourd’hui les visiteurs privilégiés du Paris Pékin 2008.

Nul doute que ce soir notre potentiel intellectuel s'est enrichi par la découverte de ce patrimoine inestimable.

Liaison ferroviaire : Urumqï à Dunhuang
1 200 km
Mardi 24 juin 2008
CHINE

En rail la nuit de la Saint-Jean

C'est la deuxième fois depuis le début de notre périple, et pour des raisons de sécurité, que la décision a été prise de franchir les 1 200 Km entre Urumqï et Dunhuang en chemin de fer. Le bons sens a été de militer en faveur de ce choix : la traversée d’une partie du désert de Gobi, nous a été déconseillée par des spécialistes, la chaleur pouvant atteindre 50° fin juin. Faire reposer au maximum les cyclotouristes qui doivent encore pédaler pendant près de 4 000 Km et faire l’expérience des transports ferroviaires Chinois.
Cette décision prise en juillet 2007, s’est avérée des plus judicieuses et a permis une coupure nette dans le pédalage quotidien et un changement de rythme salutaire.
C’est donc en car que nous avons rejoint l’immense gare d’Urumqï. La ville étant très étendue, il nous a fallu près d’une heure pour atteindre ce monument, moderne et fonctionnel. A 20h43, à l’heure précise prévue, nous quittions cette inoubliable mégapole dans un train fort élégant d’une quinzaine de voitures, tracté par une locomotive diesel. Deux voitures confortables avec cabines équipées de 5 ou 6 couchettes larges, avec matelas et couette nous étaient réservées. Extinction des feux à 23 h et mise à disposition des voyageurs de l’eau chaude. La nuit se passe sans problème et après un petit déjeuner, fourni par la logistique, nous arrivons à destination à l’heure exacte 10h30. A noter que la traversée du désert ne présente qu’un intérêt relatif, hormis trois moments forts : le coucher et le lever du soleil et les champs d'éoliennes sur plusieurs kilomètres. Plus de mille spécimens tournent inlassablement leurs ailes d’acier !
Arrivée dans une gare moderne et monumentale, d'à peine une année ! Sur une voie qui n’existait pas non plus l'an passé ! Quand on vous dit que la Chine nous étonne.

Journée de repos à Urumqï
Lundi 23 Juin 2008
CHINE


Ce matin repos et grasse matinée pour les cyclos. Pas pour la plupart des encadrants et quelques cyclos volontaires, James Mara, Joël Gaborit, Gérard Duru, Gérard Genest et Michel Rougert qui prennent la route pour conduire les véhicules et les bagages à Dunhuang, à plus de 1000 km au sud. Ils auront fait la moitié du voyage lundi en fin de soirée et normalement nous devrions tous nous retrouver mercredi matin à l’hôtel.
Hier soir, nos deux Luxembourgeois de l’expédition, ont simplement et dignement célébré la fête nationale du Grand Duché, en entonnant "l’Uêlzecht", leur hymne national.
Ces 48 heures de repos permettent à la majorité des cyclos d’aller se balader et de découvrir cette ville qui est la plus grande de l’Ouest. En ce qui concerne "votre rédacteur", curieux de nature et jamais blasé, je dois dire que je reste stupéfait de voir cette cité et cette région en marche.
Si toute la Chine est du même calibre qu’Urumqï, il ne fait aucun doute que ce pays est parti pour étonner le monde.
Tout ici est activité, propreté, amabilité. Les différentes communautés semblent mener une vie harmonieuse, sans heurt et vraiment en toute tranquillité. Pas un seul policier en tenue, pour contrôler, canaliser ou surveiller le centre ville. Aucune restriction pour se balader n’importe où et n’importe quand. Des commerces où tout se vend, à des prix étonnamment bas, avec un personnel surabondant et toujours disponible pour le chaland, où la vie modeste des couturières de rue, côtoie en toute simplicité des Mercedes noires avec chauffeurs qui véhiculent des hommes considérés comme importants.
Partout nous rencontrons une population jeune, affable, souriante, certes qui ne nous comprend pas mais qui fait tout, pour nous être agréable.
Peut être que notre statut d’extra-terrestres étrangers favorise cette sensation, mais ici tout semble bien réglé, chacun à sa place actif et consciencieux.

Avant de partir, j’avais lu dans diverses publications que l’ouest de la Chine était une région pauvre, avec un statut différent, à forte majorité musulmane, fermée à l’étranger et sous haute surveillance. De ce que j’ai pu constater et ressentir, j’affirme que le visiteur étranger passe totalement à côté de ces affirmations. Nous côtoyons dans la rue, une classe moyenne majoritaire, sur les chantiers, des hommes et des femmes actifs bien au-delà de notre notion du travail "à la Française". Partout des produits de qualité, non pas seulement des chaussettes ou des liquettes, mais des voitures, des autocars, des ordinateurs, des engins de chantier, des constructions à l’architecture audacieuse et une ville à l’urbanisme cohérent, pas de mendiants, ni de policiers en tenue (bis), ni de tags sur les murs,
Il nous reste près de deux mois pour observer, comprendre et avoir un avis, subjectif bien sûr, sur ce que nous aurons vu. A ce jour la surprise est au moins aussi énorme que le sentiment de puissance, d’efficacité et de réalisme qui se dégage de cette première semaine vécue ici.

Etape 85 : Shihézi - Urumqï
Dimanche 22 Juin 2008
156 km
Départ : 7h30 - Arrivée : 18h30
CHINE


Côté jardin et côté cité !

Cette longue étape, réalisée sous une chaleur de 39°, s’est déroulée en deux parties très distinctes. La première très agréable, sur une route nationale peu fréquentée et au milieu de cultures nombreuses et variées. Cela ressemble un peu à la vallée du Rhône, mais en 20 fois plus grand ! Les contacts avec les paysans sont hélas quasiment impossibles, à cause de la "muraille" de la langue, mais les Chinois nous manifestent une grande sympathie, par de grands gestes ou des coups d’avertisseurs !
Un petit loupé pour le pique-nique du midi, car notre camion frigo est arrivé avec deux heures de retard au point de rendez-vous. Il faut dire que les conditions d’organisation sont très différentes en Chine. La deuxième moins poétique car nous devons rouler toujours en convoi, non pas à la demande des autorités – Nous n’avons plus aucun policier pour nous encadrer – mais pour suivre la voiture pilote conduite par un Chinois. Nous sommes malheureusement incapables de nous diriger seuls. Notre guide s’étant trompé de route, nous l’avons aveuglément suivi et avons du parcourir une trentaine de kilomètres supplémentaires, après avoir attendu les cyclos dans une station où en réalité ils ne sont jamais passés !!
Ce retard imprévu, nous a fait terminer l’étape difficilement, sous la forte chaleur et dans les faubourgs de l’agglomération d'Urumqï où la circulation d’un groupe de 100 cyclos dans une ville de plus de 2 millions d’habitants n’est pas si simple.
Heureusement des cyclistes locaux, venus à notre rencontre, nous ont permis de regagner notre hôtel, où nous allons bénéficier de 48 heures d'un repos bien mérité. Nous prendrons en effet le train pour Dunang situé à 1 000 km au sud d'Urumqï, le mardi 24 juin à 20h40 (locale). En revanche, grosse déception, nous ne verrons pas le passage de la flamme olympique!

Notre témoin du jour :
Robert Dervaux de l’amicale des diagonalistes de France, demeurant à Romilly sur Seine dans l'Aube (10).

Mon premier souci est de savoir, chaque matin l’heure du départ, le kilométrage, l’heure du pique nique et le nombre de Km restant après ce dernier. Je souhaite en effet faire le plus grand nombre de Km le matin, pour éviter la chaleur de l’après midi et j’aime connaître ces prévisions pour me préparer mentalement.
Mon sentiment sur le Paris Pékin est que c’est une très grosse organisation et que cette vie de groupe ne permet hélas pas un contact permanent avec les populations. Par contre les rapports avec l’encadrement sont bons.
Je suis déjà passé à Urumqi il y a 8 ans, lors d’un voyage en Chine, en Inde et au Pakistan. La taille immense de la ville ne m’a donc pas surpris.
Pour parler de la Chine, cette visite me confirme que ce pays se développe très rapidement et je souhaite que tout le monde profite de cette évolution, car nous voyons des disparités importantes entre la campagne et les villes. Depuis le départ de Paris, je constate que, hormis la Chine, hors norme, la richesse des pays semblaient diminuer au fur et à mesure que nous allions vers l’est. Très attaché à l’environnement, je souhaite également que ce souci soit pris en compte par les pays émergents.
En tout état de cause, mon souhait est d’arriver à Pékin en bonne santé car je pense que cette extraordinaire aventure est probablement pour moi, la fin de mes grandes randonnées. Je continuerai le cyclotourisme, mais plus sur de telles distances ni en cyclo-camping. Il faut savoir tourner la page !

Etape 84 : Kuytün - Shihézi
Samedi 21 Juin n2008
100 km - Dénivelé : 198 mètres
Départ : 7h45 - Arrivée : 15h00
CHINE


Richesse ignorée !

Tout revient en ordre dans notre fonctionnement et chacun a repris sa place dans la logistique.
L’étape du jour s’est déroulée dans une très vaste plaine, à l’évidence riche, grâce à une double activité.
Une très forte production agricole, avec en particulier la culture du coton, qui draine, à l’époque de la récolte plus de deux millions de saisonniers. Et pourtant cette plante herbacée qui demande chaleur et humidité se situe dans une région sèche. Ce sont des générations d’agriculteurs et d’ingénieurs qui ont, au fil du temps, perfectionnés au plus haut point des réseaux d’irrigation, permettant une telle production. Il est vrai que nous sommes au pied du château d’eau de l’Asie et que les rivières, asséchées, à cette époque, doivent débiter au printemps des millions de mètres cubes d’eau. L’autre richesse est l’industrie lourde et au milieu des champs, d’immenses hauts fourneaux produisent, certainement de l’acier.
Etonnement également, tous les panneaux routiers sont rédigés en Chinois et en Arabe. Ceci confirme que nous sommes en pleine région musulmane. Nous découvrons des villages et surtout des villes, aux constructions récentes, les avenues sont bordées par de nombreux arbres, des parterres de pots de fleurs égaient le modernisme des villes, tout est splendide dans cette région, rarement visitée par des touristes locaux, jamais par des touristes Français. Ce soir encore un grand hôtel nous reçoit, avant le retour aux bivouacs, dans les prochains jours.

Quelques lignes encore pour en terminer sur nos 4 jours d’isolement et d’incertitude. Il faut préciser que si le but : Entrer en Chine avec nos véhicules a été atteint, c’est notamment grâce aux services de l’Etat français, de la Fédération et de l’Etat Chinois. Nous sommes en effet les seuls étrangers à pouvoir bénéficier d’une telle faveur. En effet, les J.O. proches ne permettent plus l’entrée de véhicules étrangers. Toutefois, les obstacles ont été nombreux à franchir. Nos 7 véhicules ont du, en tout premier lieu, passer un contrôle technique, l’équivalent de nos services des mines. Dans un bâtiment ultra moderne, sur deux chaînes parallèles, les véhicules sont vérifiés, auscultés, contrôlés. Nous n’en menions pas très large car ceux-ci ont déjà beaucoup souffert au Kazakhstan en particulier. Au bout de 15 minutes, le contrôleur tout sourire a donné un avis favorable ! Nous allions donc pouvoir être immatriculés, dans la mesure ou le conducteur obtenait le permis de conduire Chinois !!
Et pour valider ce permis de conduire, il a été nécessaire de passer le code, mais personne ne savait lire les idéogrammes Chinois. Une solution nous a été proposée : lire des signes en forme de trident et indiquer les sens des dents. A gauche, à droite, en bas ou en haut. Avec l’appui du groupe de souffleurs et la bonne volonté évidente de la contrôleuse, nous avons tous eu notre certificat de bonne vision, même Jean-Claude le cuisinier, qui ne voit que d’un œil !
Nous avons donc en main, le sésame magique : le permis de conduire les véhicules en Chine. Sauf les poids lourds, interdit aux chauffeurs de plus de 60 ans. Problème pour nous car nos trois titulaires ont tous cet âge. En toute hâte, pour dénouer une situation inextricable, Enrique et Clément les ostéopathes, Ermina notre infirmière ont du passer...le permis poids lourd Chinois. Epreuve de conduite en ville avec inspecteur dans la cabine. Sans problème le permis a été délivré à nos trois candidats, félicitations. Il faut dire qu’ils avaient été préparés à cette épreuve, durant au moins une demie heure sur le parking voisin. Munis de nos précieux documents et sans nous poser de questions, nous avons rapidement quitté notre résidence forcée, pour rejoindre, 465 km plus à l’ouest les cyclos.

Le témoin du jour est :
Jean-Pierre Decouty du club de S.A.G.Cestas en Gironde (33).
Pour mes 70 ans, je me suis offert, cette balade de Paris à Pékin, peut être en guise de conclusion de ma vie de cyclotouriste, déjà bien remplie.
Tout me confirme que visiter le monde, est une source d’enrichissement et de connaissance, pas seulement avec les habitants rencontrés, qui nous étonnent et nous surprennent toujours, mais aussi avec nous-même. Nous rencontrons d’autres cultures, d’autres modes de vie, d’autres habitats, toujours différents de nos repères. Je me demande comment les populations rurales, peuvent vivrent sans ce que nous considérons comme le minimum : l’eau et l’électricité. Et cependant les gens semblent heureux, sobrement et proprement habillés. Souvent les enfants sont en costume d’écolier et les femmes en particulier en Ukraine et en Russie sont très coquettes.
Je trouve la vie de groupe, assez difficile et je m’efforce de m’adapter. Globalement cette expédition me confirme que dans un groupe on trouve des gens avec qui je souhaiterais repartir et d’autres...non.
Je me sens désormais très à l’aise dans ce Paris Pékin et mes inquiétudes avant le départ, au sujet de mon âge, de la très longue distance à parcourir, des différences de climat et autres craintes se sont envolées au fil des kilomètres. Le maillot de Cestas, devra rejoindre la Muraille de Chine dans une quarantaine de jours.

L’entrée dans l’empire du milieu

Ces quatre premières étapes parcourues en territoire Chinois, ont été, pour les cyclos et pour la logistique, réalisées séparément.
En ce qui concerne les "pédalants", ces étapes ont constitué le véritable premier contact avec la Chine et nous devons dire que cette entrée en matière est prometteuse d’un séjour exceptionnel.


Etape 83 : Jinghe - Kuytün
Vendredi 20 Juin 2008
Distance : 186 km
CHINE


Les retrouvailles

Cette dernière étape, très longue, mais avec des hommes et femmes en super forme s’est déroulée sans histoire. L’hôtel Oriental International, haut de 22 étages, nous reçoit, avec professionnalisme. Ici encore à 4 000 km de Shanghai, nous découvrons une ville ultra moderne avec buildings, parcs, fleurs, bâtiments publics superbes qui font réfléchir vraiment sur le réveil de la Chine !
A 22h00, nos 7 véhicules, ornées de plaques d’immatriculations chinoises, pilotés par des chauffeurs avec permis de conduire chinois ! rejoignent les cyclotouristes pour la plus grande satisfaction de tous : cyclotouristes et encadrants. Les retrouvailles ont du bon !

Journée de repos à Jinghe
Jeudi 19 Juin 2008
CHINE


La journée de repos dans un hôtel très confortable, permet à tous de faire des emplettes et de l’apprentissage du Yuan et des étiquettes incompréhensibles pour nous. La conversion est facile : 10Yuans=1€. La vie ne nous paraît pas chère, pour les achats courants.

Etape 82 : Bord du lac - Jinghe
Mercredi 18 Juin 2008
Distance : 140 km
CHINE


Rouler sur l’autoroute !

Notre troisième étape chinoise donne l’occasion de retrouver l’autoroute, cette fois achevée et c’est sur la bande d’arrêt d’urgence, avec un terrain favorable, en légère pente descendante que nous rejoindrons Jinghe pour notre première journée de repos. en territoire chinois. A droite, les contreforts de l’Himalaya, attirent nos photographes et provoquent notre admiration.

Etape 81 : Quingshuihézi - Bord du lac
Mardi 17 Juin 2008
Distance : 90 km
CHINE


Un chantier spectaculaire

La seconde étape chinoise sera bien différente quant au relief. Il nous faut en effet gravir un col à plus de 2000m. Ce n’est pas la pente qui nous pose problème mais un gigantesque chantier, permanent du pied jusqu’au sommet du col. Et un chantier Chinois, c’est vraiment un spectacle. Ici, rien n’est construit "petit bras". A travers une gorge, traversée par un torrent, des milliers d’hommes et d’engins construisent une autoroute deux fois deux voies, sans interrompre un intense trafic de poids lourds et de véhicules 4x4. Inutile de préciser que le passage durant deux heures d’une caravane de cyclotouristes, a assuré le spectacle, les hommes du chantier en parleront encore dans 50 ans. Impossible de tout voir et il faut être vigilant pour ne pas oublier le dromadaire à côté du scraper, ou le pilier de 50 mètres de haut, au pied d’une chaîne d’hommes, remontant les pierres de la rivière pour réaliser des gabions.
Au col, pas de pancarte mais un panorama reposant avec un grand lac, d’une vingtaine de Km de long sur cinq de large. C’est au bord de ce lac, que nous passerons la nuit, sous des yourtes dernières générations, posées ici pour les touristes locaux, forts nombreux.

Côté logistique

Nous avions déjà adopté l’heure Chinoise. (Midi en Chine - six heure du matin en France). Au petit matin déjà chaud, nous attendons. La frontière est fermée chaque jour de 18h à 8h du matin. Sous les yeux ahuris des personnels civils et militaires de service, nous installons tables et tabourets et faisons chauffer le café. Il est très tôt et déjà le téléphone de Jean-François est en action. Notre situation est expliquée. Nous savons que toute la nuit, l’Ambassade de Chine en France, celle de France en Chine, le Ministère de la santé de la jeunesse et des sports, monsieur Lin et le siège fédéral font l’impossible pour "arracher" une décision favorable à notre entrée en Chine.
Malgré tout, notre moral est excellent. Nous savons que les cyclos continuent de progresser, sans assistance. Par chance, ils ont dormis en hôtel lundi, avant de regagner un camp de yourtes, mardi soir.
Chacun s’organise. Le camion frigo est branché dans le poste des maîtres chiens. Un tournoi de belote interne débute. Il faut attendre, encore attendre. Midi : rations de survie et vodka, avec toast portés à nos secouristes.
16 heures, tout le monde somnole. Un ordre arrive du camion de commandement. En cinq minutes montre en main, le camp est plié, rangé, nettoyé. Encore une dernière péripétie pour récupérer les passeports auprès du chef de la sécurité qui traîne les pieds. Nous repartons en convoi vers la Chine promise. Trop pressés, nous franchissons une ligne de stop. Nous devons reculer. Il faut faire vite car la frontière ferme inexorablement à 18h. Le feu vert est donné et avec circonspection nous avançons. Cette fois la procédure enclenchée semble irréversible. Les véhicules passent sous la douche et sont radiographiés. Encore quelques vérifications sur ordinateur, dans un poste de douane flambant neuf et rationnel. La diplomatie a joué son rôle.

CETTE FOIS, NOUS SOMMES CERTAINS D’ENTRER EN CHINE.

Etape 80 : Jarkent - Quingshuihézi (Chine)
Lundi 16 Juin 2008
Distance : 69 km
KAZAKHSTAN - CHINE

Changer de monde

Depuis le passage de la frontière, la différence entre le Kazakhstan et la Chine saute aux yeux, d’une façon vraiment surprenante. Rien que le poste de douane est déjà à l’image de ce que souhaite démontrer cet immense pays. Des douaniers et des policiers courtois, souriants et efficaces. Nous avons même la possibilité de noter, sur un boîtier électronique, la qualité du service du préposé au contrôle des passeports ! Les visas sont méticuleusement vérifiés et en quelques minutes, si tout est conforme, les piétons ou cyclistes peuvent passer.
Nous changeons de monde. Arrivant d’un monde rural, nous sommes plongés dans un espace urbanisé, une ville neuve et moderne. Des centaines de grues de chantier, dénotent une activité fourmillante. L’organisation méthodique de toutes les activités humaines saute aux yeux. En un instant nous avons changé de monde.
Il faut cependant pédaler et notre première étape chinoise après un passage à la frontière sans difficulté, sera finalisée par une réception officielle, avec discours, musique et danse.
Notre premier hôtel Chinois : nous avions oublié le confort de l’eau chaude et du service au client.
Notre premier repas chinois également : l’apprentissage de l’usage des baguettes commence.