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Etape 80 : Jarkent - Quingshhuihézi
Lundi 16 juin 2008
Distance : 66 km
Départ : 8h00 - Arrivée : 16h00
KAZAKHSTAN - CHINE
La
séparation !
Après la journée de repos et une succession
d’informations, en provenance directe de Paris et de
la fédération, nous partons confiants. Nous
sommes certains que les vélos passeront, sans trop
de problème et que les véhicules suivront. A
10h, après une trentaine de kilomètres de route,
nous sommes au poste frontière. Les formalités
pour sortir du Kazakhstan commencent et se déroulent
parfaitement. A midi, les vélos par petits groupes
entrent en Chine, non sans émotion. Monsieur Lin, notre
correspondant chinois et Lee (dit Gaston) guide national et
cheville ouvrière du séjour sont présents.
Tout se déroule normalement.
Les 7 véhicules achèvent le parcours du combattant
et la valse des tampons et fièrement quittent le territoire
kazakhe pour se présenter 800 mètres plus loin
en territoire Chinois. Nous apercevons de nos cabines les
derniers cyclos, en tenue officielle rouge, quittant le très
moderne poste frontière Chinois.
Jean-François, dirige la manoeuvre en tête du
convoi. Moment fort, la caravane motorisée, va franchir
la rivière frontière. Un garde impeccable dans
sa tenue kaki, ses épaulettes rouges, et sa casquette,
signe de son rang, fait un signe énergique : arrêt
absolu. N’avions nous pas bien compris.
Nous sommes dirigés prestement et fermement, en territoire
Chinois, vers un parking. Monsieur Lin est là. Congratulations,
sourires. Là, nous ne sommes pas au bout de nos peines,
loin s'en faut. Au bout de quelques minutes, nous comprenons
mieux la cruelle réalité. L’entrée
en Chine nous est interdite ! Nous devons immédiatement
rebrousser chemin et revenir en terre Kazakhe. Un gros problème,
surtout pour les cyclos, car nous sommes en possession de
tous les bagages.
Nous essayons de "finasser" avec les Kazakhes, qui nous demandent
de repartir à Jarkent, la ville dont nous arrivons
à 30 km.
Nous reculons de 400 mètres et garons nos véhicules
au bord de la route, côté Kazakhstanais. Nous
résistons au bord de la route, dans le bruit, la poussière
au milieu d’une noria de véhicules, cars, camions
et engins de toutes sortes.
Les gardes-frontière arrivent, puis l’armée.
Nous refusons de repasser le poste frontière Kazakhe.
La tension est palpable. Nous frôlons l’incident
diplomatique. De grosses limousines noires des R.G arrivent,
nous hésitons et la pression monte d’un cran
!
A bout d’argument, les forces de police augmentant,
nous devons rebrousser chemin encadrés par plusieurs
voitures de police et sommes assignés à résidence,
passeports confisqués, dans un parking sous douane,
entre les deux pays. C’est une immense déception.
Nous sommes séparés des cyclos et nous ne savons
pas pour combien de temps. La nuit sera morose….
Jour
de repos à Jarkent
Dimanche 15 juin 2008
KAZAKHSTAN
"Les rencontres sont multiples et diverses, mais dans celles
qui sont rares et authentiques, il y a comme un accord trouvé
avec soi même."
Cette journée de repos a permis à chacun d’entre
nous de se préparer pour trois jours d’autonomie
complète, car le passage de la frontière pour
nos sept véhicules d’accompagnement, ne sera
probablement pas simultané avec le groupe des 101 cyclotouristes.
Il faut impérativement que
l’autorisation, en provenance de Pékin, arrive
au poste frontière avant lundi matin.
Il est fort possible
que les véhicules passeront mardi 17 ou mercredi 18
tants les formalités chinoises sont complexes. L’avenir
nous le dira.
A
ce propos, saluons de nouveau le travail des personnes impliquées
dans notre expédition auprès des Ministères
et des Ambassades, qu’elles en soient chaleureusement
remerciées. Impossible n’est pas Français
dit on, une fois encore cette formule s’avère
exacte.
Ce travail de relation et de diplomatie, indispensable à
la bonne progression de notre expédition, porte ses
fruits.
Le
témoin du jour est : Jean Marchand du club
de L’union sportive de Dugny (93), Seine-Saint-Denis,
Membre de l’équipe d’encadrement, chargé
de la gestion des bagages et de l’hébergement
.
"Tout d’abord, je tiens à préciser pourquoi
j’ai choisi d’être bénévole
dans l’expédition du Paris-Pékin.
Après
avoir organisé et participé, entre autres, à
11 tours cyclotouristes de la FFCT je me suis dit que cette
aventure serait la cerise sur le gâteau d’accompagnateur.
En accord avec mon épouse
Anne-Marie, je me suis engagé pour cette expédition.
En bref,
j’ai apprécié l’accueil chaleureux
des populations des pays de l’Est et de l’Asie
centrale. Petit moment d’angoisse, avec la traversée
de la Forêt noire, sous la neige, mais comme le dit
le proverbe : « après la pluie, le beau temps
». Après avoir franchi des zones arides, montagneuses
sous un soleil ardent, nous allons demain entrer, enfin, en
Chine.
Quel est votre rôle au sein de l’équipe
d’encadrement ?
Je conduis l’un des deux véhicules contenant les
bagages des cyclos. Avec Henri, je suis chargé d’un
sujet très sensible : l’attribution des hébergements
pour chaque membre du groupe et bien sûr à chaque
étape. Ma journée débute à 5 h,
afin que les cyclos puissent charger leurs sacs dans le véhicule.
Vers 8h, les 2 véhicules bagages prennent la direction
de l’étape suivante. A l’arrivée,
nous vérifions avec notre hébergeur du jour, l’état
des lieux et les particularités locales puis j’effectue
la répartition des chambres et je reste présent
jusqu’au dernier arrivé.
Etape 79 : Shonjï - Jarkent
- Alt. : 629 mètres
Samedi 14 juin 2008
95 km - Dénivelé : 123 mètres
Départ : 7h00 - Arrivée : 13h00
KAZAKHSTAN
Peu de gens comprennent l’immense avantage qu’il
y a à ne jamais hésiter et à tout oser
Erasme
De nouveau la steppe
Comme prévu nous ne prenons pas le jour de repos à
Shonji, mais nous filons directement à Jarkent, ville
de 45 000 habitants. La route est plate et nous retrouvons
sur une soixantaine de km la steppe désertique. La
chaleur est forte : 38° à l’ombre ! Nous
devions être hébergés dans une école,
nous le serons dans 4 hôtels différents. Trois
confortables et propres, le dernier tout juste acceptable.
Nous prenons nos repas tous ensemble, dans le même restaurant,
trouvé lui aussi en dernière minute.
Bien entendu, notre préoccupation de tous reste le
passage en territoire chinois, lundi 16 juin.
L’équipe d’encadrement prépare avec
soins toutes les solutions envisageables. A cette heure (18h00
locale, 14h00 en France,) nous ne savons toujours pas si nous
pourrons franchir la frontière avec nos véhicules.
Si la solution véhicules Chinois avec chauffeur est
imposée, cela nous occasionnera beaucoup de complications,
notamment pour le transfert du matériel, a travers
une zone neutre entre les deux pays Kazakhstan et Chine. Par
ailleurs, nous devrons entreposer et faire garder les véhicules
de l’expédition à Jarkent pendant deux
mois.
Tout cela est fort compliqué, et il faut travailler
dans l’urgence, faire comme si la proposition demandée
à des tiers, était définitive, alors
que nous savons qu’une seule solution existera in fine.
Dans tous les cas, pas d’affolement. Toute l’équipe
et tous les cyclos ont conscience de vivre une aventure, inédite,
incroyable et pleine de rebondissements.
Le moral de tous est excellent. Nous avons pris conscience
que notre réussite était l’affaire de
tous, donc de chacun.
Etape 78 : Kegen - Shonjï (778
m)
Vendredi 13 Juin 2008
77 km - Dénivelé : 305 mètres
Départ : 7h15 - Arrivée : 12h30
KAZAKHSTAN
Adieu à la montagne
Nous continuons notre marche vers l’est et notre retour
dans la plaine. Notre passage en montagne a été
très salutaire, et nous franchissons notre dernier
col Kazakh à 1936 mètres, sur des pistes roulantes
mais poussiéreuses.
Nous
avons maintenant l’habitude et trouvons presque naturel
de rencontrer des routes non goudronnées. Notre hébergement
de Shonji est une école. Là encore les habitudes
sont acquises : les hommes seuls, dorment dans le gymnase,
les couples et nos 4 femmes seules, dans des salles de classe,
débarrassées des tables et des chaises. Chacun,
à sa convenance, opte pour dormir soit sur un lit de
camp avec matelas, soit seulement avec le matelas Tipi (un
de notre partenaire). A propos de ce matelas, gonflable automatiquement,
nous devons dire qu’il fait l’unanimité
et est particulièrement apprécié. Le
plus difficile reste de n’avoir pas d’eau dans
les écoles. Heureusement les 2 douches installées
dans l’un des camions, sont largement utilisées.
A l’origine nous devions prendre un jour de repos à
Shonji mais devant l’incertitude de notre entrée
en Chine, Jean-François, chef de l’expédition,
propose de reporter ce jour de repos au lendemain à
Jarkent, ville importante et dernière étape
avant la Chine.
Nous devons en effet nous adapter, heure par heure, aux instructions
en provenance de Paris et envisager toutes les solutions pour
avancer dans notre périple.
Décision est prise d’envoyer dès aujourd’hui
des émissaires en reconnaissance à Jarkent pour
envisager des remplacements. Jean-François, Henri,
le fidèle interprète AndreÏ et Jean en
font partie. Le véhicule de Jean étant en panne
–radiateur percé – celui-ci sera remorqué
par le 20t de Jean-François, jusqu’à cette
ville pour essayer de trouver un mécanicien !
Nous rencontrons dès notre arrivée les autorités
de la ville pour obtenir conseils, aide et appuis. La première
information reçue est que nous ne pourrons pas bénéficier
d’une école pour nos deux dernières nuits
kazakhstanaises ! L’aventure se corse. Il faut trouver
en toute hâte, 115 lits. Après des heures de
palabres, le but est atteint, nous logerons dans quatre hôtels
différents, la nuit en sera plus courte.
Le témoin du jour est absent, car il y a des priorités
à gérer afin de trouver, différentes
alternatives à notre entrée en Chine.
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