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Etape 49 : Astrakan - Ganyushkino
Samedi 10 mai 2008
135 km - Dénivelé : 428 mètres
Départ : 8h45 - Arrivée : 23h15
RUSSIE/KAZAKHSTAN
Belle étape, horribles frontières !
Le Gouverneur de la région, revenu spécialement
de Moscou, nous ayant demandé de retarder le départ,
c’est peu avant 9 heures, que sur l’esplanade
de la Volga, après les mots habituels, la remise d’un
souvenir, et un tableau, à chaque participant, donne
le départ, comme si nous étions dans nos starting-blocks,
au pistolet !
La campagne Russe est toujours aussi plaisante et diversifiée,
car nous sommes en plein delta. Un pont flottant de un km,
nous permet de franchir un des multiples bras de la Volga
et, comme prévu nous atteignons la frontière
Russe à 9h30 pour les véhicules et vers 11 heures
pour les cyclos groupés.
8 (huit) heures après, non, non, vous ne rêvez
pas, nous entrons au Kazakhstan ! Passeports tamponnés
et enfin libres de continuer. En fait pour sortir de Russie,
c'est aussi compliqué que d'y entrer, chacun de nous
a du présenter plusieurs fois son passeport, se faire
enregistrer dans un premier bureau, se faire inscrire "manuellement"
sur un registre dans un autre, puis tamponner dans un troisième
et enfin confirmer dans un quatrième, sans oublier
de rendre la petite feuille signée dans le premier
bureau !!
Sourire aux lèvres nous quittons la Russie pour nous
retrouver 12 km plus loin, mais cette fois ci au Kazakhstan,
dans un bâtiment flambant neuf et fonctionnel. Certes,
tout est neuf, mais les habitudes bureaucratiques, sont toujours
là ! Cerise sur le gâteau, à 18 heures,
alors que nous avançons nos montres d’une heure
(3 heures de décalage), tous les guichets se ferment,
les policiers vont dîner ! Il faudra attendre encore
une heure !
A raison de 5 minutes, par cyclo, nous arrivons vite à
500 minutes soit près de 8 heures d’attente !
La nuit est tombée et nous n’avons pas eu le
plaisir, pour notre premier contact en pays inconnu de tous,
de traînasser !
C’est encore de nuit et fort tard, que nous sommes
arrivés dans notre gymnase qui fût le bienvenue.
Trop tard pour dîner, nous avons mangé des sandwiches
à volonté, avant de plonger dans un sommeil
réparateur.
Notre témoin du jour :
En raison de notre arrivée tardive le témoin
du jour n’est pas disponible.
Les statistiques de la semaine
Du dimanche 4 au samedi 10 mai 2008
Kms parcourus : 773 km - Dénivelé 1 398 m
Depuis le départ de Paris le 16 mars 2008 : 5 754 km
Journée
de repos à Astrakan
Vendredi 9 mai 2008
RUSSIE
Plusieurs possibilités sont offertes aux cyclos en
ce jour de repos : farniente, sortie entre copains, visite
organisée du Kremlin d’Astrakan ou présence,
comme spectateur, aux cérémonies du 9 mai. Un
car est mis à notre disposition pour se rendre sur
place.
Nous avions choisi de partir en car. Pour la première
fois dans l’histoire de la ville d’Astrakan, avait
lieu une parade militaire. Nous avons donc été
les spectateurs très attentifs de cet exercice. Il
n’est pas fondamentalement différent de ce qui
se fait en France. Les trois armes : Air, terre et mer, défilent
devant les généraux et les anciens combattants
couverts de médailles. La musique militaire donne la
cadence et les soldats à pied, la plupart sans arme,
oriflammes en tête, alignés impeccablement, au
pas de parade, saluent d’un "tête droite
vigoureux et sonore" leurs chefs. Une section de femmes,
en jupe assez courte!! avec un officier "mâle"
en tête, clôture le défilé à
pied. Quelques véhicules blindés ferment la
marche, d’un défilé bon enfant.
Après cette parade, visite du musée de la ville,
très intéressant, avec différentes salles
nous expliquant l’histoire ancienne de la ville. Un
professeur de Français a tenté de nous faire
partager sa fierté d’être Astakannais.
Les
cyclos ayant opté pour la visite du Kremlin de la ville,
ont découvert derrière des murailles, la cité
originelle, centre du pouvoir politique, économique
et religieux.
Ce soir, nous donnons congé à notre interprète
Valéry qui doit reprendre son travail. Nous l'avons
vivement remercié pour son investissement à
nos côtés tout au long de notre séjour
en Russie. Sa présence, ses réseaux, ses traductions,
ses interventions multiples à tous niveaux, nous ont
permis de régler quelques situations parfois très
complexes. Merci Valéry, tu seras toujours le bienvenu
en France.
Au revoir Valéry, bonjour Andreï, notre nouvel
interprète kazaksthanais, arrivé ce matin
Etape
48 : Kharabali - Astrakan
Jeudi 8 mai 2008
192 km - Dénivelé : 283 mètres
Départ : 7h10 - Arrivée : 19h30
RUSSIE
La plus longue étape
"Nous porterons l’avenir en nous universalisant, en
nous faisant une âme sans frontières"
Maurice Zundel
Si ce n’était les 42 kilomètres supplémentaires,
non prévus sur nos documents et qui ont fait grincer
quelques dents, la journée aurait été
parfaite. Pourquoi ces km supplémentaires ? Notre escorte
n’ayant pas voulu prendre le risque (?) de faire entrer
le peloton en ville -Il faut dire que la ville est engorgée
par des travaux de voiries- nos véhicules ont mis près
de deux heures pour rejoindre leur hébergement. Heureusement
un excellent hôtel apaisera rapidement l’énervement.
Départ matinale, dans la steppe Russe, moins aride
qu’en Asie, car les fleuves ne sont pas loin. Longues
lignes droites et excellent revêtement. Pour le déjeuner,
une nouveauté, le groupe s’est arrêté
dans une clairière, au bord du delta des fleuves se
jetant dans la mer Caspienne. Les cyclos d’Astrakan,
se sont mis en quatre pour nous préparer, sur des feux
de bois, un déjeuner champêtre : Soupe de poissons
et plat typiquement asiatique composé de riz et de
viande et agrémenté de tomates et de concombre.
Pendant cet arrêt de deux heures, Jean-François
et Henri ont évoqués le 8 mai, jour anniversaire
de la victoire de 1945 et la présence de 8 membres
de notre groupe ayant 70 ans accomplis, donc enfants pendant
cette guerre. Une Marseillaise a clos cette discrète
cérémonie.
Nous avons terminé cette étape dans un décor
de verdure, et avons traversé l’immense delta
de la Volga sur une route en digue et enjambé de nombreux
ponts. Demain repos.
Nos
témoins du jour :
En tandem, Mireille et Henri Bourel du cyclo club Béarnais
de Pau dans les Pyrénées Atlantiques (64) mais
demeurant à Ombres (40) Landes.
Comment s’est passée cette journée ? La
première journée vraiment décontractée,
ou tout le monde a bien roulé sagement et efficacement.
Première journée de chaleur également
ou la recherche de l’ombre a été un souci
au moment du pique-nique. Repas largement à la hauteur
de notre attente ou la convivialité et la camaraderie
ont été très appréciées.
Les habitants de Akcapancknm, spontanément, sont venus
nous offrir des médailles, mémorisant les 25
ans de leur ville, haut lieu de la société Gazprom,
N° 1 Russe pour la valorisation du gaz, en Europe.
Le décor verdoyant, l’accueil chaleureux des
populations, nous fait regretter la difficulté de s’arrêter
et de nouer des liens plus directs et cordiaux.
La nécessité de rouler tout groupe confondu,
a malheureusement, de notre point de vue, désamorcé
la solidarité de notre groupe, les noirs, qui s’était
installée. En revanche, nous partageons mieux avec
tous les autres et cela nous permet de découvrir la
richesse de chacun, d’où l’intérêt
de ce voyage. A défaut de dialoguer avec les populations,
ces rencontres internes sont très enrichissantes :
Nous avons tous la même passion, le voyage à
vélo, mais 102 façons de le pratiquer !
Comment vivez-vous le fait de vous retrouver deux tandems
dans l’expédition ? Le tandem amène la
curiosité des gens rencontrés, la possibilité
de contact est décuplée. Le vécu en binôme
est un plus car la « vision » de Gérard,
le non voyant de l’autre tandem, est très différente.
Gérard et son pilote Michel Cabart parlent beaucoup
plus que nous par exemple. La nécessité de rouler
en groupe, ne permet pas de profiter des avantages de la machine
: Vitesse plus grande sur le plat et dans les descentes. Avoir
un tandem dans un groupe demande aux autres cyclistes une
plus grande solidarité.
En définitive, nous trouvons dans notre groupe noir
et dans l’ensemble du peloton, ce que nous étions
venus chercher dans cette expédition et notre rêve,
petit à petit, prend forme et réalité.
Etape
47 : Akhtousbinsk - Kharabali
Mercredi 7 mai 2008
158 km - Dénivelé : 269 mètres
Départ : 7h10 - Arrivée : 17h15
RUSSIE
Nous quittons la ville des aviateurs – le premier
centre d’études aéronautique de la Russie
nous a-t-on dit - pour plus de 150 km. Départ matinal.
Cela devrait nous permettre d’arriver plus tôt.
La première partie de l’étape est assez
monotone car la steppe gagne du terrain, encore quelques arbustes,
mais le décor Kazakhstanais se met en place, lentement
et sûrement. Les populations aussi changent et l’influence
des peuplades venues de Mongolie, commence à se voir.
La deuxième partie de l’étape sera beaucoup
plus souriante, car nous longeons le fleuve Aktouba,
qui est parallèle à la Volga. Ces deux fleuves
vont se jeter dans la mer Caspienne, par des deltas immenses,
après Astrakan. Ces fleuves sont tellement puissants
qu’ils font remonter le niveau de mer, ce qui provoque
chaque année des inondations encore
visibles en mai. Manifestement un système d’irrigation
est en place, car nous voyons des centaines d’hectares
de serres basses, travaillées par des agriculteurs,
hommes et femmes très nombreux. En prime nous prendrons
notre pique nique au pied d’une église magnifique
en bois ; Elle a résistée aux incendies, aux
invasions, aux séismes politiques et fait la fierté
des habitants d’un petit village.
Ce soir nous logeons dans deux hôtels.
Le confort est désormais le minimum !
Une douche froide et un W.C. Pour 115 !
Les lits, neufs, il y a une trentaine ‘années,
retrouvent une nouvelle jeunesse avec une planche ! Nous entrons
réellement dans la vraie vie des populations locales
!
Demain sera un autre jour !
Notre
témoin du jour :
Rémy Fleurent de l’US Métro, habitant
au Perreux-sur-Marne (94) Val de Marne.
Je suis soumis à un enrichissement quotidien, par l’observation
des populations dans leur vie quotidienne, qui ne nécessite
pas une fraternisation démagogique ! Mon étonnement
vient des qualités humaines des populations des pays
traversés, par rapport à l’extrême
délabrement de leur environnement. J’ai perçu
cette différence, notamment en Roumanie. Mes plus grandes
émotions de touriste ont été ressenties
tout d’abord quand j’ai vu, au petit matin, à
Bucarest le confluent de la Sava et du Danube et plus récemment
ma visite nocturne du mémorial et de la statue de la
Mère Patrie à Stalingrad. Pour information,
votre serviteur est natif de Verdun, et j’ai été
le premier à réaliser la maquette du mémorial
de Fleury devant Douaumont, en 1963.
Cependant, Paris Pékin pour moi est un exercice contre
nature car je suis sinon marginal du moins décalé
par rapport à n’importe quel groupe. Paradoxalement
c’est ce qui me permet de m’y sentir à
l’aise, ne faisant jamais chorus avec les mouvements
de mauvaise humeur collective. Je me contente de la mienne
dont j’évite dans la mesure du possible de faire
profiter la collectivité.
Etape 46 : Volgograd - Akhtousbinsk
Mardi 6 Mai 2008
158 km - Dénivelé : 269 mètres
Départ : 7h45 - Arrivée : 18h00
RUSSIE
De plus en plus à l’est !
La chaleur arrivant, les plus longues distances aussi, nous
partons ce matin plus tôt, et nous allons essayer désormais
de partir plus tôt chaque matin. La prise du petit déjeuner
à une heure plus matinale, n’est pas cependant
garantie par nos prestataires.
Dés le départ, encadré, nous avons la
possibilité de mesurer l’ampleur de la Volga.
Une vingtaine de km, après notre mise en route, nous
la franchissons en effet sur un barrage gigantesque. Le fleuve
mesure au moins deux kilomètres de large ! Deux écluses
monumentales, apparemment sans trafic, achèvent cet
ouvrage monumental et impressionnant.
La route continue et le paysage se modifie lentement, l’herbe
devient moins verte, la poussière plus dense, dans
quelques jours nous serons dans la steppe. Des troupeaux de
moutons, porteurs de laine d’Astrakan, annoncent cette
dernière ville du sud est de la Russie, que nous atteindrons
dans deux jours.
A l’arrivée, les officiels, une fanfare, un groupe
folklorique et des enfants nous offrent le pain et le sel.
Chaque jour, des cyclos différents sont ainsi honorés.
Cérémonie simple et bon enfant, mais qui se
veut officielle et bien réglée. Désormais
nous avons l’habitude.
Demain sera un autre jour !
Notre
témoin du jour :
Roland Diot de l’US Ivry-sur-Seine (94) Val de Marne.
Pour l’instant je réalise ce Paris Pékin,
comme je l’imaginais, tout n’est pas parfait,
mais me préparant sérieusement depuis un an,
je me sens très bien. Je discute très librement
avec tous et j’ai l’impression de faire tous les
jours une sortie de club. Surprise aujourd’hui : nous
avons vu le premier... chameau. Le pays qui me laisse le plus
fort souvenir reste la Roumanie. Le contraste entre la ville
et la campagne est saisissant, et cette pauvreté rurale
m’a bouleversé. Que de choses à faire
!
Autre étonnement, les millions d’hectares de
terres agricoles depuis notre départ. J’ai eu
l’impression de traverser le grenier de l’Europe.
La saison des moissons doit être spectaculaire ! Hélas,
je ne serais pas là.
Tous les jours je m’interroge pour savoir ce que pensent
de nous les gens qui nous regardent. Qu’imaginent-ils
? Savent-ils où nous allons ? La barrière de
la langue, la timidité, m’empêche, pour
le moment de connaître la réponse. Aujourd’hui,
quand j’ai signé des autographes à des
dizaines de jeunes filles et garçons, je n’arrivais
pas à croire que c’était moi la «
vedette ». Seul bémol à mon bonheur, l’absence
de ma famille et de mes amis avec qui j’aimerais tant
partager ces moments incroyables, variées, divers et
inracontables. Nos soirées de cet hiver sont déjà
réservées.
Journée de repos à Volgograd (ex Stalingrad)
Lundi 5 mai 2008
RUSSIE
"En cas de rêverie mélancolique, prends le temps d’aller
plus loin, pour apprécier au-delà de ce que tu crois" L.T.
Arriver à "Stalingrad", ne peut laisser indifférent. C’est
une ville immense, posée sur la rive droite de la Volga, qui
resurgit de ses cendres, avec en stigmates des traces indélébiles
de ces folies meurtrières qui ont anéanties des millions d’hommes
et de femmes, civils et militaires, en majorité Soviétiques
et Allemands !
C’est pourquoi, cette journée de repos, s'est décomposée en
deux parties.
Une invitation des autorités locales pour une visite de la
ville, avec cérémonie au musée et un après midi libre, pour
souffler.
A dix heures, deux cars nous ont conduits au mémorial de la
guerre qui honore en particulier, les combats vécus à Stalingrad.
Il s’agit d’un bâtiment énorme de forme cylindrique. A l’intérieur
un musée, rappelant l’histoire de la ville, des salles de
conférences où nous avons bénéficié d'une projection privée
d'un film relatant les combats, avec une attention délicate,
le souvenir marqué, de la présence en U.R.S.S. de l’escadrille
Normandie-Niemen et ses
valeureux pilotes. A l’extérieur des matériels de guerre :
Avions, chars de combat, orgues de Staline, ayant participé
à la lutte contre le nazisme et le squelette unique d’un bâtiment
en ruine de huit étages, conservé en mémoire.
Le Maire de la ville et ses
responsables locaux, dans des discours, traduits en Français,
ont valorisé l’amitié entre les peuples et notamment entre
la France et la Russie. Une Marseillaise et l’hymne Russe
ayant ponctué ces interventions. Jean-François, à son tour
a exprimé au nom de la Fédération et au nom de tous les cyclos
participant à Paris Pékin, combien nous étions honorés d’être
reçus ici et fiers de participer à la compréhension entre
peuples amis.
L’après
midi, beaucoup sont allés visiter le mémorial de la patrie
situé sur le sommet d’une colline d’une centaine de mètres,
accessible par un millier de marches de 50 mètres de large.
Une immense esplanade reçoit l’édifice. Œuvre architectural
particulièrement réussie, moderne, sobre, émouvante et en
même temps, porteuse d’espoir. Une flamme géante éternelle
brûle au milieu. Elle est gardée par deux soldats en uniforme
de parade, dont la relève chaque heure, se déroule au pas
de l’oie. Une musique "la rêverie" de l’allemand Robert Schumann,
procure une ambiance idéale de gravité, de tristesse et d’espoir.
Plus haut encore, la statue de la mère Patrie de plus de 90
mètres de hauteur, en béton (plus de 2 000 t) représentant
une femme brandissant un glaive levé à la main ! Cette statue
est devenue l’emblème de la ville, et une reproduction, sera
en septembre dans les locaux fédéraux. Après une nuit de repos
bien mérité, la route et notre histoire vont continuer.
Etape
45 : Sourovikino - Volgograd
Dimanche 4 mai 2008
145 km - Dénivelé : 641 mètres
Départ : 8h30 - Arrivée : 19h30
RUSSIE
De fleuve en fleuve...
Dans notre imaginaire d’adolescent, ils nous faisaient rêver
à des contrées lointaines et fantastiques, impossibles à atteindre,
et porteurs d’exotisme, de légende et d’histoire !
Dans notre réalité de voyageur,
nous les avons accompagnés du doigt sur notre atlas, puis
croisés d’un regard bienveillant, suivi comme leur ombre et
admiré comme des icônes: Ils sont tous là ces fleuves : La
Seine, le Danube, le Don et La Volga désormais à nos pieds.
Ils font dorénavant et pour toujours partie de nos histoires.
La conquête du dernier n’est pas la plus facile car ce dimanche
ensoleillé, a été également très venteux ! Et ces longs kilomètres,
dans une campagne plus rude, et moins riante n'ont pas été
du plaisir. Il faut préciser que nous avons franchi la barre
symbolique des 5 000 km de selle et que certains cyclos ont
besoin de repos.
Nous avons rencontré les Cosaques,
nous cherchons maintenant les bateliers !
Notre arrivée à Volgograd
ne pouvait se faire sans un accueil particulier. Sur la place
de la victoire, où ont lieu les parades militaires, un comité
d’accueil, nous attend : cyclistes, Président de l’office
des sports, un représentant de l’Union Cycliste internationale
(UCI), presse et télévision. Offrande classique du pain et
du sel et instants émouvants : six des nôtres, Jean François,
le chef de l’expédition, une Anglaise : Angella, un Canadien
: Michel, un Français : Jean-Pierre et un Suisse : Ernest,
ont déposé un bouquet de fleurs sur la dalle sacrée, où brûle
la flamme éternelle. Hommage symbolique international de la
Fédération française de cyclotourisme, aux millions de morts
de cette ville martyre.
Etape 44 : Morozoyskaia - Sourovikino
Samedi 3 mai 2008
92 Km - Dénivelé : 330 mètres
Départ : 8h30 - Arrivée : 17h00
RUSSIE
De surprise en surprise !
La première vient de la météo car c’est sous la pluie que
nous reprenons la route, celle-ci a duré jusqu’ à midi. Le
paysage étant moins attrayant, nous pensions, engranger les
kilomètres sagement et sans histoire. Mais oh!! surprise à
quelques kilomètres de notre destination finale, une foule
chaleureuse nous attendait ! La cérémonie immuable du pain
et du sel s'est renouvelée, en présence d’un groupe folklorique
Cosaque, naturellement. Ce sont deux de nos cousins Canadiens
qui ont l’honneur de recevoir, en premier ces présents, accompagnés
d’un verre de vodka. Photos, vodka, sourires, poignées de
mains, nous repartons joyeux, quand nous apprenons, que par
suite de pluies importantes, il nous est impossible de rejoindre
notre base de loisirs par le chemin normal. Deux de nos camions
se sont déjà embourbés et ont été tirés de ce mauvais pas
par la police. Nous devions donc, modifier l’itinéraire et
notre mode de transport!!! Continuer à pied, et oui, sans
vélo, en portant nos bagages, les véhicules étant en partie
bloqués ! Et cerise sur le gâteau l’obligation de franchir
par un pont de singe, une rivière en crue, on se serait cru
dans une épreuve du Pékin Express ou de Koh Lanta ! Certains
ont frémis, d’autres ont fermés les yeux les photographes
se sont régalés et tout le monde est arrivé sur l’autre rive
!
La deuxième surprise est venue de la présence d'une troupe
de danseurs cosaques, femmes et hommes, en habits du dimanche,
qui n'a pas hésité à faire le spectacle rien que pour nous.
Nous sommes désormais bien loin du journal télévisé de 20
heures et nous vivons en direct et en relief l’histoire passée
et actuelle. Demain, nous serons à Volgograd, qui ne vous
dit peut être rien, sauf si je prononce Stalingrad.
Le
témoin du jour :
Jean-Pierre Rouxel, du club l’avenir cyclotourisme d’Ormes
dans le Loiret (45).
Je souhaite vous parler de la Russie car dans mon projet de
voyage, je voulais absolument redécouvrir ce pays et son aspect
slave que je connaissais, notamment par les livres. Ces derniers
jours j’ai été marqué par les cérémonies d’accueil à la ville
étape. Tout me renvoie, en effet, quarante ans en arrière,
dans la façon d’organiser ces cérémonies officielles. En 1966,
j’ai fait un voyage d’études à Moscou, pour apprendre le Russe
et je retrouve la même convivialité, la même tonicité. Les
contenus des discours restent identiques, le ton est le même,
toujours cet aspect grandiose, vigoureux et à la fois rassurant.
Je retrouve les mêmes réactions aux problèmes posés, tout
est possible, des solutions irréalisables et inattendues sont
proposées, même si elles sont inappropriées, tout cela présenté
avec gentillesse et sans se prendre au sérieux. Je retrouve
vraiment ce charme slave, indéfinissable, un peu vague et
presque irréel qui m’avait tant marqué.
Je suis dans l’ensemble satisfait du voyage, les difficultés
rencontrées étaient attendues et c’est dans la façon de les
surmonter que nous vivons vraiment cette expédition, car les
solutions, là aussi, peuvent être inattendues et surprenantes.
Je veux saluer nos collègues Canadiens et Suisses qui apportent
beaucoup de bonne humeur au sein du peloton et parfois, lors
d’un jour sans, nous en avons bien besoin et tous ceux qui
auraient souhaité participer à cette incroyable histoire !
En résumé la forme, le moral, la santé sont au beau fixe…
pourvu que cela dure... !
Etape 43 : Belaia Kalitva - Morozoyskaia
Vendredi 2 mai 2008
95 km - Dénivelé : 439 mètres
Départ : 8h30 - Arrivée : 16h00
RUSSIE
Superbe plaine Russe.
Aujourd’hui
encore, comme demain et après demain tout est fermé ici. Les
Russes, aussi, profitent des viaducs festifs. Notre équipe
d’approvisionnement se débrouille et assure !
La route étant semblable à celle de la veille et probablement
identique à celle de demain. Les cyclotouristes, habitués,
avalent leur cent kilomètres quotidiens, avec aisance et bonne
humeur…
Voici un sujet essentiel où tout doit être clair pour tous.
Ce sera, sauf imprévu, la seule fois où ce point sera évoqué.
Lors de la préparation de cette incroyable expédition, le
comité d’organisation a souligné à multiples reprises que
la sécurité du groupe serait la consigne n°1 pour chacun des
cyclos et pour l’encadrement.
Pendant
plus de deux ans, Dominique Lamouller, notre président fédéral
et Jean-Michel Richefort, notre directeur technique national,
lors de multiples contacts tant auprès des Ambassades des
11 pays traversés implantées en France, ont toujours formulé
la même demande : pouvez-vous garantir notre sécurité sur
votre territoire ?
Chaque état a reçu cette exigence, au plus haut niveau, l’a
entendu et l'a faite appliquer selon ses propres critères.
Du coup, jours et nuits, les services de police veillent sur
nous. Dans les pays où le respect de l’autorité est un dogme,
la méthode peut parfois surprendre, mais il faut reconnaître
que le travail est fait de la manière la plus souple possible,
compte tenu de la réalité du terrain et de la circulation.
Nous convenons bien volontiers que cette exigence peut surprendre
le cyclotouriste dominical, qui tranquillement pédale en famille
dans le bois de Meudon ou le couple d’amoureux, qui traverse
le massif de Chartreuse, en musardant sur les sentiers. Mais
notre expédition est tellement différente du cyclotourisme
traditionnel, que ces mesures, bien utiles parfois, continueront
à être appliquées probablement jusqu’à Pékin. Que ne reprocherait-on
à la FFCT, si les 101 cyclos, ne parlant pas la langue et
incapables de lire une pancarte directionnelle, étaient laissés
seuls dans ces pays inconnus? Arriver tous à Pékin constitue
notre objectif majeur, avec, en contrepartie, cette exigence
sécuritaire. Il faut l’accepter et savoir en payer le prix.
Le
témoin du jour :
Jean-Marie Rion, Membre individuel de Luxembourg
Pouvez vous nous dire comment vous vivez cette randonnée Paris-Pékin,
vous individuel, qui partagez votre quotidien avec 114 personnes
?
"Globalement je suis plein d’admiration pour l’exécution de
cette expédition. Je me suis inscrit par défi, car j’ai organisé
pour moi-même des randonnées en France et j’ai souhaité approcher
une autre dimension, internationale et incroyablement longue.
De plus, je souhaitai être débarrassé de l’intendance. Je
mesure tous les jours la gageure du projet. Nous allons franchir
les 5 000 km, c’est une première étape. Je mesure les difficultés
de la suite et notamment l’ascension des cols à 3 600 mètres
au Kirghizistan. Je suis persuadé qu’avec la solidarité du
groupe nous y arriverons.
Cette expérience de vie communautaire me permet de rencontrer
d’autres gens et en particulier ma rencontre avec les écoles
solidaires de Vienne (Autriche) m’a beaucoup marqué. Elèves
et professeurs avaient particulièrement bien préparé cette
journée. Un peu septique, sur ce rôle d’ambassadeur, j’ai
mesuré combien cette idée était riche et positive pour les
enfants et pour moi.
L’accueil d’hier et d’aujourd’hui, préparé par les Cosaques,
et l’offrande du sel et du pain, par une jeune fille en costume
traditionnel est un moment particulièrement agréable, apprécié
et inoubliable.
Je me réjouis d’être le témoin actif de cette incroyable randonnée
et je forme l’espoir de pouvoir rejoindre Pékin le 3 août
prochain".
Etape 42 : Chakhty
– Belaia Kalitva
Jeudi 1er mai 2008
Distance : 116 km
Départ : 8h30 - Arrivée : 16h30
Incursion dans le pays cosaque !
Etre présent le premier mai en Russie est en soi particulier,
mais se trouver dans le pays cosaque est vraiment surprenant.
En arrivant devant le symbole du pays cosaque retrouvé : La
croix orthodoxe et la statue du cheval triste (son cavalier
est mort), nous avons droit à l’offrande du pain et du sel
sous les yeux des télévisions. Puis nous reprenons notre route.
A l'étape une délégation de 25 cyclotouristes se rend en bus,
à la mairie de Bélaia. En arrivant sur le parvis de l’hôtel
de ville, surprise : Une délégation de 25 cosaques, en grande
tenue de parade, médailles pendantes, nous attend au garde
à vous ! Avec leur casquette, ils nous semblent des géants
! Après quelques mots de bienvenue, nous sommes entraînés
dans la grande salle de réception et là, une cosaque avec
une voix, vibrante et chaleureuse, nous vante les mérites
du peuple cosaque et de cette ville et nous conte les exploits
de ses compatriotes, sportifs, travailleurs, militaires, savants,
hommes d’Etat ! Nous sommes cloués sur nos sièges !
La réponse de notre délégation, rend hommage à ces cosaques
qui faisaient partie de notre imaginaire et que désormais
nous connaissons un peu mieux. Il faut savoir que l’identité
cosaque est reconnue et que cette région se veut exemplaire
pour le reste du pays.
Ce soir l’hébergement se fait dans un camp de jeunesse. Le
confort est simple (10 par chambre) mais le calme de la campagne
convient à tous.
Notre
témoin du jour est :
Evelyne Bernard de l’Association sportive cyclo de Cordemais
(44) Loire Atlantique. Aujourd’hui une journée ordinaire avec
la police qui nous protège et en même temps nous oblige à
rouler tous ensemble. Je n’ai pas de problèmes particuliers.
Depuis que je suis partie je me sens de mieux en mieux physiquement
et moralement. Je me sens très bien dans mon groupe (bleu)
je monte les bosses facilement, je suis à l’aise. Je mange
bien, je dors bien et je compte vraiment aller jusqu’a Pékin.
J’ai conscience que grâce à la Fédé, nous, je suis avec mon
mari, l’homme de ma vie depuis 36 ans, réalisons LE voyage
de notre vie. J’ai été sidérée hier à Chakhty de l’accueil
officiel et lorsque la Marseillaise a été entendue, j’ai eu
la chair de poule et les larmes aux yeux.
Dans cette expédition j’ai roulé sur des chemins inoubliables,
et impensables que je n’aurais certainement pas été capable
de faire seule. Je suis également frappée par une certaine
pauvreté des pays traversés et je pensais que les villages
Russes seraient plus coquets. Le fait de rouler à deux est
très bénéfique, nous sommes unis comme les doigts de la main
et chacun protège l’autre. Il aurait été impossible pour nous
d’être séparés. Partager ces paysages, ces émotions, ces découvertes
à deux est le sommet du bonheur.
Ce voyage est déjà le sommet de notre vie de cyclotouriste.
Nous n’aurions jamais imaginé il y a 36 ans, qu’un jour nous
réaliserions Paris Pékin à vélo. "Fais de ta vie un rêve et
de ton rêve une réalité" est désormais notre but. Nous sommes
sur le bon chemin et c’est notre bonheur.
Etape 41 : Rostov sur le Don - Chakhty
Mercredi 30 avril 2008
82 km - Dénivelé : 437 mètres
Départ : 9h15 - Arrivée : 17h
RUSSIE
Une
sainte journée !
Changement de décor, changement d’ambiance. Aujourd’hui une
vraie journée de cyclotourisme. Du temps, des photos, de l’ambiance.
A défaut du vent c’est la sérénité qui a soufflé sur les cyclos.
Un départ groupé et accompagné par la police, nous permet
de franchir plus facilement le Don, sur un des deux ponts
de la ville. La route est coupée à toute circulation.
Nous gagnons rapidement une campagne riche et variée, sur
une belle et large route. Au km 30 nous découvrons une ville
importante pour l’histoire Russe : Novocerlasck. C’est ici
en effet qu’en 1541, a eu lieu la première unification de
la patrie Russe. Pour cette raison deux monuments prestigieux
ont été édifiés. Un arc de triomphe très "kitsch à nos yeux",
met en valeur les héroïques combattants, et une cathédrale
remercie le Dieu Orthodoxe. Nous avons pu visiter longuement
ces monuments. Plus loin deux autres églises intéressantes
nous ont été proposées.
A l’entrée de la ville, un groupe cycliste composé
de jeunes filles nous fait une haie d’honneur et prend
la tête de notre groupe pour nous conduire à
l’arrivée. Là encore surprise de taille,
sur une place, devant un bâtiment à colonnades,
le Président local du sport et du tourisme, encadré
par trois cents enfants, nous reçoit en grande cérémonie,
puis offrande du pain et du sel par une jeune fille et deux
footballeurs en herbe, la Marseillaise et l'Hymne Russe, discours
chaleureux des autorités. La médaille officielle
et le fanion du Paris Pékin sont offerts au Président
et aux cyclistes. Une cérémonie émouvante,
où cette fois encore nous avions conscience de représenter
la France et nos pays amis participants. A 18 heures, nous
pouvons nous reposer de notre journée bien remplie.
Notre
témoin du jour est :
Michel Arnoult du club de Vineuil Sports cyclotourisme (41)
Loir et Cher.
Un départ de l’étape, frais et dispos, grâce à la journée
de repos, nous a permis de démarrer tranquillement, accompagnés
par la police comme d’habitude... Je suis un peu gêné par
l’arrêt total de la circulation, en notre faveur car j’ai
conscience des problèmes crées à la population locale. J’ai
apprécié l’arrivée dans la ville de Novocerlasck, car nous
avons pu prendre du temps et l’arrêt pique nique a été très
bienvenu. Cela nous change des stations services... ! Une
cathédrale un mariage et un arc de triomphe symboles du passé
historique de la ville et du présent. Au changement de région,
nous avons attendu une heure l’arrivée de la garde montante….
! Heureusement le temps était clément, mais l’orage menaçant
faisait redouter le pire.
Je garderai un excellent souvenir de l’accueil des jeunes
filles cyclistes à l’entrée de la ville. Applaudissements
et émotions Ces jeunes avec un matériel un peu désuet étaient
manifestement fiers de rouler avec nous. J’ai été très ému
avec la cerise sur le gâteau, l’accueil du comité des sports
et du tourisme de la ville, avec Marseillaise et hymne Russe,
précédant l’offre du pain et du sel. D’un seul coup notre
statut d’homme ordinaire est devenu celui d’homme d’exception.
Cela est fort agréable. !
Journée de repos à Rostov sur
le Don
Mardi 29 avril 2008
RUSSIE
"A
quelque chose malheur est bon" dit le proverbe. Cette journée
de repos, très attendue, illustre notre propos. Beaucoup dans
le groupe en effet faisaient grise mine, en pensant que se
tenir à bonne distance de la ville allait être un handicap
pour le tourisme. Il faut dire que c’est totalement exact
pour ce point de vue. En revanche, dormir et se reposer dans
la verdure, au bord du fleuve, ont été bénéfiques pour tout
le monde. La condition physique est essentielle pour un randonneur
au long cours. Savoir se reposer, dormir le premier, manger
calmement et lentement sont des facteurs de réussite. Aujourd’hui,
ceux qui l’ont souhaité ont pu vraiment apprécier cette tranquillité
en dehors de toutes contraintes. D’autres ont préféré prendre
un bus pour aller en ville. A chacun le soin de gérer sa vie.
La partie se termine sur la muraille.
Les
derniers enfin, une vingtaine, volontaires, ont quitté la
base de loisir à 9 heures, en minibus, pour "obéir" aux règles
de la vie officielle, souhaitées et attendues par les autorités.
Visite d’un lycée, formateur des futurs sportifs Russes, déjà
quatre médailles d’or au J.O. Rien ne nous a été épargné :
Le discours officiel de l’adjoint du proviseur, les spas,
le réfectoire, les salles de soins, celles de perfusion de
je ne sais pas trop quoi, je ne comprends toujours pas le
Russe, probablement du glucose. Les salles de musculation,
l’utilité du sport d’élite dans la richesse d’un pays ! Nous
avons répondu modestement que nous pensions être aussi des
sportifs, mais d’une autre planète. Tout a été parfait. Chacun
a tenu son rôle.
Deuxième visite au représentant de Monsieur le Maire de la
grande ville de Rostov, sous les yeux des caméras de la télévision
et l’oreille des radios. Une présentation de la FFCT est faite
en Russe sur un diaporama, œuvre du siège fédéral. Echange
de cadeaux, sourires, poignées de mains chaleureuses et il
faut rapidement quitter la salle, une autre délégation est
attendue.
Quelques enfants, apprenant le Français son présents. Occasion
de nouer quelques liens. A 14 heures la délégation rentre
et file prendre une sieste réparatrice.
Aujourd’hui nous avons accompagné à l’avion pour un retour
en France Gérard Bayard, très fatigué moralement et physiquement.
Bonne chance a lui pour une autre aventure.
Etape 40 : Taganrog - Rostov sur le Don
Lundi 28 avril 2008
95 km - Dénivelé : 592 mètres
Départ : 12h15 - Arrivée : 20h
RUSSIE
La
grasse matinée, a fait quelques heureux et le départ pris
sous un soleil radieux et chaud, donne du cœur à l’ouvrage
! Mais il nous faut vite déchanter car l’avancée du groupe
est arrêtée par la police à chaque crevaison ! Notre ennemi
le vent de face est lui aussi présent. Nous n’avançons guère.
Les arrêts successifs et les conditions de route, transforment
ce qui devait être une petite étape tranquille de 72 km, en
une épreuve de 95 km.
Il faut dire qu’initialement nous devions être logés au centre
ville et que devant les prix pratiqués, nous avons du nous
replier sur des camps de vacances, bien aménagés certes, mais
à une trentaine de km de l’entrée de la ville. Dorénavant
nous prendrons des dispositions pour partir tôt le matin.
La ville de Rostov est immense, et la circulation vraiment
difficile. La police veille sur nous. Et c’est en deux convois,
vélos et véhicules, que nous trouvons nos bases de vie, au
bord du Don, l’énorme fleuve Russe, encombré de bateaux plats.
Le repos sera bienfaisant.
Notre
témoin du jour :
Claude Morel, de l’abeille de Rueil (92) Hauts
de Seine.
La mise en route est très laborieuse : 3 crevaisons en 5 km.
Du coup, la police qui nous précède et nous suit, arrête systématiquement
l’ensemble des cyclos ! Ce qui n’est pas évident pour nous,
ni très agréable. Comme d’habitude le vent de face est encore
omniprésent. Au vingtième kilomètre nous sommes contraints de
pique niquer en bordure de route faute de trouver un replis
tranquille.
"Depuis mon départ de Paris, je suis satisfait, par ce
que j’ai vu, entendu, vécu et appris. En plus, j’ai observé
le domaine agricole, des pays traversés - c’était mon activité
- et j’ai découvert des terres magnifiques, riches, parfaitement
cultivées et ensemencées, dans d’immenses plaines qui laissent
présager d’excellents rendements, sauf si les conditions climatiques
sont médiocres, au moment de la récolte. J’avais souvent entendu
parler de ces terres à céréales, mais je ne pouvais imaginer
de telles étendues. Immédiatement j’ai retrouvé les lectures
de mon enfance sur la retraite de Russie : « Après la plaine
blanche... une autre plaine blanche » Ce voyage me fait prendre
conscience, pour la première fois de ma vie, de l’immensité
de la terre, probablement parce que telle une fourmi j’avance
lentement. Je ne doute pas de découvrir pendant les deux tiers
du parcours restant, de nouvelles découvertes, de nouveaux paysages,
de nouvelles peuplades et des nouvelles sensations".
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