En raison des difficultés de connexion sur le parcours, la mise en ligne des commentaires n'est pas immédiate.
Etape 39 : Mariupol - Taganrog
Dimanche 27 avril 2008
128 km - Dénivelé : 695 mètres
Départ : 8h45 - Arrivée : 22h30 (Sic!)
UKRAINE - RUSSIE
Bonjour la douane Russe !
En ce dimanche de Pâques orthodoxe, la météo n’est vraiment
pas engageante ! Et pourtant, il faut repartir! Pour ne pas
changer les mauvaises habitudes le vent est de face, la pluie
tombe drue et du coup il fait froid !
Désormais rodés, les groupes avancent lentement en attendant
une pause à la frontière.
Nous pensions remplir les formalités douanières et de police
rapidement. Nous avons vite déchanté. Des nerfs d’acier sont
fortement utiles, pour attendre, revenir, signer, déclarer,
encore attendre. Rien que pour sortir d’Ukraine, il nous a
fallu plus de deux heures, et cinq heures pour entrer en Russie
et repasser de bureaux en bureaux, remplir des formulaires,
en plein air, sous la pluie : un cauchemar ! Les cyclos sont
entrés enfin en Russie à 18 heures ! Et bien entendu, l’expédition
doit rester groupée, car nous sommes pris en charge par la
police, qui nous encadre, jusqu’à l’hôtel. Les véhicules arrivent,
eux
à la frontière de l’Ukraine à 10 heures, ils verront se lever
la barrière pour entrer en Russie à 17h34. Nous avions perdu
ces habitudes !
Petit bonheur, nous retrouvons notre interprète Valéry, figure
du cyclotourisme Russe, qui nous facilitera la compréhension
des subtilités de l’organisation locale ! Les cyclos arrivent
enfin à l’hôtel tout feux allumés à 22h30. Cerise sur le gâteau,
nous avons encore avancé notre montre d’1 heure. Différence
désormais avec la France : 2h
Un instant de douceur cependant dans cette rude aventure,
nous passons la nuit dans la ville natale d’un très grand
écrivain Russe : Anton Pablovitch Tchekhov. Et si cette journée
cauchemardesque était le contre chant de la poésie et de la
complexité de l’éternelle Russie?
Ce soir le témoin du jour, fatigué, transis et introuvable,
ne donne pas ses impressions. Il dort.
Etape 38 : Berdansk - Mariupol
Samedi 26 avril 2008
92 km - Dénivelé : 654 mètres
Départ : 10h00 - Arrivée : 17h45
UKRAINE
Le vent, encore lui !
Un départ plus tardif de
l’hôtel est très apprécié. Mais nous constatons hélas que
dès le 1er km aujourd’hui il nous faudra encore subir un vent
de face. Dans chaque groupe, la consigne est à l’économie
et nous arriverons tous à l’étape avec soulagement.
Le paysage ne varie guère et cette nuit encore notre bivouac
annoncé se transforme en nuit en gymnase. Grâce au réseau
de l’Alliance Française, nous trouvons accueil dans un lycée
d’Etat où l’apprentissage de la langue française est prioritaire.
Madame Alushina Tatyana et Olga, professeur de français mettent
tout en œuvre pour faciliter notre installation, alors que
la ville est en congés pour préparer la grande fête de la
Pâques Orthodoxe.
Une fois encore, « l’équipe cuisine » nous régale dans un
restaurant improvisé : salade composée, bœuf Charolais aux
carottes d’Arpajon, pâtes façon Jean-Claude et dessert lacté
! A 21h00, matelas et duvets déployés, l’expédition s’endort...
Le
témoin du jour :
Christian Blandeau, club Omnisports
les Ulis (91).
Depuis notre départ de Paris quelles sont vos impressions
?
"Le froid est désormais derrière nous et nous allons vers
la chaleur. Nous commençons notre bronzage. Depuis notre départ
nous avons traversé la Serbie, la Roumanie, la Moldavie et
l’ Ukraine dont le niveau de vie nous semble assez décalé
par rapport aux premiers pays traversés. Depuis la Roumanie,
la plaine est notre quotidien, heureusement cultivée et aménagée.
Cela préfigure certainement les paysages du Kazakhstan. La
vie en groupe reste la même que dans toutes les activités,
je ne vois pas beaucoup de différence entre la vie professionnelle
et la vie de cyclotouriste. Ici aussi, il y a des petits malins
qui ne souhaitent pas trop participer aux corvées. Heureusement,
la majorité s’adapte. La camaraderie, omniprésente, permet
de poursuivre sereinement notre périple"
Etape 37 : Melitopol - Berdansk
Vendredi 25 avril 2008
118 km - Dénivelé : 362 mètres
Départ : 8h30 - Arrivée : 18h15
UKRAINE
Le grand Tolstoï, qui a séjourné
en Ukraine a écrit :
"Les hommes vivent non parce qu’ils prennent soin d’eux-mêmes,
mais à cause de l’amour que leur portent d’autres personnes"
Du vent, du soleil, du plat, du blé
Nous partons sous le regard de Nicolas, interprète généreux,
qui s’est mis en congés -et en quatre- pour nous aider et
celui bienveillant du Recteur de l’Université de Mélitopol.
Ses instructions ont été entendues à la lettre : en plus du
gymnase
mis à notre disposition, nous avons été invités à dîner et
à petit déjeuner. Savez-vous où ? Dans un boite de nuit !
à 7h00 du mat , la photo était de mise. Le trésorier est heureux
! Nous aussi.
Nous étions habitués au vent
allié. Ce matin, virement de bord, le vent est notre ennemi.
La route est plate mais l’effort est rude. Les plus costauds
prennent en charge les plus faibles.
Le paysage ne change guère, d’assez bonnes routes entre deux
villes, et une circulation assez faible. Dans les groupes,
l’ambiance est bonne, malgré quelques coups de gueules dus
à la fatigue. Nous savions que le challenge n’était pas seulement
sportif mais essentiellement humain. Il faut être costaud
et bien dans sa tête pour pédaler plus de quatre mois. L’encadrement
est soudé, actif, adaptable et réactif.
Ce soir , un hébergement en hôtellerie nous permet d’apprécier
les bienfaits d’une douche tiède, des draps blancs et le silence.
Notre témoin du jour
:
Kevin Rousselon,
de l’entente sportive de Chauffailles (71)
"Pour moi l’étape a été très difficile, le vent contraire,
des longues
lignes droites à perte de vue, rien que des champs de céréales.
J’ai été filmé par Adrien et suis très fier d’avoir fait l’objet
d’une interview. Pour le pique-nique, nous nous sommes arrêtés
en pleine campagne. Odile Cabart, du groupe noire nous a déclamé
un poème et cela était vraiment irréel, très sympathique et
surprenant. Très bon pour la solidarité du groupe. Du coup,
nos amis Suisses, ont offert un verre de vodka. André et Christian
nous ont expliqué comment prendre des relais dans le vent
et ainsi protéger les plus faibles.
Actuellement je suis en pleine forme et tout le monde est
très gentil avec moi."
Etape 36 : Nova KachKova - Melitopol
Jeudi 24 avril 2008
168 km - Dénivelé : 382 mètres
Départ : 8h30 - Arrivée : 17h30
UKRAINE
Une très longue étape
Par souci d’économie, nous avions décidé avant de partir de
supprimer, en Ukraine et en Russie plusieurs hébergements en
hôtellerie – trop chers – et de les convertir en bivouacs. Il
nous a toujours été possible, pour le moment, de remplacer ces
bivouacs, par des gymnases, mis à notre disposition par des
communes. C’est une chance car nous retrouvons le froid, et
les nuits sont vraiment fraîches. Pour rouler, bénéficiant toujours
d’un vent favorable, la température ne pose pas de problème.
Toujours pas de pluie. Nous
continuons inlassablement de rouler sur de longues lignes droites,
encadrés par la police. Pour des cyclotouristes épris de liberté,
cette présence est parfois pesante. Pour le pays elle est indispensable.
Cela risque t-il de continuer jusqu’à Pékin? Nous ne le souhaitons
pas, mais nous n’avons pas trouvés de compromis possibles.
Une anecdote, comme dit le dicton "les routiers sont sympas",
un groupe s’arrête dans un café rempli de routiers. Les cyclotouristes
offrent le dépliant rouge présentant Paris-Pékin. Ces vieux
briscards de la route sont tellement estomaqués qu’ils vont
dans leur camion, installent le dépliant sur leur pare prise
et reviennent avec un panier chargé d’œufs pour présent ! Une
bonne omelette ukrainienne en perspective!! Ce soir nous dormons
au chaud grâce à l’université de Melitopol, qui nous offre le
gîte et le couvert !
Notre témoin du jour :
Alfred Muller du cyclo-club de Saint-Avold (57) Moselle.
"Le début de l’étape n’est pas très engageant, froid, nuage
et heureusement vent dans le dos. Plus d’arbres, plus d’oiseaux.
Le printemps arrivera t-il un jour?
Ayant une grande expérience des expéditions à vélo, je trouve
que les organisateurs font de leur mieux pour résoudre les multiples
problèmes quotidiens, matériels et humains. L’humour aidant,
la rigueur indispensable pour conduire cette expédition, permet
de prendre du recul et fait mieux passer les difficultés. J’aimerai
beaucoup de temps en temps que les "cyclos- chanteurs" viennent
donner de la voix. Cela permettrait de bénéficier d’une détente
indispensable à notre équilibre. Désormais au tiers du voyage,
je souhaite que nous arrivions heureux à Pékin."
Etape 35 : Kherson - Nova KachKova
Mercredi 24 avril 2008
80 km - Dénivelé : 582 mètres
Départ : 8h30 - Arrivée : 16h30
UKRAINE
4 000 km déjà
Bien sûr que tout n’est pas parfait, bien entendu que parfois
un supplément de pain, serait le bienvenu, mais faut-il redire
qu’il s’agit de Paris-Pékin à vélo et qu’il faut savoir choisir
: • Soit on prépare et on mange la soupe collective, et
on ne crache pas dedans, • soit on refuse la soupe et on
en mange une autre !
Jean-François, avec l’accord unanime du staff, a rappelé le
contrat moral signé par chacun de nous et réinvité à la responsabilité
collective, les donneurs de leçons, spectateurs passifs, qui,
sous couvert d’écrire un blog, se permettent de juger à titre
personnel, les prestations, la préparation et l’exécution de
l’expédition. Nous souhaitons des acteurs et non des profiteurs.
Sur la route nous considérerons l’incident terminé.
Et justement sur la route il ne se passe pas grand chose. Grâce
au réseau qui se crée, nous arrivons, jour après jour à remplacer
nos bivouacs par des gymnases ce qui nous fait gagner 2h00 le
soir et 2h00 le matin. Aujourd’hui petite étape, beau temps,
vent favorable sur le 4/5ème du parcours, les cyclos prennent
des belles couleurs, du rouge vif au brun foncé, Un régal pour
les passants et passantes !
Notre
témoin du jour est :
Henri Gaulard licencié de l’A.S.PTT Caen dans le Calvados (14)
et habitant Le Mesnil-Raoult dans la Manche (50).
"Au tiers du parcours, l’ambiance est bonne (groupe bleu) le
groupe est homogène. En ce qui me concerne, je suis satisfait
du déroulement du voyage, je ne vois pas le temps passer, vu
que chaque soir je relate ma journée sur Obiwi.fr J’ai en retour
des réponses très favorables, je continue donc avec plaisir.
J’écris également et régulièrement à certaines classes, en tant
qu‘ambassadeur et ancien enseignant, à la presse locale : la
Manche Libre. Le positif à ce jour est l’écoute réciproque des
membres du groupe, la possibilité de prendre des photos – en
ce qui me concerne plus de 1 300 – la convivialité notamment
aux pique-niques du midi. Mes deux coups de cœur ? Albota de
Jos, en Moldavie où la petite commune rurale nous a préparé
un accueil champêtre, simple, généreux et musical en compagnie
de l’ancien champion cycliste devenu ministre Andrei tchmil
puis Odessa pour ses palais, sa gare aux colonnes de marbre.
Je vis un rêve merveilleux, qui je l’espère se terminera à Pékin,
et je le raconterai avec plaisir à mes proches, à mes amis connus
ou inconnus." Etape 34 : Nikolaïev
- Kherson
Mardi 22 avril 2008
75km - Dénivelé : 302 mètres
Départ : 8 h30 - Arrivée : 14h30
UKRAINE
Etape courte et ennuyeuse
Heureusement, le soleil est au rendez-vous. La température
est agréable et un vent léger caresse nos dos.
Nous continuons notre avancée vers l’est à
travers l’immense plaine d’Ukraine. La seule route
est nationale, donc assez chargée en véhicules
divers et ne traverse aucun village. Les arrêts se font
dans les stations services, où tout folklore, poésie
et contacts humains, ne font guère partie du décor.
La police, omniprésente, fait son travail avec zèle
!
Repos dans un hôtel de l’ex Intourist. L’accueil
d’un personnel jeune est excellent mais il faut encore
montrer patte blanche à la « toujours jeune »
dame présente à l’étage. Garder
le sourire reste la consigne.
L’ après-midi de repos permet de visiter la ville
et de prendre son temps.
A signaler que certains ont quelques difficultés à
trouver des timbres postaux. C’est la raison pour laquelle
les courriers sont relativement rares, m’ont affirmé
quelques cyclotouristes. - Je transmets le message -
Notre témoin du jour est : Henrique
Nunes, ostéopathe, Pontault-Combault (77).
Quel est votre regard sur les cyclotouristes de Paris-Pékin
après 5 semaines de route ? « Nous sommes
deux ostéopathes, venus tout spécialement de l’Ecole
Supérieure d’Ostéopathie de Paris. A ce
jour, nous avons traité 65 cyclistes différents,
une dizaine venus en curieux, les autres pour des douleurs,
soit chroniques soit aiguës dues aux kilomètres.
Les plus fréquentes sont des douleurs de la nuque et
des genoux, conséquence d’une position inadaptée
sur le vélo.
Nous travaillons en parfaite collaboration avec le médecin
et l’infirmière de l’expédition. Je
ne connaissais pas véritablement le cyclotourisme. Je
découvre que ce sont de véritables sportifs mais
ils négligent un peu les soins de leur corps. Deux ou
trois seulement, chaque matin font un échauffement et
le soir des étirements. Il y a beaucoup à faire
pour enseigner ces pratiques élémentaires à
des randonneurs qui vont pédaler durant 120 jours. Mon
rôle est très passionnant car il me permet d’exercer
mes connaissances toutes récentes « pour de bon
» et quotidiennement. Je suis pris très au sérieux
par tous ces patients qui attendent de moi, un réconfort
physique et quelquefois moral. Je peux donc mettre en application
mes 6 ans d’études, ce qui me conforte dans le
choix de ce futur métier ».
Etape
33 : Odessa - Nikolaiev
Lundi 21 avril 2008
140 km - Dénivelé : 605 mètres
Départ : 8h30 - Arrivée : 18h30
UKRAINE
La belle Ukraine.
La journée de repos a été salutaire. Le soleil étant très
présent ce matin, le moral au beau fixe, le groupe décide
d'opter pour un cuissard court pour donner des couleurs aux
mollets qui se musclent de plus en plus !
Une
belle sensation de début d'été parcourt la troupe. La condition
physique étant bonne, la fantaisie vient égayer les esprits.
Les "bleus", en passant dans un village, voient une femme
en train de repeindre son muret, sans même se concerter, ils
se sont arrêtés, ont demandé des pinceaux et une vingtaine
de minutes plus tard le travail de la Mamouchka était terminé.
La mamie stupéfaite, ne savait plus où donner de la tête,
d’autant plus que la Capitaine Geneviève lui a offert un cadeau
"Yves Rocher" ; une chanson, un baiser à la dame, voilà le
vrai cyclotourisme, un pur bonheur !! Ce soir, par économie
nous devions bivouaquer, par chance, des sportifs de la ville,
nous ayant croisés, nous ont proposé un gymnase. Une fois
encore nous dormirons au chaud.
Notre
témoin du jour est :
Carlo Ferrari du club Sports loisirs en Suisse Normande, de
Condé-sur-Noireau dans le Calvados (14).
J’ai été surpris par la ville d’Odessa. Très belle, avec des
monuments et des églises très intéressantes. J’ai admiré notamment
le bâtiment du Théâtre Ballet. Le centre ville est très beau
mais très cher. Aujourd’hui, étape peu vallonnée avec d’immenses
champs de blés de 100 hectares et plus et bordés de haies,
contrairement à la Roumanie. Du coup le paysage devient fort
agréable. Mon groupe, le "vert", est détendu, convivial et
nous avons dégusté notre première glace ! Nous avons retrouvé
le plaisir de pédaler. Après les difficultés de la première
quinzaine, je savoure pleinement cette expédition, prend plaisir
chaque jour, et suis très désireux de découvrir le lendemain.
Je sais que le 23 avril, mon Président de club présentera
notre randonnée, j’en profite pour leur transmettre toutes
mes amitiés de Normand.
Journée
de repos à Odessa
Dimanche 20 avril 2008
UKRAINE
Nous avons tous rêvé un jour, en entendant
le nom de cette ville, des cosaques de la mer Noire et des
marins mutins du cuirassier Potemkine...
Nous y sommes, le rêve se matérialise. Etait-il un peu idéalisé
?
Odessa est une grande ville, vivant par et pour son port industriel
actif et vivant. Un de ses fondateurs, reconnu publiquement
ici est un certain Richelieu, duc de son état.
La mer Noire est seulement, et c’est impressionnant, un outil
de travail, nous l’avons vu grise !!
La circulation de cette ville est, ici encore, inextricable,
les trams brinquebalants, ne semblent pas vraiment améliorer
la fluidité du trafic. Ville cosmopolite, variée, certainement
attachante ou la poésie alterne avec l’industrialisation,
ne pouvait être que la jumelle de notre deuxième ville de
France : Marseille. Elle l’est.
Lundi nous reprendrons notre imaginaire et notre vélo.
Après 5 semaines de route, nous pouvons
évoquer quelques remarques.
Sur les cyclotouristes : Les véritables acteurs de
ce film incroyable, des hommes et des femmes ordinaires, qui,
tous les jours, sont réellement extraordinaires. Certains
se la jouent vedette, d’autres se la jouent modeste, chacun
a trouvé sa place, non sans mal pour une poignée. Plus les
difficultés matérielles se précisent, plus les récriminations
de détails s’estompent.
Sur le parcours, rien à dire, les paysages
sont très variés, les kilométrages, un peu réduits sur le
papier, révèlent des étapes bien découpées, ni trop longues,
ni trop courtes. Le repos hebdomadaire est indispensable,
pour tenir plus de quatre mois, car le rythme quotidien est
lourd à assumer : 6 heures - 22 heures. Pour une majorité
de retraité... ces horaires sont des retrouvailles.
Sur le climat : Comme prévu, le vent est
le plus souvent favorable. Le ciel est la plupart du temps
bleu ou gris et nous n’avons eu seulement que deux étapes
très difficiles à cause d’une mauvaise météo.
Sur l’accueil : Partout, selon les usages
et le tempérament des peuples croisés, il est exprimé avec
sincérité, étonnement, admiration, respect, gentillesse, et
un profond désir de communiquer.
A ce jour, vu de notre bulle déformante et de notre quotidien,
l’expédition réalise les objectifs de la Fédération, valorise
ses partenaires et confirme le bien fondé de ce défi improbable
et pourtant réel : relier Paris à Pékin à vélo.
Le témoignage des
capitaines de route
Etre capitaine de route sur Paris-Pékin
à vélo 2008 n’est pas un rôle facile à assumer. Chaque jour,
il convient de veiller à l’accomplissement de tâches incontournables
:
• Maintenir la cohésion du groupe sur la route
• Veiller à la sécurité et rappeler les consignes
• Respecter le parcours prévu
• Programmer des arrêts opportuns
• Réguler l’allure
• Gérer la fatigue en fin d’étape
• Trouver enfin le lieu exact de l’hébergement et...
• Etudier le road book pour l’étape du lendemain.
Témoignages :
Alain "pour
ma part je suis très satisfait. Au début ce n’était pas facile
de rouler en groupe. Nous avons pris petit à petit nos marques
et la cohésion est meilleure. Certes, il nous arrive quelques
fois d’être divisé mais très vite nous nous regroupons. L’ambiance
est bonne même dans des conditions difficiles comme celles
rencontrées dernièrement sous la pluie et sur une route très
fréquentée entre Bucarest et Slobozia ou bien encore au passage
de la frontière ukrainienne, sur une étape interminable"
James
"Dans notre groupe, "les Grognards", personne ne se plaint
et mes Canadiens sont très solidaires et très forts sur la
route. Chaque matin, nous entamons le parcours très motivés
et très soudés. Je pense pouvoir dire que nous sommes bien
partis sur la route de Pékin, même si nous avons mangé notre
pain blanc. Le plus dur reste à venir"
Joël
"Pour moi, au début ce n’était pas facile d’obtenir la cohésion
du fait de fortes personnalités qui faisaient preuve d’un
comportement individualiste mais aussi des différences de
niveau physique. Cela s’est quelque peu amélioré ces derniers
jours. Il est difficile de gérer les différences de niveau
mais on essaie de s’adapter. On sent que la fatigue s’installe
peu à peu mais la condition physique est toujours bonne. Je
prends ma tâche à cœur et ce n’est pas toujours facile de
concilier les intérêts du groupe et les souhaits de chacun"
Geneviève
"je possède un groupe formidable où il règne une ambiance
excellente. Tout le monde joue le jeu et nous possédons les
automatismes collectifs . Nous sommes tous solidaires et l’homogénéité
est là. Pour moi cela me semble facile mais je dois reconnaître
que je suis bien secondé, par Gilles par exemple. C’est important
sur la route bien sûr mais aussi en dehors du vélo et c’est
bon pour le moral !"
Daniel
"ce n’est jamais facile d’avoir le statut de capitaine de
route.
On est sensé connaître les détails du parcours alors qu’on
le découvre en même temps que les autres membres du groupe.
Mon expérience d’accompagnateur de séjours FFCT me facilite
la tâche. Parfois il faut être ferme car nous appliquons les
consignes données par le chef d’expédition, lequel a reçu
des ordres des autorités du pays que nous traversonS. Pour
ma part, je suis satisfait et je ne donnerai ma place pour
rien au monde"
Propos recueillis par Jean-Michel
Richefort
Etape
32 : Tataburnary - Odessa
Samedi 19 avril 2008
142 km - Dénivelé : 700 mètres
Départ : 8h30 - Arrivée : 18h00
UKRAINE
Sur les bords de la mer noire
C’est sous le soleil, puis sous la chaleur, et un coup de froid
en arrivant que nous franchirons les 142 Kms de l’étape du jour.
Nous retrouvons les immenses plaines, vallonnées â souhait,
couvertes à perte de vue par le blé encore en herbe. Pas de
surprise si le jaune du drapeau Ukrainien, représente les champs
de blés murs ! En été la carte postale doit être splendide.
La route est bonne, le vent frais, une
bonne randonnée pour un samedi ordinaire ! L’arrivée à Odessa,
accompagnée par les cyclistes locaux et la police, se fait sans
encombre. Sans cette aide, nous aurions eu beaucoup de peine
à trouver notre hôtel, car désormais l’alphabet est cyrillique
et la langue Ukrainienne, proche du Russe, nous est hélas incompréhensible.
Rappelons nous qu’ici se sont déroulés des évènements historiques.
En 1917, les marins du Potemkine, affamés et non payés depuis
des mois, tournèrent les canons de leur cuirassier vers la ville
et ouvrirent le feu. Ce fut le début d’une révolution mémorable.
Notre
témoin du jour :
Roger Blanchet du cyclo Membrollais, La Membrolle (37) Indre
et Loire. "Je m’interrogeais avant de partir sur la vie
en groupe avec plus de cent personnes venues d’horizon différent
et très varié. Chacun y mettant du sien avec un minimum d’effort,
rapidement l’osmose s’est réalisé.
Mal préparé physiquement, j’ai tout de suite rencontré auprès
de mes camarades du groupe jaune compréhension et assistance,
surtout sur l’aspect mécanique et technique.
J’ai été surpris en France, par la présence le long du parcours
de personnes admiratives. Nous avons traversé la riche Allemagne
en partie sous la neige, les paysages n’en étaient que plus
beaux, comme dans la belle Autriche. Puis les pays de l’est,
Hongrie, Serbie, Roumanie, Moldavie et maintenant l’Ukraine.
Ils n’ont pas beaucoup changé depuis 60 ans. Ce sont les pays...
des chien écrasés ! Qui finissent sur les routes sans être ramassés
! Les nettoyeurs du ciel, font le travail. La différence de
niveau de vie est criante, j’ai vu de nombreuses carrioles tirées
par un âne.
Ce périple me convient car il est porteur
d’un message pour la jeunesse défavorisée des pays traversés.
Pour ma part représentant l’association : Combattre le paralysie,
et venant en aide aux anciens sportifs accidentés et devenus
paraplégiques, je porte le message auprès des valides, sportifs
ou non, de penser au handicapés et une fois par an de donner
au profit de la recherche. Même si quelquefois nous sommes à
la peine, sur le vélo, les véritables héros sont ceux qui luttent
avec leurs corps atrophiés ; La vie est prioritaire disante
les Romains. Nous quittons désormais le Danube, fleuve majestueux,
mais la Loire reste le fleuve des rois et le Chinon le vin des
poètes, ceci écrit en pensant aux écrits d’Antoine Blondin et
Louis Nucéra, deux chantres du vélo." Photo
du jour :
|
|